"Que va-t-il dire de nouveau ? Est-ce qu'on a besoin d'entrer dans "son ventre" pour savoir ce qu'il va raconter ? Laisse-nous regarder les navets que Brou Amessan Pierre nous sert, tranquille ! " Ainsi me suis-je entendu signifier par des voisins chez qui j'étais allé faire "atanin" (mendier) de télévision. Ne riez surtout pas ! Depuis la malédiction du 26 octobre 2000, la carcasse de mon téléviseur m'indique chaque matin (quand je sors à 6h, je reste là-bas jusque tard dans la nuit. Qu'au pays de la refondation, le mot "démocratie" est bien mort. Je me rappelle bien n'avoir pas exprimé ma pensée en public. Et pourtant, le patron a appris que j'aurais dit qu'il compressait uniquement ceux chez qui la rébellion s'est installée parce que les populations, au dire du chef de l'Etat, y étaient favorables. Et, en arrière-pensée, pourquoi vouliez-vous que je m'empresse de libérer vos zones ? Ôhoo ! Vous me parlez de Korhogo et consorts. Mais, je ne mange pas de fonio, ni de "caba toho"(pâte à base de maïs) ; pour aller chez moi, je ne passe pas là-bas ; j'ai tout fait pour sécuriser Yamoussoukro, parce que c'est sur ma route, sinon le " V " Baoulé, je "m'en gnagne" ! Des gens comme ça qui ont fait appel aux rebelles pour venir massacrer les danseuses d'Adjanou ? Trêve de digression, revenons chez les voisins où je m'étais rendu pour "mendier télévision". C'est ce qu'on appelle " kpakpato " peut tuer ! Le grand chef était, peut-être, - son entretien radio télévisé 1er mai 2009 n'étant pas du direct - chez un frère du village en train de siroter un thé ou à la rue Princesse en train de se défouler, un 1er mai, quand même. Si les autres ne font qu'un repas par jour (selon Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale. S'il y a offense, en tout cas si le procureur de la République l'entend ainsi pour s'autosaisir, il ne faut surtout pas se tromper de porte pour emprisonner un journaliste), alors si les autres ne mangent qu'une fois par jour, (et quel bon manger !), lui, il a " in pé ". Vous aussi, je n'ai pas d'usine, je n'ai pas de plantation pour avoir 75 milliards par an ! " Sika boutou " (l'argent versé) comme ça ! Dans un pays divisé où le prétexte de la guerre permet de me tourner royalement les pouces à ne rien faire, en complicité avec un Premier ministre, heureux de se voir le patron de Bouaké et d’Abidjan, en fait, le vrai président des deux morceaux de la Côte d'Ivoire, alors je peux mépriser les travailleurs et aller boire ou sabler mon champagne. Surtout que pendant 55 ans, je ne pouvais pas me le permettre. Fin de la 2ème digression.
Ainsi, en bon "kpakpato", j'arrive chez les voisins, ce vendredi 1er mai 2009, et je leur demande de nous faire écouter le président de la République. Si je savais ! C'est le " tchroouOOOH " (juron) appuyé de la grand-mère, cachée au fond du salon, qui m'a littéralement tétanisé. Mais, qu'elle a raison, la mémé ! Au temps de Boigny ou de Bédié, les messages à la nation étaient des temps de grande écoute et de grande solennité. Bédié viendra te pondre des discours soignés et propres, les visions prospectives de la Côte d'Ivoire nettement dégagées. Et chaque Ivoirien, après avoir écouté Boigny ou Bédié, pouvait se dire fier d'être Ivoirien. Car, ça aussi, les gens l'oublient si souvent : un pays est si souvent à l'image de son dirigeant. Sous Boigny, on l'a vu. Sous Bédié, on l'a vu également. La Côte d'Ivoire était tout simplement respectée. Le tigre ne clame pas sa tigritude. La Côte d'Ivoire n'avait pas besoin de crier sur tous les toits qu'elle était une nation forte pour que le monde entier le sache. Les Wade et autres Blaise Compaoré auraient-ils pu, du temps de Bédié, songer, ne serait-ce qu'un seul instant, à nous discuter la place de Gouverneur de la BCEAO ? Aussi, aujourd'hui, quand on dit la Côte d'Ivoire est " gnanfou-gnanfou " (il n'y a pas de terme exact en Français pour le traduire ; mais si : pacotille), il ne faut pas chercher l'origine du mal dans le peuple.
Le poisson pourrit toujours par la tête ! Je crois que c'est ce que mes voisins ont voulu faire savoir au "kpakpato" que j'étais ce vendredi 1er mai 2009, venu les provoquer avec cette histoire de discours du président. Cette famille d'enseignants qui, le 18 février 1992, était devant la mairie d'Adjamé, dès 6h30 et qui, aujourd'hui, aura perdu toutes ses illusions. La réaction de mes voisins n'est que la traduction du désamour d'un peuple d'avec son chef. A vos instituts de sondage pour ceux qui en douteraient !
NANANKOUA
Ainsi, en bon "kpakpato", j'arrive chez les voisins, ce vendredi 1er mai 2009, et je leur demande de nous faire écouter le président de la République. Si je savais ! C'est le " tchroouOOOH " (juron) appuyé de la grand-mère, cachée au fond du salon, qui m'a littéralement tétanisé. Mais, qu'elle a raison, la mémé ! Au temps de Boigny ou de Bédié, les messages à la nation étaient des temps de grande écoute et de grande solennité. Bédié viendra te pondre des discours soignés et propres, les visions prospectives de la Côte d'Ivoire nettement dégagées. Et chaque Ivoirien, après avoir écouté Boigny ou Bédié, pouvait se dire fier d'être Ivoirien. Car, ça aussi, les gens l'oublient si souvent : un pays est si souvent à l'image de son dirigeant. Sous Boigny, on l'a vu. Sous Bédié, on l'a vu également. La Côte d'Ivoire était tout simplement respectée. Le tigre ne clame pas sa tigritude. La Côte d'Ivoire n'avait pas besoin de crier sur tous les toits qu'elle était une nation forte pour que le monde entier le sache. Les Wade et autres Blaise Compaoré auraient-ils pu, du temps de Bédié, songer, ne serait-ce qu'un seul instant, à nous discuter la place de Gouverneur de la BCEAO ? Aussi, aujourd'hui, quand on dit la Côte d'Ivoire est " gnanfou-gnanfou " (il n'y a pas de terme exact en Français pour le traduire ; mais si : pacotille), il ne faut pas chercher l'origine du mal dans le peuple.
Le poisson pourrit toujours par la tête ! Je crois que c'est ce que mes voisins ont voulu faire savoir au "kpakpato" que j'étais ce vendredi 1er mai 2009, venu les provoquer avec cette histoire de discours du président. Cette famille d'enseignants qui, le 18 février 1992, était devant la mairie d'Adjamé, dès 6h30 et qui, aujourd'hui, aura perdu toutes ses illusions. La réaction de mes voisins n'est que la traduction du désamour d'un peuple d'avec son chef. A vos instituts de sondage pour ceux qui en douteraient !
NANANKOUA