La campagne de commercialisation du cajou, démarrée le 7 mars, enregistre de réelles difficultés. Quatre organisations de la filière réunies au sein du Collectif des syndicats et associations de producteurs d'anacarde (Cosynapa-ci) ont exigé samedi la disparition de l'Intercajou. Selon le secrétaire général, Métan Koné, cette structure de représentation dans laquelle siègent tous les opérateurs du secteur cajou ne joue pas son rôle de garant des intérêts des parties. «Nous disons que l'Intercajou est devenue une instance contre-nature parce qu'elle représente des intérêts totalement divergents. Nous voulons sa dissolution pure et simple », a exigé M. Koné, plaidant en faveur de la mise en place d'un Comité national de suivi chargé de gérer les questions liées à la commercialisation. Quant au président du Collectif, Mamoudou Méité, il s'insurge contre la faiblesse des prix pratiqués au bord champ qui est la conséquence non seulement des multiples taxes illégales mais également de la malveillance des acheteurs et autres exportateurs véreux. Mécanisme de fixation illisible, balances truquées, parafiscalité excessive sont autant de dysfonctionnements qui érodent les revenus des paysans. En fait, certains exportateurs ont fait admettre que le cajou est en net recul sur le marché international notamment à la bourse de Bombay, la principale place financière où les spéculations se déroulent. Pourtant, la physionomie du marché connaît une évolution positive. Les cours du cajou ont constamment grimpé, passant de 5349,90 Fcfa à 5584,05 Fcfa à Bombay. Une tendance haussière qui aurait dû se répercuter au bord champ, dans l'ordre de 235 Fcfa à 250 Fcfa. «Nous appelons les parents à refuser qu'on sous-évalue leur production. Nous préconisons la rétention », a déclaré M. Méité. «C'est du déjà entendu», a regretté pour sa part le président de l'Intercajou, Abdoulaye Touré, insistant sur la nécessité de former de vraies coopératives compétitives. «Les producteurs doivent chercher à devenir plus forts, d'avoir une meilleure représentativité à la base. Il ne s'agit pas de crier de gauche à droite», a-t-il conseillé.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko