Discours d’investiture, discours de rassemblement et de mise en confiance que celui délivré, samedi au Palais de l’Union (Union buildings), par le quatrième Président de l’Afrique du Sud post-apartheid appelée également «Nation arc-en-ciel», Jacob Zuma. Et ce, devant de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, plusieurs autres invités de marque ainsi qu’une foule enthousiaste de Sud-Africains qui a suivi la cérémonie dans les jardins de la Présidence grâce à des écrans géants dressés à cet effet.
Arrivé au pouvoir avec une image quelque peu écornée par des affaires qui l’ont conduit devant la justice à plusieurs reprises, Zuma a tenu, d’entrée de jeu, à rassurer ses concitoyens et l’ensemble de la communauté internationale quant à sa volonté d’être un grand Président à la tête d’un grand pays.
«Aujourd’hui où je prête solennellement serment en qualité de Président de la République sud-africaine, j’ai une profonde conscience des responsabilités que vous, populations de notre pays, me confiez. Je m’engage à servir notre nation avec dévouement, discipline, intégrité, abnégation au travail et passion», a promis le nouveau Président sud-africain dans son discours d’investiture. Zuma a précisé que «beaucoup restent à faire» en dépit des énormes tâches accomplies par ses prédécesseurs à qui il a rendu un hommage bien mérité (voir encadré).
«Plus de onze millions six cent mille Sud-Africains ont voté pour l’Anc sur la base du programme qui leur a été présenté. Nous sommes aujourd’hui appelés à mettre en application notre manifeste. Nous devons apporter des solutions aux rêves et aux attentes des populations de notre pays. Pas de place à la suffisance, au cynisme et nous n’aurons aucune excuse. Tout ce que nous ferons, devra contribuer de façon directe et significative à l’amélioration des conditions de vie de nos populations», a assuré M. Zuma.
Il prendra, alors, cet engagement face au monde entier : «Aussi longtemps que les Sud-Africains succomberont à des maladies que l’on peut prévenir; aussi longtemps que des travailleurs lutteront pour pouvoir nourrir leurs familles; aussi longtemps que des communautés seront sans eau potable, sans abri ou un système sanitaire adéquat; aussi longtemps que les populations rurales seront incapables de s’assurer une vie décente à partir de leurs terres; aussi longtemps qu’il y aura des femmes sujettes à discrimination, exploitation et abus; aussi longtemps qu’il manquera à des enfants les moyens ou l’opportunité de recevoir une éducation décente; aussi longtemps qu’il y aura des sans-emplois, nous n’aurons pas de repos et nous ne devrons faiblir».
Même s’il se réjouit de ce que «les fondations de l’économie sud-africaine sont solides», Jacob Zuma s’inquiète, néanmoins, des effets pervers de la crise financière internationale, a-t-il dit, commencent à s’étendre au monde entier avec des pertes d’emplois ici et là. Cela, selon lui, exige davantage d’effort de la part des Sud-Africains qui n’en viendront à bout qu’en se fixant de grands objectifs, en travaillant avec intégrité et probité et en excluant la paresse et l’incompétence.
Conscient de la diversité socio-ethnique de son pays (Noirs, Blancs, Métis, Indiens...), le Président sud-africain invite ses compatriotes à faire de la recherche «de l’unité, une priorité dans tous les secteurs d’activités, en oeuvrant au bien-être de tous, en s’engageant dans un partenariat de reconstruction, de développement et de progrès. Dans lequel il y a de la place pour tous les Sud-Africains, Noirs et Blancs; un partenariat fondé sur le respect mutuel et la libre expression des différences de vues, loin de la recherche du conformisme. Nous voulons un partenariat dynamique qui se nourrisse de débats démocratiques. C’est pourquoi, nous devons traduire dans les faits le droit fondamental des Sud-Africains de s’exprimer librement, de protester, de s’organiser et de pratiquer leurs croissances». Si le Chef de l’Etat sud-africain exhorte ses compatriotes à entrer dans «une ère nouvelle de l’histoire de notre nation, marquée par la volonté de faire toute chose en recherchant le bien-être commun», il ne manque pas de leur rappeler les acquis du passé et (donc) la nécessité de «sauvegarder l’indépendance et l’intégrité des institutions qui assurent la défense de la démocratie». Il a exalté la coopération internationale, l’amitié entre les peuples et la possibilité de s’inspirer des exemples des autres pour renforcer la lutte contre la pauvreté, la paix, la stabilité et la promotion de la démocratie en Afrique du Sud.
