L’usage physique de la monnaie va-t-il disparaître un jour dans les transactions financières et commerciales en Côte d’Ivoire ? Si on est encore loin de cette hypothèse, force est de reconnaître que de plus en plus, les banques et opérateurs de mobiles s’essaient à la manipulation de la monnaie électronique.
Le paysage monétaire du futur se dessine progressivement au plan national. La dématérialisation devient davantage une réalité à Abidjan avec les moyens de paiement qui évoluent vers plus d’instantanéité, plus de globalité. Certes, cela n’est pas encore comparable au cas des pays développés où il est devenu un mode de vie, mais les établissements bancaires proposent de plus en plus aux clients, des opérations sous forme de flux numériques. Signe que la technologie monétaire bouscule la physionomie du marché. D’autant que l’irruption de cette nouvelle forme de paiement tranche d’avec la méthode classique des banques. Elle aura assurément un impact sur le comportement des clients et autres détenteurs de la monnaie. Puisqu’ils ne seront plus obligés de manipuler directement et physiquement les billets de banque pour effecteur leurs opérations financières et commerciales. En effet avec sa «Cefa Carte», Versus Bank, vient d’émettre une carte à puce rechargeable «multifonctionnelle», qui offre ainsi, plusieurs services aux détenteurs. Mais avant, le client doit pouvoir créditer ou émettre une somme sur ce support.
La multiplicité des services
Selon un responsable du service monétique à Versus Bank, avec cette carte, il est possible d’effectuer des retraits d’argent dans les agences de VERSUS BANK, d’acheter des produits et services sur internet, de recevoir des paiements (salaires, argent de poche, pensions…). «Elle permet au client de payer ses factures sans se déplacer» (abonnement internet, d’électricité, d’eau, téléphoniques,…). Il a la possibilité de transférer. Avec Cefa carte, vous pouvez recharger votre téléphone portable ou celui d’une tierce personne sans vous déplacer », précise-t-il. Selon lui, il s’agit d’un porte-monnaie électronique sans compte bancaire qui règle le problème de sécurité auquel sont confrontés les ménages. «Vous pouvez perdre votre porte-monnaie dans un taxi ou être agressé par des bandits. Ce mode de paiement vient donc sécuriser l’argent du client qui peut en cas de perte retrouver une nouvelle carte avec le même montant de son crédit », rassure-t-il. Versus Bank, poursuit-il, veut capter cette niche de la population non encore bancarisée et qui est dans l’informel. La Cefa Carte qui coûte 6.000 Fcfa, possède au moment de l’émission un code secret que le détenteur peut modifier à souhait à travers un terminal. Les frais de rechargement sont de 400 Fcfa. «Ce sont des opérations qui sont très sécurisées. Le service dont il est question tourne sur la plateforme Etranzact, qui est la première plateforme informatique en Afrique à avoir reçu le prestigieux Computer World Honors Award décerné en Californie à la Silicon Valley pour sa performance. La technologie de la plateforme Etranzact est déjà connue et pratiquée dans de nombreux pays anglophones (Angleterre, Nigeria, Afrique du Sud, Ghana,…). C’est la première fois qu’un pays francophone comme la Côte d’Ivoire en fait usage et les résultats sont déjà probants », précise-t-il. A l’instar de Versus Bank, d’autres établissements bancaires proposent des moyens de paiement électroniques novateurs. La Banque atlantique de Côte d’Ivoire (Bhci) a également attaqué le marché avec sa carte prépayée rechargeable. Cette fois-ci, ce produit dénommé «Carte atlantique Hajj» s’intéresse uniquement aux futurs pèlerins à la Mecque ayant un compte bancaire ou non. «Les titulaires pourront effectuer des paiements et retraits d’argent en Rial Saoudien, sans frais de change de devise. Ils pourront bénéficier aussi de cinq garanties d’assurances en cas de vols, de pertes de bagages, accidents et de décès pour le rapatriement du corps», soutient-il. Cette carte dont le coût varie de 15.000 à 150.000 Fcfa en fonction de l’option, a une validité de 6 mois. «Nous avons ciblé les candidats du hadj parce que souvent beaucoup sont confrontés aux cas de disparition ou de vol de bagages. Nous voulons donc leur facilité la tâche. Mais, cela va s’étendre également au pèlerinage chrétien. C’est après tout ceci, qu’on fera un bilan pour voir si on peut l’étendre à tout le monde», renchérit le responsable. Les opérateurs de mobile se sont également invités dans cette nouvelle forme de paiement numérisée. Leur outil de base demeure le téléphone mobile. Désormais, il est possible d’effectuer avec Mtn mobile