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Politique Publié le samedi 27 juin 2009 | Nord-Sud

Kouadio Konan Bertin (Pdt de la Jpdci) - “Je suis prêt à partir…”

Kouadio Konan Bertin présentera mardi son nouveau bureau de 68 membres à la nation. Il explique pourquoi certains anciens collaborateurs devront partir.


•Des changements sont annoncés au sein de votre bureau. Qu'est-ce qui motive ?
C'est un réaménagement. Pour quelques raisons que je vais vous livrer. J'ai été élu président des jeunes en 2003, alors que j'avais déjà 35 ans. J'ai formé une équipe. Notre mandat était de 3 ans. En principe, en 2006, nous devions avoir terminé notre mandat. Il y a des jeunes que nous avions déjà préparés pour assurer la relève. Le passage du flambeau allait se faire quand le bureau politique a décidé que nous continuerons notre mandat jusqu'à la fin de toutes les élections. C'est vrai que nous sommes élus à un congrès. Mais, le congrès lui-même est autorisé par la direction du parti. Donc, c'est la direction du parti qui décide des grandes orientations. Nous ne faisons qu'appliquer cela. Notre maintien ayant été décidé, nous avons fait remarquer qu'un homme politique c'est celui qui travaille pour demain. C'est un visionnaire. Pour cela, je ne peux pas continuer à me maintenir à la tête du bureau national des jeunes du Pdci, des personnes qui ont tous au-delà de 40 ans. Si je le fait, ce sera suicidaire pour mon candidat et pour le Pdci.

•Donc c'est un problème d'âge ?
C'est surtout parce que je suis conscient que la prochaine victoire de mon candidat passera par la jeunesse. Donc, il y a un besoin de rajeunissement, d'injection de sang neuf pour que notre bureau plus dynamique. Encore que nous abordons pratiquement la dernière phase du processus électoral. Il faut faire en sorte que je ne perde pas la main sur les jeunes. Parce que si je perds la main, c'est Bédié qui aura perdu la main. Il faut faire entrer les jeunes dans le bureau et les responsabiliser. Un jeune de 40 ans, de 42 ans n'a plus les mêmes réflexes qu'un jeune de 15 ans, de 17 ans ou de 30 ans. Le 29 novembre, “ça passe ou ça casse”. Et la Jpdci ne peut pas être faible devant ce rendez-vous.

•Vous avez parleé d’âge, ne craignez-vous pas qu'on dise qu'il aurait fallu commencer par vous-même ?
Je ne crains pas du tout. A mon âge, on ne peut pas être fier de continuer éternellement d'être président des jeunes. Je suis un militaire, je suis un soldat. Le Pdci-Rda a demandé que nous restions jusqu'à la fin. Nous assumons. Si le Pdci estime qu'il faut que je parte, je m'en vais aussitôt. Il faut être démocrate. Et moi, je suis un démocrate. En me faisant élire, je savais bien que je partirais. Je connaissais bien mon âge. Je ne me battrai jamais pour rester à la tête des jeunes du Pdci. C'est seulement quand le Pdci me demande de le faire que je le ferai. En attendant, je demande ceci à tous : est-ce parce que j'ai plus de 40 ans que, je dois continuer de maintenir des gens uniquement de 40 ans à la tête du bureau pour qu'on récolte la défaite ? C'est un risque politique que je ne prendrai pas. La politique c'est la saine appréciation du terrain. Je suis le seul qui jouit d'un mandat électif. J'ai été élu. Je nomme mes collaborateurs. Voilà !

•Y'a-t-il d'autres raisons qui motivent votre choix de réaménagement ?
Oui. Depuis quelques temps, vous avez dû noter beaucoup de choses. Quelques uns des membres de mon bureau battent ouvertement campagne pour le président Laurent Gbagbo, adversaire du Pdci-Rda. Je ne peux pas continuer en tant qu'entraîneur, à maintenir sur l'aire de jeu, pour le compte du Pdci-Rda, des joueurs qui sont prêts à marquer contre notre camp. Donc, ceux-là doivent sortir. La troisième raison c'est qu'on m'a souvent reproché, vous-même y compris, de ne pas maîtriser mon bureau. Quand vous avez 68 membres, que vous convoquez une réunion et que vous vous retrouvez avec seulement 25 ou 30. Je dis non ! Ça ne peut pas continuer. Si je veux amener les jeunes au Pdci et à Bédié, il faut que je commence déjà par maîtriser mon propre bureau. Donc tous ceux qui sont indisciplinés, pour une raison ou pour une autre, je leur donne leur liberté. Il faut que je m'assure que je dispose d'une équipe qui est disciplinée, qui est en ordre de bataille pour apporter la victoire à Henri Konan Bédié. C'est pour ces trois raisons essentielles et certainement d'autres raisons politiques que nous sommes obligés de faire un réaménagement. Le nouveau bureau sera présenté aux Ivoiriens le mardi prochain à 10 heures, ici même à la maison du Pdci.

