La bande à Koné Mamadou, 57 ans, ferrailleur, se retrouve devant un entrepôt à la Riviera M'Bandon, la propriété de M.D. Il y a dans le magasin, trois camions de type remorque. Les faits se déroulent le 5 avril. Une fois sur les lieux, Koné et ses deux complices passent à l'action. Leur technique d'approche, c'est la diversion. Ils bernent le vigile, S. B, 53 ans. Les visiteurs du jour affirment être des gendarmes venus pour une perquisition. « C'était aux environs de 13 heures. Trois individus se sont présentés à moi comme étant des gendarmes. Ils m'ont dit qu'ils avaient besoin de M.D. Selon eux, ils n'arrivaient pas à le joindre », explique le vigile à la police. Face à l'entêtement du vigile qui ne voulait pas les laisser entrer, les étranges gendarmes simulent la colère. « J'étais en communication avec mon patron lorsqu'un des trois individus m'a arraché le portable. Ils sont entrés de force dans l'entrepôt. C'est ainsi qu'ils sont allés charger l'un des camions à l'aide d'une dépanneuse immatriculée 2867 BC 01 », précise le vigile. La bande à Koné convoie la remorque jusqu'à la ferraille d'Abobo. A l'abri des regards indiscrets, les fripouilles la mettent en morceaux. Les pièces démontées sont vendues au marché noir à vil prix. L'appétit vient en mangeant, dit-on. Ainsi, les scélérats refont surface le 13 mai soit plus d'un mois après leur premier forfait. Au même lieu, avec la même méthode d'approche, les ferrailleurs se présentent au même vigile. « Ce sont les mêmes individus qui sont arrivés. Cette fois-ci, ils étaient coiffés de bérets rouges. Et, ils m'ont dit que le colonel Kablan qui est voisin au sieur D. leur demandait de venir prendre un des deux camions restants », explique S.B à l'officier de la police criminelle. Selon lui, les voleurs lui ont demandé de les accompagner jusqu'à Abobo, le lieu où ils prétendaient envoyer le camion. « Pour me rassurer, ils ont demandé que je parte avec eux pour connaître le lieu de dépôt des camions enlevés », ajoute Boubacar. Mais, le vigile est abandonné au rond-point d'Abobo par les malfrats. La remorqueuse est retrouvée au carrefour de Macaci, à Williamsville. C'est à ce moment que les limiers de la police se lancent aux trousses des bandits. Les filets jetés permettent de faire trois grosses prises. Interrogé, « le doyen » de la bande, Koné Mamadou, déclare avoir été associé à l'opération par Konaté Ahmed. « J'ai été informé par Bako qui a fait intervenir les corps habillés pour convoyer les deux camions. Cette transaction lui a rapporté 120.000 Fcfa », maintient-il. Konaté Ahmed, 38 ans, raconte qu'il a découvert les trois camions alors qu'il cherchait de la ferraille. « C'est ainsi que j'ai tout de suite informé Bakary alias “Bako” et Koné Mamadou dit “Vieux”. Ce sont eux, en compagnie des corps habillés qui ont fait venir les véhicules », affirme le cadet du groupe qui a reçu 250.000 Fcfa pour la vente du premier camion volé. A l'exception de Bako qui a pris la fuite, les autres membres de la bande ont été jugés et reconnus coupables des faits de vol en réunion. Aux flagrants délits, au Plateau, ils ont tenté vainement de nier les faits. En répression, chacun d'entre eux a pris 6 mois fermes. Toutefois, les trois gendarmes cités n'ont pu être identifiés. Gros mystère !
O.M.
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