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Faits Divers Publié le vendredi 23 octobre 2009 | Nord-Sud

En partance pour Korhogo : Un Suisse disparaît mystérieusement à Yamoussoukro

Ismaël, se disant ressortissant suisse d’origine camerounaise, en partance pour Korhogo, a disparu à Yamoussoukro, laissant dans l’inquiétude ses hôtes. Alors que le commissariat du 2ème arrondissement de Yamoussoukro fait des pieds et des mains pour le retrouver, l’homme serait retourné tout bonnement en Suisse.

Les faits

Selon les déclarations de Karamoko Falikou à la police, un de ses amis nommé Williams, résidant à Genève (Suisse), l’a joint par téléphone pour lui annoncer l’arrivée de Aba Ismaël en Côte d’Ivoire. Les affaires de Ismaël, explique Williams à son ami, iraient de mal en pis si bien qu’il a manifesté le désir de venir y « voir clair » afin de se relancer. « Il faut lui donner toute l’aide dont tu es capable », a imploré Williams. Le Suisse arrive effectivement en Côte d’Ivoire et est accueilli à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny le 4 octobre par son hôte qui le conduit à l’hôtel Ibis Marcory et le lendemain à l’hôtel du Nord d’Adjamé, moins coûteux. Et comme il n’est pas habitué à ces affaires mystiques, Karamoko sollicite l’aide de son ami, Coulibaly Seydou, originaire de Korhogo. Ce dernier contacte ses parents qui trouvent des « gens sûrs et efficaces » pouvant aider Ismaël à remonter la pente. Il faut donc se rendre à Korhogo. Et, pour rendre service à Karamoko, Seydou accepte de les conduire dans sa voiture. Dame Djénéba, originaire de Korhogo, se joint au groupe.

A Yamoussoukro, après un voyage paisible, Ismaël souhaite manger du « foutou » dont il a entendu parler en Suisse. Les voyageurs se restaurent dans un maquis de la place. Au moment de reprendre la route, l’hôte se plaint d’un violent mal de ventre et souhaite aller aux toilettes. Ils sont au niveau de Dioulabougou et ses compagnons de voyage l’y conduisent. Au sous-quartier Yirikoro, ils s’arrêtent devant une cour, expliquent leur besoin et une vielle dame leur désigne les toilettes. Ismaël s’y rend alors que les autres attendent patiemment dans la voiture. Après plus d’une demi-heure d’attente, ces derniers décident d’aller voir ce qu’il en est. Point d’Ismaël dans les toilettes, ni dans la cour. A pied, ils visitent presque toutes les concessions aux alentours sans retrouver leur hôte. Ils s’informent auprès des commerçants et dans les « grins », sans succès. Inquiets, ils vont à Radio Jam pour faire une annonce et aussi à la mosquée. Ils fouillent l’hôpital et toutes les cliniques de la place, même le centre psychiatrique. De guerre lasse, ils se décident enfin à alerter le commissariat du 2ème arrondissement qui couvre Dioulabougou. Le commissaire, Doumbia, lance un avis de recherche et ses hommes ouvrent immédiatement une enquête. Des investigations sont menées dans la cour où Ismaël aurait disparu. L’interrogatoire des trois accompagnateurs ne donne rien. La rumeur circule dans Dioulabougou, surtout que le lendemain de la disparition, un corps flottait dans le lac, non loin de la « Place des moutons ». Avisé, le procureur de Toumodi arrive au commissariat et entend les trois compagnons de voyage d’Ismaël. Il trouve la version des hôtes intrigante. Et décide qu’ils soient déferrés au parquet près le tribunal de Toumodi pour mieux comprendre cette affaire. Surtout que le dénommé Ismaël prétend qu’il est d’origine camerounaise et de nationalité suisse. L’affaire de la canadienne Clara est encore vivace dans tous les esprits. Les prévenus sont donc déferrés à Toumodi le 15 octobre. Le lendemain, nous obtenons le numéro d’Aba Ismaël (+41767822368) qui sonne plusieurs fois sans aucune réponse. C’est au cours de nos investigations que nous apprendrons que Williams, l’ami de Karamoko, contacté par ce dernier, a déclaré que Ismaël est en Suisse depuis deux jours. Sans avoir averti ses hôtes. Il aurait déclaré à son ami : « Je suis parti pour une affaire et puisqu’elle ne m’intéressait plus, je suis rentré. » Et aurait catégoriquement refusé de retourner en Côte d’Ivoire pour que son témoignage libérer ses bienfaiteurs. « Sauf si on m’offre mon billet aller-et-retour », aurait-il dit. Cette information a dû parvenir au procureur du tribunal de Toumodi qui, selon nos sources, a ordonné la relaxe de Karamoko Falikou et ses amis.

Ousmane Diallo
Correspondant régional
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