•Des voix s'élèvent déjà pour condamner des règlements de compte. Que leur répondez-vous ?
Non, pas du tout. Au Pdci-Rda on ne fait pas de règlement de compte. Je prie Dieu pour que je reste attaché aux valeurs essentielles du Pdci. Le Pdci est un parti de rassemblement. Le Pdci est un parti de masse. Le Pdci n'a jamais été un parti où on se règle les comptes. Le Pdci est un parti de dialogue. Regardez-moi bien. Quand j'ai été élu, j'ai passé 3 mois pour former le premier bureau. 3 mois pour permettre à tous ceux qui étaient candidats contre moi au congrès d'accepter d'intégrer le bureau. 3 mois pour faire venir tous ceux qui aujourd'hui, défendent Bédié peut être mieux que moi. Mais hier, ce n'était pas évident que ces personnes viennent à Bédié. Mais, on ne fait pas le rassemblement contre soi-même. En chemin, vous vous souvenez que certains jeunes, dans mon bureau, avaient décidé de trouver un candidat autre que monsieur Bédié. J'avais eu toute la latitude de les vider de mon bureau à cette époque. Mais, j'ai pris mon temps. La patience était nécessaire pour leur parler. Parce que je savais que tôt ou tard j'aurais besoin d'eux. Dans l'histoire de Charles Konan Banny, c'est moi qui ai déclaré ici qu'il n'y aurait jamais de guerre de Konan. Tous ceux qui ont supporté Banny n'ont jamais été vidés du bureau. Aujourd'hui, on ne peut pas m'accuser d'être quelqu'un qui règle des comptes aux gens. Je recherche l'efficacité parce que ma responsabilité sera grande et engagée dans l'issue des élections à venir. Si Bédié perd, je sais que je figurerais au nombre des personnes qu’on accusera.

Vos détracteurs vous reprochent d'avoir plongé la Jpdci dans la léthargie.
OK. je leur répond que c'est justement pour faire bouger la Jpdci que je suis obligé de prendre les mesures qui s'imposent. Mais, comment veulent-ils que la Jpdci bouge quand je ne peux même pas réunir mon propre bureau ?
•Ne craignez-vous pas que la Jpdci sorte fragilisée de ces débarquements ?
Pas du tout… Non pas du tout. Nous sommes en démocratie. En démocratie quand vous gagnez un congrès, vous gérez la structure. Je ne crains pas ça du tout.

•Avez-vous la bénédiction du président pour les différentes mesures que vous prenez ?
Ah oui ! Je suis président des jeunes du Pdci-Rda. Je n'agis ni au hasard, ni dans le désordre, encore moins dans le vide. Je n'agis jamais sans l'onction de la direction du parti. La direction du parti c'est d'abord le président Bédié. Je ne peux pas me permettre de tels actes sans son avis ou encore moins l'avis du Secrétaire Général.

•Lors du meeting du Pdci à Williamsville, on a vu une mobilisation que d'aucun ont qualifié d'extraordinaire. C'était l'œuvre du Forum des jeunes du parti. Certains y ont vu le signe de la défaite de la Jpdci.
Je répondrai plus tard à cette question.