money, des transferts d’argent vers les abonnés Mtn et vers d’autres types de clients mobiles, d’acheter du crédit de communication à tout instant et de payer les différentes factures. «Le taux de bancarisation de la population ivoirienne est très faible, environ 5%. Cela traduit mieux les difficultés de cette population à faire circuler de l’argent de manière sécurisée, rapide et simple sur toute l’étendue du territoire. Aujourd’hui transférer de l’argent à un parent ou un ami, ne se fait pas sans contraintes à cause des dépenses en temps et en transport, des procédures de transfert complexes, de la rareté des points d’envois et de retraits. Nous voulons corriger toutes ces insuffisances», affirme Hervé Doumouya, chef de division publicité à Mtn. A l’en croire, sa structure a déjà lancé sa solution Mobile Money dans plusieurs pays d’Afrique. « Nous travaillons avec des professionnels et experts en matière de e-banking. L’entreprise s’est dotée d’une plateforme hautement sécurisée», tente-t-il de convaincre. Dans la mesure où l’opérateur s’engage à préserver la fiabilité et la confidentialité de toutes les données bancaires qui sont traitées chaque jour. «Les échanges entre le mobile de l’abonné et la plate forme Mobile Money est sécurisé grâce aux cryptages des données», renchérit Hervé Doumouya. Convaincu que «les abonnés pourront concilier en toute aisance habitudes culturelles et évolutions technologiques.» Orange Côte d’Ivoire est en effet, le premier opérateur qui a initié les transactions financières à partir du téléphone portable. A près 9 mois d’essai, l’opérateur a procédé le 29 septembre dernier au lancement d’une campagne de vulgarisation de son produit «Orange Money». Toutes les régions du pays sont dans son viseur. C’est quasiment les mêmes services que l’opérateur jaune. Pour ce faire, Orange prévoit une véritable offensive pendant le dernier trimestre de l’année : Un « dépôt de bienvenue Orange » de 1.000 Fcfa sur le compte Orange Money offert aux 1.000 premiers de chaque région. Une prime de 50.000 Fcfa offerte aux 300 utilisateurs les plus réguliers du service. Le Directeur général de Orange Côte d’Ivoire, Jacques De Pins, a annoncé que bientôt, les règlements de factures se feront via le portable. Orange agit en tant qu’opérateur technique, conservateur des comptes et gestionnaire de l’ensemble des opérations entre les différentes clients. Mais, il est assisté par le groupe Bnp Paribas à travers la Bicici. Cette structure émet la monnaie électronique, apporte sa garantie de bonne fin aux utilisateurs et assume le dispositif de contrôle.
Des clients prudents !
«Ce sont des opérations qui sont contrôlées également par la Bceao », a assuré le Dg qui pense que cette opération va permettre de bancariser à terme une bonne partie de la population. Les opérateurs restent convaincus qu’ils n’empiètent pas sur butoir des banquiers. «Nous travaillons avec des banques partenaires en augmentant le taux de bancarisation des populations. Notre action va donc les amener à évoluer et à élargir leur champ d’action », projettent-ils. Au niveau des clients et des ménages, l’on parle d’une grande découverte. «J’avoue que c’est une révolution à laquelle, nous devons commencer à nous habituer. En tant que conducteur professionnel, avec les garanties que les différentes entreprises donnent, nous pensons que nous ne serons plus exposés aux attaques souvent meurtrières des coupeurs de route. Parce que nous n’aurons plus besoin de nous déplacer avec de grosses sommes d’argent», se réjouit Issouf Coulibaly, conducteur professionnel. Il s’est rendu ce mardi 13 octobre au siège de la Sib au Plateau pour effectuer ses opérations. Kobenan Jules, technicien lui emboîte les pas. Pour lui, cela rentre dans le cadre du développement. A ses yeux, toute nation qui ne suit pas l’évolution technologique, est appelée à jouer les derniers rôles. Par contre, d’autres personnes préfèrent se méfier pour l’instant de ces nouveaux modes de paiement. C’est le cas de Kpénan Angèle, informaticienne. «Nous avons entendu certains personnes parlé vaguement de ces opérations sur le portable. Mais je préfère jouer la prudence d’abord. Parce qu’avec la cybercriminalité et autre problèmes récurrents de réseaux, nous pensons que les différentes structures doivent communiquer largement», propose-t-elle. Précisant qu’avec la situation du pays, il faut prendre beaucoup de précautions quand il s’agit de manipuler la monnaie. De nombreux clients ou abonnés, n’entendent pas se jeter aussi facilement sur ces produits. Même pas avec une baguette magique. Difficile de laisser tomber les habitudes.