«Compatriotes sud-Africains, ensemble, allons résolument de l’avant, construisons une nation qui reste gravée à jamais dans la mémoire de l’histoire, de même que dans celle de ceux qui ont consenti tant d’efforts et de ces nombreux autres qui ont sacrifié leurs vies pour que nous soyons là aujourd’hui», a dit Jacob Zuma, qui n’oubliera pas le monde sportif. «A travers le Mondial 2010, explique-t-il, nous allons promouvoir l’amitié et la coopération internationales. L’Afrique du Sud va organiser un événement à la dimension du monde et qui fera changer, une fois pour toutes, les perceptions de la communauté internationale et sera un legs pour les peuples africains».
Outre les anciens Présidents sud-africains Nelson Rolihlahla Mandela, Thabo Mbeki et Kgamela Montlanthe, la grandiose cérémonie de samedi a enregistré la présence de nombreux dirigeants d’Afrique et du monde parmi lesquels, les Chefs d’Etat ivoirien, libyen, zimbabwéen, cap-verdien, centrafricain ; ceux des deux Congo, du Burundi, du Kenya, du Rwanda, du Nigeria, pour ne citer que ceux-là.
La prestation de serment, à proprement parler, a été précédée de la remise à Zuma des insignes de la Dignité de Grand Ordre national par le Président intérimaire Kgalema Montlanthe. Et suivie de 21 coups de canon et d’une démonstration des forces aériennes sud-africaines. Le tout a été agrémenté par la prestation d’artistes dans le féerique décor implanté au coeur des jardins de la Présidence. Dans la matinée, une forte pluie s’est abattue sur la cité de Pretoria ou Tshwane, menaçant de gâcher la fête. Mais ce furent plutôt des averses pour bénir la rencontre puisque dès l’arrivée de Jacob Zuma à 11h05 (soit 9h05 GMT) en compagnie de sa première épouse, Sizakele Khumalo, tout est rentré dans l’ordre et la cérémonie a pu alors démarrer.
Abel Doualy
Envoyé spécial à Pretoria
Arrivé au pouvoir avec une image quelque peu écornée par des affaires qui l’ont conduit devant la justice à plusieurs reprises, Zuma a tenu, d’entrée de jeu, à rassurer ses concitoyens et l’ensemble de la communauté internationale quant à sa volonté d’être un grand Président à la tête d’un grand pays.
«Aujourd’hui où je prête solennellement serment en qualité de Président de la République sud-africaine, j’ai une profonde conscience des responsabilités que vous, populations de notre pays, me confiez. Je m’engage à servir notre nation avec dévouement, discipline, intégrité, abnégation au travail et passion», a promis le nouveau Président sud-africain dans son discours d’investiture. Zuma a précisé que «beaucoup restent à faire» en dépit des énormes tâches accomplies par ses prédécesseurs à qui il a rendu un hommage bien mérité (voir encadré).
«Plus de onze millions six cent mille Sud-Africains ont voté pour l’Anc sur la base du programme qui leur a été présenté. Nous sommes aujourd’hui appelés à mettre en application notre manifeste. Nous devons apporter des solutions aux rêves et aux attentes des populations de notre pays. Pas de place à la suffisance, au cynisme et nous n’aurons aucune excuse. Tout ce que nous ferons, devra contribuer de façon directe et significative à l’amélioration des conditions de vie de nos populations», a assuré M. Zuma.
Il prendra, alors, cet engagement face au monde entier : «Aussi longtemps que les Sud-Africains succomberont à des maladies que l’on peut prévenir; aussi longtemps que des travailleurs lutteront pour pouvoir nourrir leurs familles; aussi longtemps que des communautés seront sans eau potable, sans abri ou un système sanitaire adéquat; aussi longtemps que les populations rurales seront incapables de s’assurer une vie décente à partir de leurs terres; aussi longtemps qu’il y aura des femmes sujettes à discrimination, exploitation et abus; aussi longtemps qu’il manquera à des enfants les moyens ou l’opportunité de recevoir une éducation décente; aussi longtemps qu’il y aura des sans-emplois, nous n’aurons pas de repos et nous ne devrons faiblir».
