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Économie Publié le mercredi 14 octobre 2009 | Le Temps

Filiere ananas-banane : Vers la fin du calvaire des producteurs

Premier pays producteur africain et premier pays exportateur de l'ananas vers l'Europe avec ses 213000 tonnes, soit 80% de la consommation européenne, la Côte d'Ivoire ne produit plus que 60000 tonnes selon les dernières estimations de 2008 de l'Organisation centrale des producteurs exportateurs d'ananas et de banane (Ocab). Les petits planteurs qui étaient à 2000 et qui constituaient le plus gros contingent de cette filière ne restent que 100 personnes. Quant à la banane qui était de 250000 tonnes, elle ne représente plus rien. Les petits planteurs de cette dernière filière ont disparu. Ils ne représentent que 7% de l'ensemble des producteurs qui ne sont que les multinationales. Et pourtant, la consommation au niveau du marché européen a atteint 900000 tonnes. Plus grave, les producteurs ivoiriens ne sont plus assistés par leur principal partenaire qui est l'Union européenne. Une situation qui, si on n'y prend garde, risque de faire disparaître cette filière et l'ensemble de ses intervenants. Le nouveau conseil d'administration de cette organisation que dirige M. Michel Gnuih en est conscient. Il a décidé donc de réunir les jours à venir à Grand-Bassam, producteurs, exportateurs, partenaires à l'effet de réfléchir afin de trouver des solutions idoines à ces problèmes. Lors d'une conférence de presse tenue il y a quelques mois, le Président du conseil d'administration de l'Ocab a indiqué que la seule alternative qui s'impose à lui face à ces difficultés est la redynamisation de l'ensemble de ce système. Avec en toile de fond la question de la pression foncière qui est selon lui, l'un des problèmes cruciaux pour les petits planteurs qui n'arrivent plus à trouver des terres cultivables. En dehors de cet autre combat, l'Ocab devrait s'attaquer au problème de financement. Qui se chiffre selon M. Gnuih Michel entre 6 et 10 milliards de Fcfa, pour soulager dans un premier temps 300 petits planteurs en difficulté. L'autre challenge que veut atteindre le nouveau conseil d'administration de l'Ocab est la commercialisation du label "ananas made in Côte d'Ivoire" et la conquête du marché de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao). Pour lui, ce marché abandonné par les producteurs au profit du continent européen est porteur pour la commercialisation de l'ananas ivoirien. En tout cas, cette rencontre de recadrage permettra sans nul doute aux producteurs de l'ananas, banane et mangue de se faire un moral pour reconquérir le marché sous régional et Européen.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
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