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Société Publié le vendredi 22 mai 2009 | Le Repère

M. Edy Koula (Président de l`Unapeps-ci) : On assiste à un essor remarquable des sociétés de sécurité privées.

Pour en savoir davantage, nous avons interrogé M. Edy Koula, président de l’Unapeps-ci.// “Avec l’office, l’Etat, les sociétés et les agents gagnent”


Qu'est-ce qui explique la prolifération des entreprises privées de sécurité en Côte d'Ivoire ?

Au plan économique, cela peut s'expliquer par la demande. Cette demande est devenue plus forte avec la situation de crise que vit le pays qui a engendré un sentiment de peur généralisée. Toutefois, la raison principale est l'absence de régulation des activités privées de sécurité. En effet, le conseil National de sécurité (Cns) dirigé en son temps par le Général Tanny avait entre autres pour mission de réguler, voire d'encadrer les activités de sécurité privée et de transport de fonds (décret n°98-323 du 15 juin 1998). C'est cette structure qui agréait les sociétés remplissant les conditions énumérées par le décret de 1998 suscité. Avec le décret n°2005 73 du 3 février, la Dst voit encore ses moyens s'amoindrir.


Pourquoi ?

Le décret de 2005 en son article 4 va confier la délivrance des autorisations d'exercer (l'agrément) à une commission, qui elle-même devrait être mise sur pied par un arrêté interministériel (Ministère de la sécurité, ministre de la défense, ministère de l'économie et des finances). Il a fallu le 06 août 2008 pour que ce décret soit édicté. C'est dire que conformément au décret N° 2005-73 du 03 février 2005 aucune société de sécurité privée n'a un agrément en bonne et due forme. Cela a été relevé le mardi 12 mai 2009 à l'école de police par le représentant du ministre de l'intérieur, à savoir M Tokpa Veh Etienne. En tant que président d'un patronat, j'invite toutes les entreprises à approcher la Dst en vue de faire agréer leurs agences et de déposer les dossiers dans les délais au ministère de l'intérieur.


Parlant des agents, quels sont les critères de recrutement ?

Il y a des critères par réglementation, à savoir le niveau minimum du CEPE pour les agents et le Bepc pour les agents d'encadrement. En plus, il faut une bonne condition physique, et avoir une qualification professionnelle, notamment être formé aux métiers de la sécurité privée.


Pensez-vous que vos agents répondent à ces critères ?

En ce qui concerne la qualification professionnelle, non, pour la plus part. Il y a des écoles. Mais ces écoles éprouvent d'énormes difficultés. La plupart des entreprises n'ont pas formé leurs agents parce qu'aucune loi ne les y oblige. Ceux qui y ont recours, c'est parfois à la demande de certains clients.


Quelles solutions préconisez-vous en tant que patronat vu l'importance de la qualification des agents ?

Il faut penser à une école répondant aux standards internationaux et en adéquation avec la demande des clients. Cela va nécessiter beaucoup de moyens. C'est pourquoi, après discussion, avec des personnes ressources, l'idée de création d'une école avec la participation au capital des sociétés de sécurité et des promoteurs d'écoles existantes est souhaitable. L'appui de l'Etat en terme administratif et même technique (les compétences pédagogiques avérées existent à la police et à la gendarmerie) serait très appréciable. Sans compter la coopération que nous pouvons avoir avec les instructeurs des pays plus avancés dans ce domaine. Ce profil d'école transparaît dans le décret N° 98-323 du 15 juin 1998. C'est le lieu d'appeler les pouvoirs et précisément le chef de l'Etat à nous aider à réaliser ce projet important pour la valorisation de la profession et partant l'amélioration des conditions salariales des agents dont les salaires sont inadaptés aujourd'hui. Si l'on s'en tient à l'exposé des motifs du décret N°2005-73 du 03 février 2005, le secteur privé de la sécurité emploie plus de 40000 agents. C'est un secteur prometteur surtout pour les femmes.


Les femmes sont de plus en plus présentes dans ce métier, quelles sont les tâches qui leur sont confiées ?

Ecoutez, une femme qui exerce ce métier est un agent de sécurité. Seulement, vu que la formation demeure inexistante, nous les utilisons généralement comme hôtesses de sécurité, standardistes, chefs de poste, agents commerciaux, responsables de ressources humaines….


Mais des entreprises emploient des femmes pour la sécurité de nuit ?

Ces cas sont rares, mais chaque société à sa politique intérieure.


Qu'en est-il des primes de risque, de la couverture sociale ?

Il faut relever que la prime de risque, à ma connaissance, n'est pas un accessoire de salaire obligatoire. C'est vrai qu'en raison de l'activité, elle est nécessaire. Seulement, nous souscrivons des contrats d'assurance individuels accident pour les agents en plus des contrats d'assurance responsabilité civile. La couverture sociale (Cnps et l'assurance) est obligatoire. Si des entreprises ne s'y conforment pas, c'est déplorable. Il faut un organe de suivi. C'est pourquoi, nous appelons de tous nos vœux l'office car avec l'office, l'Etat gagne, les patrons des sociétés et les agents également. Nous lançons un appel à l'endroit du chef de l'Etat M Laurent Gbagbo afin qu'il nous aide comme il l'a fait pour la presse pour la mise en place de l'office. Je tiens à remercier le ministre Désiré Tagro qui a organisé ce secteur par la mise en place du prochain décret 2005-73 du 03 février 2005.


C'est donc la structure appropriée pour encadrer ce secteur ?

A notre avis, et avec l'expérience de ces huit années de gestion du secteur par le ministère en charge de la sécurité conforte notre position, c'est l'office. L'office regroupant en outre la police, la gendarmerie, la Dgi, la Cnps, l'inspection du travail, le patronat serait salutaire.

Entretien réalisé par EPA
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