Même s’il se réjouit de ce que «les fondations de l’économie sud-africaine sont solides», Jacob Zuma s’inquiète, néanmoins, des effets pervers de la crise financière internationale, a-t-il dit, commencent à s’étendre au monde entier avec des pertes d’emplois ici et là. Cela, selon lui, exige davantage d’effort de la part des Sud-Africains qui n’en viendront à bout qu’en se fixant de grands objectifs, en travaillant avec intégrité et probité et en excluant la paresse et l’incompétence.
Conscient de la diversité socio-ethnique de son pays (Noirs, Blancs, Métis, Indiens...), le Président sud-africain invite ses compatriotes à faire de la recherche «de l’unité, une priorité dans tous les secteurs d’activités, en oeuvrant au bien-être de tous, en s’engageant dans un partenariat de reconstruction, de développement et de progrès. Dans lequel il y a de la place pour tous les Sud-Africains, Noirs et Blancs; un partenariat fondé sur le respect mutuel et la libre expression des différences de vues, loin de la recherche du conformisme. Nous voulons un partenariat dynamique qui se nourrisse de débats démocratiques. C’est pourquoi, nous devons traduire dans les faits le droit fondamental des Sud-Africains de s’exprimer librement, de protester, de s’organiser et de pratiquer leurs croissances». Si le Chef de l’Etat sud-africain exhorte ses compatriotes à entrer dans «une ère nouvelle de l’histoire de notre nation, marquée par la volonté de faire toute chose en recherchant le bien-être commun», il ne manque pas de leur rappeler les acquis du passé et (donc) la nécessité de «sauvegarder l’indépendance et l’intégrité des institutions qui assurent la défense de la démocratie». Il a exalté la coopération internationale, l’amitié entre les peuples et la possibilité de s’inspirer des exemples des autres pour renforcer la lutte contre la pauvreté, la paix, la stabilité et la promotion de la démocratie en Afrique du Sud.
«Compatriotes sud-Africains, ensemble, allons résolument de l’avant, construisons une nation qui reste gravée à jamais dans la mémoire de l’histoire, de même que dans celle de ceux qui ont consenti tant d’efforts et de ces nombreux autres qui ont sacrifié leurs vies pour que nous soyons là aujourd’hui», a dit Jacob Zuma, qui n’oubliera pas le monde sportif. «A travers le Mondial 2010, explique-t-il, nous allons promouvoir l’amitié et la coopération internationales. L’Afrique du Sud va organiser un événement à la dimension du monde et qui fera changer, une fois pour toutes, les perceptions de la communauté internationale et sera un legs pour les peuples africains».
Outre les anciens Présidents sud-africains Nelson Rolihlahla Mandela, Thabo Mbeki et Kgamela Montlanthe, la grandiose cérémonie de samedi a enregistré la présence de nombreux dirigeants d’Afrique et du monde parmi lesquels, les Chefs d’Etat ivoirien, libyen, zimbabwéen, cap-verdien, centrafricain ; ceux des deux Congo, du Burundi, du Kenya, du Rwanda, du Nigeria, pour ne citer que ceux-là.
La prestation de serment, à proprement parler, a été précédée de la remise à Zuma des insignes de la Dignité de Grand Ordre national par le Président intérimaire Kgalema Montlanthe. Et suivie de 21 coups de canon et d’une démonstration des forces aériennes sud-africaines. Le tout a été agrémenté par la prestation d’artistes dans le féerique décor implanté au coeur des jardins de la Présidence. Dans la matinée, une forte pluie s’est abattue sur la cité de Pretoria ou Tshwane, menaçant de gâcher la fête. Mais ce furent plutôt des averses pour bénir la rencontre puisque dès l’arrivée de Jacob Zuma à 11h05 (soit 9h05 GMT) en compagnie de sa première épouse, Sizakele Khumalo, tout est rentré dans l’ordre et la cérémonie a pu alors démarrer.
Abel Doualy
Envoyé spécial à Pretoria