x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 18 novembre 2009 | Le Patriote

Rencontre avec les acteurs du secteur privé - Alassane dramane Ouattara (candidat à la presidentielle) :“Il y a urgence d’agir”

Un diagnostic clair et précis de la situation socioéconomique ! C’est ce que le Dr Alassane Dramane Ouattara a fait hier, devant la Confédération générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Invité à présenter son programme de gouvernement devant le patronat, le candidat du RDR a estimé que face à la situation socioéconomique lamentable dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire, il faut aller rapidement vers la sortie de crise. Pour donner des chances à la Côte d’Ivoire de repartir. « Si je suis candidat à la présidence de la République, c’est parce que j’ai acquis la conviction que les problèmes de notre pays ne sont pas sans solutions. La Côte d’Ivoire peut repartir. Mais, il y a urgence. Urgence d’agir ! », a averti l’ancien Directeur général adjoint du FMI. A ce sujet, le candidat du RDR à la prochaine élection présidentielle a rappelé que des réformes sont nécessaires. « Parce que notre pays a pris beaucoup de retard et ce retard nous coûte extrêmement cher », a-t-il expliqué. Comme pour donner du poids à ses propos et pour montrer aux Ivoiriens la gravité de la situation, le docteur Alassane Ouattara a évoqué le taux d’inflation qui s’élève aujourd’hui à 9% alors que le taux fixé par l’UEMOA est de 3%. Le taux de pauvreté qui est aujourd’hui de 39% contre 30% en 1990. Sans oublier le taux d’alphabétisation qui est tombé à 40%. « Au total, l’indice de développement du PNUD, qui synthétise tous les aspects socioéconomiques du développement, classe la Côte d’Ivoire à la 163ème place sur 182 classés, soit parmi les 20 pays ayant la qualité de vie la moins bonne au monde », a souligné le patron des Républicains. Pis, aux dires de l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny, le rapport Doing Business 2010 du groupe de la Banque Mondiale, qui permet d’apprécier l’environnement des affaires, indique que la Côte d’Ivoire enregistre une détérioration du niveau de tous les indicateurs, notamment, en matière de fiscalité, de justice et de coût de facteur de production. « De 2008 à 2009, notre pays est passé de la 170ème place à la 172ème place sur 183 pays classés. Alors que plusieurs pays ont atteint le point d’achèvement dans le rééchelonnement de leur dette extérieure et sont donc sortis de la trappe de l’endettement, la Côte d’Ivoire demeure sur la liste des pays dont la dette extérieure est encore considérée comme non viable », a-t-il regretté.
Donc, pour remédier à cette situation peu reluisante, le docteur Alassane Ouattara a expliqué aux patrons du secteur privé que la Côte d’Ivoire doit renouer avec une croissance à long terme et soutenu dont le taux doit au moins avoisiner 6%. Pour y parvenir, des sacrifices sont nécessaires, selon lui. D’abord, réduire les dépenses de l’Etat et mettre un peu plus de rigueur dans la gestion des recettes publiques. Ensuite, restructurer le cadre réglementaire et législatif des investissements ainsi que le secteur financier. Pour le président du RDR, ces mesures ont déjà montré leur efficacité de 1990 à 1993 lorsqu’il était Premier ministre. « Nous avons donné l’exemple de 1990 à 1993. De 40 ministres, nous sommes passés au nombre de 20. Ceci a permis à notre pays, de sortir de la crise et de bénéficier de la dévaluation », a-t-il rappelé. Pour le Premier ministre Alassane Ouattara, il est possible de refaire de la Côte d’Ivoire, un pôle d’attraction pour l’investissement privé et de créer de nouvelles richesses. C’est pourquoi, le candidat du RDR dit avoir en projet, un programme massif de 10 mille milliards de FCFA sur cinq ans. « Ce montant financera en premier lieu les secteurs de soutien à l’activité économique. A savoir, la santé, l’éducation et les infrastructures, pour un montant global de plus de 4500 milliards de FCFA », a-t-il précisé. Car pour lui, il s’agit de mettre à la disposition des Ivoiriens, des services publics de qualité, immédiatement accessibles à tous. Le candidat du RDR prévoit 400 milliards de FCFA pour rénover les dispensaires, les hôpitaux, en construire de nouveaux, les équiper en médicaments et fournitures élémentaires. Sans oublier l’assurance maladie qui permettra au plus grand nombre de se soigner. Le mentor des Républicains entend également investir dans l’école et la formation, en construisant de nouvelles écoles primaires, des collèges et lycées pour essayer d’absorber les quelques 300 mille enfants qui échappent chaque année au système éducatif. 3400 milliards serviront à réhabiliter des routes et à en construire de nouvelles. En deuxième lieu, le candidat de la formation domiciliée à la rue Le Pic envisage d’affecter le reste des 100 mille milliards à l’agriculture, les mines et électricité et au secteur de l’habitat. Ces investissements, à ses dires, serviront à moderniser notre agriculture, à mettre en valeur les minerais de fer, de nickel, d’or et de diamant, à la construction du barrage hydroélectrique de Soubré, la construction du gazoduc Abidjan-Ghana et enfin à permettre à chaque Ivoirien d’avoir un toit. « Il s’agit d’un budget cohérent par la nature des investissements qui sont financés ; réaliste puisqu’il se situe largement en dessous des 17.600 milliards que les bailleurs de fonds multilatéraux comptent mobiliser sur 7 ans pour financer le DSRP (document stratégique de réduction de la pauvreté), ce qui, ramené à 5 ans, s’élève à 12.500 milliards. Pour ce qui est de savoir où trouver tout ce financement, le candidat du RDR qui dit avoir la confiance des bailleurs de fonds, mise sur l’amélioration du recouvrement des impôts dès sa prise démocratique de pouvoir, sur une meilleure gestion des ressources de l’Etat qu’il entend initier, sur l’allègement de la dette qui dégage plus de 500 milliards par an ainsi que sur la coopération bilatérale et multilatérale. Au total, l’intervention du candidat du RDR à la prochaine élection présidentielle fut fort appréciée. Au point que le président du patronat ivoirien, Jean Kacou Diagou, satisfait, a eu ces mots comme conclusion à l’endroit de l’illustre invité : « Nous avons écouté. Nous avons entendu. Et je crois que nous vous avons compris. Vous répondez avec tant de compétence que cela fait plaisir de discuter avec vous. »
Jean-Claude Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