Cissé Cheick Ely
Le paysage monétaire du futur se dessine progressivement au plan national. La dématérialisation devient davantage une réalité à Abidjan avec les moyens de paiement qui évoluent vers plus d’instantanéité, plus de globalité. Certes, cela n’est pas encore comparable au cas des pays développés où il est devenu un mode de vie, mais les établissements bancaires proposent de plus en plus aux clients, des opérations sous forme de flux numériques. Signe que la technologie monétaire bouscule la physionomie du marché. D’autant que l’irruption de cette nouvelle forme de paiement tranche d’avec la méthode classique des banques. Elle aura assurément un impact sur le comportement des clients et autres détenteurs de la monnaie. Puisqu’ils ne seront plus obligés de manipuler directement et physiquement les billets de banque pour effecteur leurs opérations financières et commerciales. En effet avec sa «Cefa Carte», Versus Bank, vient d’émettre une carte à puce rechargeable «multifonctionnelle», qui offre ainsi, plusieurs services aux détenteurs. Mais avant, le client doit pouvoir créditer ou émettre une somme sur ce support.
La multiplicité des services
Selon un responsable du service monétique à Versus Bank, avec cette carte, il est possible d’effectuer des retraits d’argent dans les agences de VERSUS BANK, d’acheter des produits et services sur internet, de recevoir des paiements (salaires, argent de poche, pensions…). «Elle permet au client de payer ses factures sans se déplacer» (abonnement internet, d’électricité, d’eau, téléphoniques,…). Il a la possibilité de transférer. Avec Cefa carte, vous pouvez recharger votre téléphone portable ou celui d’une tierce personne sans vous déplacer », précise-t-il. Selon lui, il s’agit d’un porte-monnaie électronique sans compte bancaire qui règle le problème de sécurité auquel sont confrontés les ménages. «Vous pouvez perdre votre porte-monnaie dans un taxi ou être agressé par des bandits. Ce mode de paiement vient donc sécuriser l’argent du client qui peut en cas de perte retrouver une nouvelle carte avec le même montant de son crédit », rassure-t-il. Versus Bank, poursuit-il, veut capter cette niche de la population non encore bancarisée et qui est dans l’informel. La Cefa Carte qui coûte 6.000 Fcfa, possède au moment de l’émission un code secret que le détenteur peut modifier à souhait à travers un terminal. Les frais de rechargement sont de 400 Fcfa. «Ce sont des opérations qui sont très sécurisées. Le service dont il est question tourne sur la plateforme Etranzact, qui est la première plateforme informatique en Afrique à avoir reçu le prestigieux Computer World Honors Award décerné en Californie à la Silicon Valley pour sa performance. La technologie de la plateforme Etranzact est déjà connue et pratiquée dans de nombreux pays anglophones (Angleterre, Nigeria, Afrique du Sud, Ghana,…). C’est la première fois qu’un pays francophone comme la Côte d’Ivoire en fait usage et les résultats sont déjà probants », précise-t-il. A l’instar de Versus Bank, d’autres établissements bancaires proposent des moyens de paiement électroniques novateurs. La Banque atlantique de Côte d’Ivoire (Bhci) a également attaqué le marché avec sa carte prépayée rechargeable. Cette fois-ci, ce produit dénommé «Carte atlantique Hajj» s’intéresse uniquement aux futurs pèlerins à la Mecque ayant un compte bancaire ou non. «Les titulaires pourront effectuer des paiements et retraits d’argent en Rial Saoudien, sans frais de change de devise. Ils pourront bénéficier aussi de cinq garanties d’assurances en cas de vols, de pertes de bagages, accidents et de décès pour le rapatriement du corps», soutient-il. Cette carte dont le coût varie de 15.000 à 150.000 Fcfa en fonction de l’option, a une validité de 6 mois. «Nous avons ciblé les candidats du hadj parce que souvent beaucoup sont confrontés aux cas de disparition ou de vol de bagages. Nous voulons donc leur facilité la tâche. Mais, cela va s’étendre également au pèlerinage chrétien. C’est après tout ceci, qu’on fera un bilan pour voir si on peut l’étendre à tout le monde», renchérit le responsable. Les opérateurs de mobile se sont également invités dans cette nouvelle forme de paiement numérisée. Leur outil de base demeure le téléphone mobile. Désormais, il est possible d’effectuer avec Mtn mobile money, des transferts d’argent vers les abonnés Mtn et vers d’autres types de clients mobiles, d’acheter du crédit de communication à tout instant et de payer