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Art et Culture Publié le mardi 7 juillet 2009 | Notre Voie

Criwa Zéli, président de l’UNJCI : “Il faut au moins que les patrons commencent à appliquer la convention collective”

Les promesses du Comité exécutif de l’UNJCI, l’application de la convention collective. C’est de toutes ces questions que le président Criwa Zéli parle avec nous. Interview.


N.V. Il y a beaucoup de choses que vous voulez faire durant votre mandat. Votre programme est-il en marche ?

C.Z. : Pour la mise en place de l’infirmerie de la Maison de la presse d’Abidjan, nous avons écrit au ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. Ils nous ont demandé de fournir un document technique du site. Nous allons donc demander à la direction générale de la Maison de nous trouver des techniciens pour faire un rapport que nous allons soumettre au ministère pour que jusqu’à la fin de l’année, ils puissent nous donner l’agrément et nous affecter l’infirmerie que nous souhaitons. Nous avons également approché certaines fondations et institutions pour nous donner du matériel médical. Mais nous allons lancer

l’ “Opération solidarité” des journalistes dans le mois d’août avec une commission qui sera chargée de mobiliser les fonds et le matériel qu’il faut pour effectivement ouvrir l’infirmerie. Ainsi d’ici 2010, les journalistes viendront se faire soigner, faire soigner leurs enfants à la Maison de la presse. Le corps médical est déjà prêt.


N.V. : Où êtes-vous avec l’opération immobilière et l’assurance maladie…

C.Z. : Les démarches sont en cours auprès de la société de construction qui va nous aider mais aussi auprès de la structure bancaire qui va apporter l’appui financier. Lors d’une assemblée générale, nous allons donner l’information aux journalistes pour que tous adhèrent à ce projet. Le principe, c’est que la banque accepte de financer la construction des maisons. Mais pour adhérer à ce projet, il faut absolument domicilier son compte à cette banque. Les gens viendront souscrire ici à la Maison de la presse. Ils vont produire les dossiers que nous allons déposer auprès de l’établissement bancaire qui va les analyser. En fonction du revenu de chacun, on déterminera le type de maison. C’est à partir de là que l’opération sera lancée. L’autre point, c’est l’assurance maladie. Actuellement, la vice-présidente chargée des affaires sociales est à pied d’œuvre avec les opérateurs d’assurances. Selon les informations qu’elle nous a donné, les coûts varient de 6. 000 et 30.000 FCFA le mois. Mais nous disons qu’avec le traitement dont nous bénéficions, une assurance à 30.000 le mois sera un peu difficile. Donc on souhaite qu’elle revoie ces partenaires pour nous trouver le juste milieu. En somme, l’UNJCI démarche, mais parallèlement à cela, la cotisation mensuelle doit être assurée par les journalistes.


N.V. : C’est un gros chantier…

C.Z. : Sachez que l’UNJCI seule ne peut gagner la bataille de la revalorisation des salaires et des conditions socioprofessionnelles des journalistes. Pour ce qui est de la formation, la cellule technique en charge de ce chapitre a élaboré un programme de formation sur toute l’année. Au niveau de la Maison de la presse, nous allons faire des formations mensuelles à partir d’un certain nombre de thèmes. On va procéder, d’abord, à la formation des jeunes journalistes. Ensuite, ce sera le renforcement des capacités des anciens. Enfin il y a la formation continue. C’est-à-dire que d’autres experts viendront animer des modules de haut niveau pour permettre à tous ceux qui sont partis de l’école depuis longtemps de se recycler. Parce que tout ce que nous souhaitons, c’est d’avoir, en fin de compte, des journalistes de qualité. Mieux, ceux qui seront assidus à ces formations pourront bénéficier de la prise en charge à l’Université de l’atlantique ou d’une bourse d’étude à l’ISTC. Désormais, ce sera notre méthode d’octroi de bourse. S’il plaît à Dieu, ce programme devrait démarrer en août.


N.V. : L’actualité, c’est l’application de la convention collective d’ici la fin juillet. Mais on voit déjà le GEPCI qui a décidé de ne pas l’appliquer. Qu’en pense l’UNJCI ?

C.Z. : Depuis l’avènement du multipartisme en Côte d’Ivoire, la presse, dans le traitement des journalistes, n’a pas évolué. Certes des entreprises de presse du privée font quelques efforts mais d’autres sont à la traîne. C’est pourquoi, l’UNJCI a mené des démarches depuis sa création. Première démarche, la liberté de la presse : depuis 1991, on mettait les journalistes en prison. Il fallait se battre pour que cela n’arrive plus. Aujourd’hui, cette bataille est gagnée. La seconde bataille qui reste, c’est la liberté économique. Il faut que le journaliste ivoirien vive bien. C’est pourquoi nous avons mené des démarches pour qu’il y ait une convention collective. Bien sûr, il existait déjà une convention collective, celle de 1982, mais les patrons de presse nous ont fait savoir qu’ils n’étaient pas signataires de cette convention. Ils ne pouvaient donc pas l’appliquer. Un comité de relecture de cette convention a été créé. Ce comité était composé des patrons de presse, des responsables du SYNAPPCI, de l’UNJCI et de l’OLPED. Nous avons tout déblayé. Il y a eu des accords et des désaccords. Tous ces éléments ont été déposés au ministère de la Communication. Il les a pris en compte et a mis sur pied un groupe de travail qui a étudié tous les débats pour qu’on aboutisse à un séminaire de restitution du travail effectué, à Grand-Bassam.


N.V. : Mais pourquoi ça coince encore ?

C.Z. : Aujourd’hui, on est un peu surpris de l’attitude de nos patrons qui opposent un refus catégorique. Mais je pense qu’on trouvera l’occasion pour harmoniser les points de vue, parce qu’il faut qu’on applique la convention collective. L’Etat a commencé à faire des pas de géant en supprimant les dettes fiscales et en accordant des allègements fiscaux aux entreprises de presse. Et c’est ce qui ressort de la loi de 2004 qui dit que les entreprises de presse peuvent bénéficier des allègements fiscaux. Reste maintenant que l’Etat débloque la subvention. Cette subvention est là et nous savons tous qu’elle n’est pas suffisante. Mais elle peut être améliorée. En attendant, il faut faire une juste répartition du peu dont nous disposons.


N.V. : Pas d’autres solutions ?

C.Z. : Peut-être, pour cette année, que le fonds de garantie soit annulé compte tenu du fait que le budget n’est pas élevé et le reverser sur la subvention pour la relever, de telle sorte qu’on puisse faire une juste répartition et que les patrons bénéficient de quelque chose qui leur permette d’oxygéner un peu leurs comptabilités. Nous sommes prêts à amorcer toutes les négociations, à mettre en place toutes les démarches pour que, au moins cette année, il y ait effectivement des subventions à octroyer aux entreprises de presse. Mais, en même temps, à faire en sorte que les patrons, eux aussi, appliquent la convention. Il n’est pas normal qu’on dise qu’on ne peut pas appliquer la convention parce que l’Etat ne nous a pas donné l’argent. Ce n’est pas l’Etat qui a créé les entreprises. L’Etat crée des conditions pour que l’économie de la presse s’améliore et c’est ce qui est dit dans l’annexe de la convention collective. L’Etat, en prenant les mesures, va donc dans le sens de l’amélioration. Mais que font les patrons de presse ? Il faudrait qu’eux aussi, ils suivent déjà. Même si on n’applique pas la convention en totalité, il faut au moins commencer à l’appliquer. Il y a plusieurs éléments dans la convention !

Interview réalisée par Sérikpa Benson Coll. Anne-Marie Eba (Stagiaire)
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