L’information circule dans les milieux informés du ministère des Affaires étrangères ainsi que celui de la Fonction publique et de l’Emploi. Deux diplomates, dont nous taisons volontairement les noms, et deux agents (une secrétaire et un chauffeur), tous exerçant à l’Ambassade de Côte d’Ivoire en Egypte, sont dans l’attente d’être rapatriés à Abidjan, par mesure disciplinaire. Selon des sources crédibles. Ils sont au centre d’un trafic illicite de voitures en provenance d’Europe, qu’ils immatriculaient en leur nom, puis revendaient. Les 4 cerveaux du trafic mettaient leurs cartes diplomatiques à la disposition de leurs complices égyptiens qui vont acheter les véhicules en Europe. Une fois en Egypte, la plaque numérologique de l’Ambassade de Côte d’Ivoire est apposée sur ces voitures alors que la chancellerie n’est ni de près ni de loin concernée par ce sale business. Les complices égyptiens revendent les véhicules et versent la part des quatre ivoiriens mis en cause. Le ministère égyptien du Commerce qui a découvert ce trafic illicite, a automatiquement saisi l’Ambassade de Côte d’Ivoire. Forte de la plainte du ministère égyptien, l’Ambassade a ouvert une enquête qui a permis de démanteler le réseau. Le département central à Abidjan (le ministère des Affaires étrangères) a été informé de cette situation. Sans attendre, poursuit notre source, il a pris une mesure conservatoire contre ces quatre agents qui ont tous été rappelés en Côte d’Ivoire. Ils regagneront les bords de la lagune Ebrié, dans un bref délai, et essuieront sans doute la sanction disciplinaire en vigueur. D’autant que ces quatre personnes ont violé la convention de Vienne (Autriche) sur les relations diplomatiques qui interdit que des personnes jouissant dans un Etat tiers d’une immunité diplomatique, compte tenu de leur statut, fassent des activités commerciales. Il y a aussi que la législation ivoirienne interdit à tout fonctionnaire de faire des activités à but commercial qui ne sont pas liées et autorisées par sa fonction. Le scandale des agents de l’Ambassade de Côte d’Ivoire en Egypte n’a cependant pas entaché les relations ivoiro-égyptiennes qui demeurent excellentes.
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
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