“Deux mois d’emprisonnement avec sursis , un franc symbolique à payer au plaignant”, tel est le verdict prononcé, hier par le tribunal d’Aboisso, contre Ahui Koffi, chef du village d’Adjouan (SP de Mafféré ), après l’avoir déclaré coupable de charlatanisme dans ledit village. L’avocat de l’accusé, Me Elogne Serge, membre de la société civile professionnelle d’avocats (SCPA) est resté sur sa faim. “Nous allons solliciter le rabattement du délibéré. Le juge souverain a décidé de passer outre notre demande. Nous allons exercer les droits de recours qui s’offrent à nous”, a déclaré l’avocat à sa sortie de la salle d’audience. Le chef de village, Ahui Koffi, et ses partisans n’ont pas fait le déplacement pour assister au délibéré. Selon un habitant d’Adjouan, ils étaient convaincus que l’affaire serait reportée, d’autant plus qu’un avocat s’en était saisi. Mais, le tribunal n’a pas tergiversé, estimant qu’il n’y a pas d’éléments nouveaux au dossier. Ahui Koffi a été convoqué devant les tribunaux par Somian Messou, père de la ministre Anne Messou Affalah après une séance d’exorcisme public en février dernier. Le vieux Somian Messou a été publiquement accusé de sorcellerie par le petit Serge Williams Kouassi Assassi, âgé seulement de six ans et demi. Se sentant diffamé et humilié, le patriarche a porté plainte à la gendarmerie. A la barre le jeudi 23 avril, il a martelé qu’il n’a jamais tué et qu’il a juré, au cours de la séance, que le Ciel le tue, s’il mentait. Quant à l’enfant qui l’accuse, il est revenu sur ses déclarations, pour affirmer que le vieux Messou utilise les ossements des morts pour faire des sacrifices et qu’il prend la chance des autres en sorcellerie au profit des siens. Le parquet estimant que le vieux Messou était livré à la vindicte populaire, à la suite de charlatanisme, avait requis deux mois de prison avec sursis contre le chef de village. Il a été suivi par le tribunal. Les accusés, apprend-on, veulent interjeter appel. Le petit Williams, qu’une foule nombreuse attendait de voir, ne s’est pas présenté. “Je ne suis pas informé. Je pense que le procès sera reporté,” a-t-il déclaré au téléphone, quelques heures avant l’audience.
Le verdict, faut-il le souligner, a été donné sous haute surveillance de la gendarmerie, tandis que le jugement s’est déroulé, le 23 avril dernier, sous les yeux vigilants de la police déployée dans la cours du palais de justice et à l’entrée.
SAM K.D.
Le verdict, faut-il le souligner, a été donné sous haute surveillance de la gendarmerie, tandis que le jugement s’est déroulé, le 23 avril dernier, sous les yeux vigilants de la police déployée dans la cours du palais de justice et à l’entrée.
SAM K.D.