les différentes factures. «Le taux de bancarisation de la population ivoirienne est très faible, environ 5%. Cela traduit mieux les difficultés de cette population à faire circuler de l’argent de manière sécurisée, rapide et simple sur toute l’étendue du territoire. Aujourd’hui transférer de l’argent à un parent ou un ami, ne se fait pas sans contraintes à cause des dépenses en temps et en transport, des procédures de transfert complexes, de la rareté des points d’envois et de retraits. Nous voulons corriger toutes ces insuffisances», affirme Hervé Doumouya, chef de division publicité à Mtn. A l’en croire, sa structure a déjà lancé sa solution Mobile Money dans plusieurs pays d’Afrique. « Nous travaillons avec des professionnels et experts en matière de e-banking. L’entreprise s’est dotée d’une plateforme hautement sécurisée», tente-t-il de convaincre. Dans la mesure où l’opérateur s’engage à préserver la fiabilité et la confidentialité de toutes les données bancaires qui sont traitées chaque jour. «Les échanges entre le mobile de l’abonné et la plate forme Mobile Money est sécurisé grâce aux cryptages des données», renchérit Hervé Doumouya. Convaincu que «les abonnés pourront concilier en toute aisance habitudes culturelles et évolutions technologiques.» Orange Côte d’Ivoire est en effet, le premier opérateur qui a initié les transactions financières à partir du téléphone portable. A près 9 mois d’essai, l’opérateur a procédé le 29 septembre dernier au lancement d’une campagne de vulgarisation de son produit «Orange Money». Toutes les régions du pays sont dans son viseur. C’est quasiment les mêmes services que l’opérateur jaune. Pour ce faire, Orange prévoit une véritable offensive pendant le dernier trimestre de l’année : Un « dépôt de bienvenue Orange » de 1.000 Fcfa sur le compte Orange Money offert aux 1.000 premiers de chaque région. Une prime de 50.000 Fcfa offerte aux 300 utilisateurs les plus réguliers du service. Le Directeur général de Orange Côte d’Ivoire, Jacques De Pins, a annoncé que bientôt, les règlements de factures se feront via le portable. Orange agit en tant qu’opérateur technique, conservateur des comptes et gestionnaire de l’ensemble des opérations entre les différentes clients. Mais, il est assisté par le groupe Bnp Paribas à travers la Bicici. Cette structure émet la monnaie électronique, apporte sa garantie de bonne fin aux utilisateurs et assume le dispositif de contrôle.
Des clients prudents !
«Ce sont des opérations qui sont contrôlées également par la Bceao », a assuré le Dg qui pense que cette opération va permettre de bancariser à terme une bonne partie de la population. Les opérateurs restent convaincus qu’ils n’empiètent pas sur butoir des banquiers. «Nous travaillons avec des banques partenaires en augmentant le taux de bancarisation des populations. Notre action va donc les amener à évoluer et à élargir leur champ d’action », projettent-ils. Au niveau des clients et des ménages, l’on parle d’une grande découverte. «J’avoue que c’est une révolution à laquelle, nous devons commencer à nous habituer. En tant que conducteur professionnel, avec les garanties que les différentes entreprises donnent, nous pensons que nous ne serons plus exposés aux attaques souvent meurtrières des coupeurs de route. Parce que nous n’aurons plus besoin de nous déplacer avec de grosses sommes d’argent», se réjouit Issouf Coulibaly, conducteur professionnel. Il s’est rendu ce mardi 13 octobre au siège de la Sib au Plateau pour effectuer ses opérations. Kobenan Jules, technicien lui emboîte les pas. Pour lui, cela rentre dans le cadre du développement. A ses yeux, toute nation qui ne suit pas l’évolution technologique, est appelée à jouer les derniers rôles. Par contre, d’autres personnes préfèrent se méfier pour l’instant de ces nouveaux modes de paiement. C’est le cas de Kpénan Angèle, informaticienne. «Nous avons entendu certains personnes parlé vaguement de ces opérations sur le portable. Mais je préfère jouer la prudence d’abord. Parce qu’avec la cybercriminalité et autre problèmes récurrents de réseaux, nous pensons que les différentes structures doivent communiquer largement», propose-t-elle. Précisant qu’avec la situation du pays, il faut prendre beaucoup de précautions quand il s’agit de manipuler la monnaie. De nombreux clients ou abonnés, n’entendent pas se jeter aussi facilement sur ces produits. Même pas avec une baguette magique. Difficile de laisser tomber les habitudes.
Cissé Cheick Ely