Williamsville: Le gang vole et viole une étudiante au cimetière

On est le 4 août. Une étudiante au visage soucieux est à la recherche d’un établissement qu’on lui a mal indiqué. Au niveau du cimetière de Williasmeville, elle approche trois jeunes hommes. «Pouvez-vous m’aider, je cherche un établissement ?» La malheureuse ignore à quel point son geste lui sera fatal. Les jeunes sont en réalité des escrocs. Ils se font passer pour des prédicateurs et promettent monts et merveilles à l’étudiante. La seule chose à faire, lui recommandent-ils, c’est de prendre une pierre et d’aller la déposer sur une tombe. L’infortunée oublie l’école qu’elle cherche et se laisse guider par ses bourreaux. Ils la suivent dans le cimetière de Williasmeville, dans un coin calme. Là, les malfrats, munis d’un couteau, lui arrachent son téléphone portable, des numéraires avant de la violer…à tour de rôle. Parmi ses agresseurs, il y a un qui porte une cicatrice assez originale sur le cou. Une grosse cicatrice. Après leurs forfaits, ils s’évanouissent dans la nature. La jeune fille sort alerter le vigile. Quel­ques jours après, en passant par ce même endroit, elle aperçoit l’un des malfrats. Celui qui porte une cicatrice au cou. Elle va prévenir discrètement le vigile du cimetière. En interpellant le jeune, on trouve sur lui le téléphone de la fille. Il est conduit au 11ème arrondissement. Le 19 août, Tro Daniel comparaît pour vol en réunion avec agression suivi de viol. Il nie les faits.
- On a trouvé le portable de la jeune fille avec vous, lui dit le juge des flagrants délits du Plateau.
- Je suis vendeur de portable au Black-Market. J’ai payé le portable à 10.000 Fcfa, explique Tro qui comparaît avec sa grosse cicatrice au cou.
- Pourquoi c’est à vous qu’on est venu vendre le portable ?
- Mon vieux, j’étais le seul intéressé.
Le juge s’énerve.
- Je vous ai dit d’avoir un langage cohérent. Je ne suis ni votre papa ni votre vieux.
Le procureur intervient :
- Tro, savez-vous que vous appartenez à une bande d’escrocs dans le quartier ?
Tro ne répond pas.
Le juge reprend :
- Vous croyez que c’est à cause du téléphone qu’elle vous a reconnu ? Vous portez une cicatrice au cou.
Le prévenu semble pris de court par cette remarque. Il est condamné à 10 ans fermes assortis d’une amende de 500.000 Fcfa.
- Je vous avais prévenu, faites amende honorable ne mentez pas, termine le juge.

Raphaël Tanoh