•Peut-on s'attendre, après ce réaménagement, à une Jpdci plus dynamique ?
Vous m'avez connu ou c'est maintenant que vous me découvrez ? Connaissez-vous mon parcours ? Ai-je une fois été un président de jeunesse sans initiative qui ne se bat pas ? Est-ce cela qu'on veut me coller comme image aujourd'hui ? Je n'aime pas l'ingratitude (Ndlr : il se fâche) Et tous ceux qui veulent me servir l'ingratitude me trouveront sur leur chemin. J'ai engagé ma vie pour le Pdci-Rda et le président Henri Konan Bédié. Personne ne peut me faire de leçon d'efficacité, de dynamisme au Pdci-Rda. En tout cas personne. Depuis 1999, j'évolue par objectif. Je n'aime pas le désordre. Je ne suis pas opportuniste. Je n'aime pas la pagaille. Je travaille avec une équipe. Elle est sur le terrain. Voilà ! Je demande à chacun dans le parti de se mettre au travail. C'est de cela qu'il s'agit. La Jpdci n'est pas ridicule sur l'échiquier national. Bien au contraire. Et moi, j'en suis fier.

•On vous soupçonne d'être un pion de Banny qui fragilise Bédié en rendant la Jpdci molle ?
C'est de l'enfantillage. J'ai dépassé cet âge-là. Suis-je trop proche de Banny ? Ceux qui sont à la porte de Banny tous les jours, vous les voyez. Je ne suis pas chez Banny. Je n'ai jamais été dans son club de soutien. C'est de la mauvaise foi que de le dire. C'est toujours moi qu'on accuse. Et pourtant, je suis-là. Je ne bouge jamais. Depuis 1999 Bédié a perdu le pouvoir, on m'a traité de tous les noms. Tantôt c'est Gbagbo qui me paie, d'abord c'était Guéi Robert. Maintenant c'est Banny qui me paie. Ensuite c'est Blé Goudé. Après ce sera Soro Guillaume. Peut être le disent-ils parce qu'ils connaissent ma situation. Ils savent que je suis pauvre. Mais, je suis riche de mes relations. Je peux servir Bédié en étant moi-même. Je n'accepte pas ces légèretés sur mon compte. Non, je n'accepterai plus ces légèretés. Je ne suis pas un garçon qui monnaie sa foi militante. Je ne suis pas un garçon qu'on piétine. Ma dignité, on ne joue pas avec. Les gens racontent des ragots. Qu'est-ce qu'ils veulent ? C'est toujours eux qui passent leur temps dans les salons à me dénigrer. C'est leur affaire. Je suis sur le terrain. Je les invite à y aller.

•Vos rapports avec Blé Goudé sont aussi jugés suspects. Il vous aurait convaincu de ne plus attaquer Gbagbo.
Je suis camarade à Blé Goudé. Je le dis sans gène. J'ai eu la chance de fréquenter l'université de Cocody. C'est là que j'ai fait la connaissance de Guillaume Soro. Je suis le frère de Guillaume Soro. Si ça gène quelqu'un, je suis désolé. J'ai connu Blé Goudé Charles. Je suis son ami. Si ça gène quelqu'un, je suis désolé. Je ne suis pas un homme carré. Je suis militant du Pdci-Rda. J'ai ma conviction. J'ai ma foi militante. Et j'essaie de communiquer avec ma génération. Je reste égal à moi-même. La politique ce n'est pas la guerre. Je peux être Pdci, je peux être avec Henri Konan Bédié sans me créer des ennemis inutiles. Les autres ne sont pas mes adversaires. J'ai toujours été ami à Blé Goudé et à Guillaume Soro. Et ce, même en 1999 quand il y a eu le coup d'Etat. Notre amitié n'a rien à avoir avec l'argent. Nous nous respectons. Nous voulons faire la politique sainement et autrement. J'ai été dans le village de Blé Goudé. J'ai été saluer son père. Si cela peut gêner des gens, c'est leur affaire. Je ne suis pas un va-t-en guerre. Un militant du Pdci, c'est celui qui rassemble les Ivoiriens. Je veux que Bédié deviennent président pour gouverner la Côte d'Ivoire pour tous les Ivoiriens.


•Quels sont les objectifs immédiats de la Jpdci après ce réaménagement ?
Après le réaménagement, nous allons à la convention. La date reste à fixer. Ce sera en juillet ou août à San Pedro. Et à cette convention nous allons rechercher les arguments et tous les mécanismes nécessaires à la victoire d'Henri Konan Bédié. Dès mon retour de la convention, vous reverrez la Jpdci sur le terrain.


Interview réalisée par D.S. et BKI
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