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Politique Publié le jeudi 19 novembre 2009 | Notre Voie

Désiré Porquet, DDC de Gbagbo au Plateau - “C’est Gbagbo qui a réparé les injustice de Ouattara”

Conseiller économique et social, Désiré Porquet est, par ailleurs directeur départemental de campagne (DDC) du président Laurent Gbagbo au Plateau. En cette qualité, il explique ses actions et porte un regard sur les adversaires de Gbagbo. Entretien.



Notre Voie : Pourquoi on ne vous entend pas depuis votre désignation ?
Désiré Porquet : Nous avons été nommé depuis 2005 et nous pensons que nous faisons partie des DDC les plus actifs. Nous organisons des séminaires et des conférences. Mais je suis le genre de personne qui n’aime pas faire du tapage. Ma mission n’est pas de me répandre dans les journaux, mais faire le travail de terrain. Et ce travail, je le fais avec des hommes qui ont accepté d’être à la disposition du parti et à la disposition du candidat Laurent Gbagbo. Alors quand tu dis on ne me sent pas, c’est vrai parce que j’attends les résultats. Le jour où on dira que le Plateau a fait 80% pour Laurent Gbagbo, c’est ce jour-là que vous allez m’entendre.

N.V. A propos de cette campagne électorale, après le dépôt de sa candidature, le président Laurent Gbagbo a invité son équipe à être plus offensive en répondant au mensonge véhiculé par ses adversaires. Comment saisissez-vous cette exhortation et que comptez-vous faire dans ce sens?
D.P. Mais le président de la République a dit ce qu’il faut faire. Toujours fidèle à sa philosophie de non violence, il n’a pas demandé d’aller casser la baraque. C’est argument contre argument. Les gens ont trop menti dans ce pays. Le président Gbagbo a dit que le moment viendra où chacun dira ce qu’il a fait pour le pays parce que tous ont été aux commandes du pays. Chacun dira ce qu’il a fait et ce qu’il compte faire. Maintenant que le président nous demande de détruire le mensonge, nous allons officiellement le faire. Parce que quelqu’un comme Bédié et le PDCI n’ont pas de leçon à donner. Ou quand vous voyez Alassane Ouattara parler aux enseignants, alors qu’il a été le bourreau des enseignants, ce qu’on n’a jamais vu sur cette terre. C’est lui qui a imposé les salaires à double vitesse aux enseignants et c’est lui qui vient faire croire aux enseignants qu’il peut faire quelque chose pour eux. C’est le président Gbagbo qui a réparé l’injustice dont ont été victimes ces enseignants. La carte de séjour instituée par Ouattara, a été supprimée par Gbagbo. C’est le président Gbagbo qui a réparé les injustices de Ouattara. Je crois que le moment est venu pour rétablir la vérité.
Et puis c’est fini l’époque où on disait à nos parents, “venez on va vous donner un milliard”. Qui est ce monsieur qui est de la Côte d’Ivoire, qui a deux villages et qui n’a rien fait dans ses villages. Il attend les élections pour aller distribuer des kits scolaires. Il ne faut pas abuser des Ivoiriens en leur faisant croire qu’on est un saint et qu’on peut les sauver alors qu’on vous a vus. On a vu ceux qui ont vendu et racheté dans ce pays. On a vu ceux qui ont bradé l’économie de ce pays. On a vu ceux qui sont restés là pendant une dizaine d’années et qui n’ont rien fait que de construire deux châteaux pour leur famille. Même leur propre village n’a pas connu un début de développement. Ce sont ces personnes qui veulent donner des leçons. Gbagbo ne fait pas de bruit. Depuis Houphouet, l’autoroute du nord était bloquée mais avec Gbagbo l’autoroute est en chantier et va bientôt arriver à Yamoussoukro. La construction du pont de Jacqueville est en cours, celle du troisième pont d’Abidjan va démarrer. Ce sont des chantiers qui font que nous ne pouvons pas finir de dresser le bilan du président Gbagbo. Nous allons donc opposer la vérité au mensonge de nos adversaires. Et la vérité est de dire qui est qui. Ceux qui parlent, doivent faire leur propre bilan en disant aux Ivoiriens ce qu’ils ont fait pour eux au moment où ils étaient aux affaires. Ceux qui promettent les milliards, pourquoi ont-ils bradé les secteurs vitaux de l’économie du pays ? Ils ont bradé l’énergie, l’eau et le téléphone de la Côte d’Ivoire. Quand on a l’argent on n’attend pas d’être au pouvoir pour sauver son pays. On investit pour montrer au peuple que le jour où on arrive au pouvoir, on sera capable de travailler pour ce peuple.

N.V. Votre adversaire, Alassane Dramane Ouattara rappelle chaque fois qu’il sait où trouver l’argent qu’il promet et il reproche aux refondateurs que vous êtes d’avoir ruiné les universités qu’il a créées en son temps. Que répondez-vous à ces accusations ?
D.P. Je crois que Alassane Ouattara doit d’abord dire merci aux refondateurs qui lui ont enlevé le mandat d’arrêt international. S’il était une poche de moralité, il n’aurait pas eu un mandat d’arrêt international contre lui. Donc qu’il remercie les refondateurs parce que grâce aux refondateurs, il peut aujourd’hui s’adresser au peuple de Côte d’Ivoire, qu’il peut circuler librement dans un pays où il a envoyé la guerre, dans un pays qu’il a détruit à travers la rébellion dans laquelle il a investi tous les mois 25 millions. Et il ne l’a pas caché parce qu’il a dit qu’il frappera le régime de Bédié et il l’a frappé en 1999. Chaque fois il répète que quand un Ouattara dit quelque chose, il le fait et il n’a jamais dit de bonne chose.
Il faut rappeler à Ouattara que ce ne sont pas les refondateurs qui ont institué les salaires à double vitesse et ce ne sont pas les refondateurs qui ont ruiné ce pays. Qu’on nous dise à quel stade était l’indice de développement au moment où les refondateurs arrivaient au pouvoir et à quel niveau l’ancien Premier ministre Affi N’Guessan l’a mis ? Que nos adversaires se souviennent que c’est nous qui avons fait renaître la confiance entre la Côte d’Ivoire et les bailleurs de fonds en moins de deux ans. Et c’est quand nos adversaires ont vu nos performances qu’ils ont déclenché la guerre. Une guerre commanditée et planifiée pour détruire le pays. Si Ouattara estime qu’il a bien fait, alors pourquoi a-t-il accepté de soutenir une rébellion pour détruire ce qu’il revendique ?
Halte au mensonge pour permettre à chacun de faire son bilan.
Ce n’est pas de promesses que nous devons vivre aujourd’hui. La Côte d’Ivoire a dépassé ce stade. Dans les années 1960, Houphouet a fait des promesses. Aujourd’hui nous avons de milliers de jeunes chômeurs qui ont des maîtrises et des doctorats. Ce ne sont pas ceux-là que nous pouvons flatter en annonçant des pluies de milliards. On ne détruit pas la Côte d’Ivoire quand on se considère ivoirien et venir jouer les pompiers.

N.V. Pendant que vous accusez Alassane Ouattara d’être à l’origine de la rébellion, il déchaîne des foules dans ses tournées. Comment expliquez-vous cet engouement autour de sa personne ?
D.P. Vous savez l’unanimité n’est pas de ce monde. Là où Ouattara envoie des foules, c’est un tsunami que Gbagbo crée. Ouattara est passé à Yopougon et Gbagbo est aussi passé à Yopougon. Il n’avait pas affaire aux jeunes et vous avez vu ce qu’il a créé. Et puis c’est normal qu’un individu, qu’il soit bon ou mauvais, il y a toujours des gens qui le suivent. Même Hitler, il y a des gens qui l’ont aimé et qui l’aiment encore. Le monde est ainsi fait. Mais est-ce que tous ceux qu’on voit derrière Ouattara sont des électeurs ?

N.V. Quand on voit ce monde qui suit Ouattara, associé à l’électorat du RHDP, n’avez-vous pas peur pour le candidat de la majorité présidentielle (LMP), Laurent Gbagbo, votre candidat ?
D.P. Pourquoi avoir peur et avoir peur de qui ? Faites moi confiance, beaucoup de gens du RDR et du PDCI voteront pour Laurent Gbagbo. Cela ne veut pas dire qu’ils renient leur parti mais parce que Gbagbo est l’homme de la situation. Vous le savez vous-même, en 2000, il n’ y a pas que le FPI qui a voté pour Gbagbo.

N.V. Mais vos adversaires soutiennent que c’est à défaut d’être candidats que Gbagbo a été élu. Ne pensez-vous pas qu’ils disent une part de vérité ?
D.P. Mais qu’est-ce qui a empêché Bédié et Ouattara d’être candidats ?

N.V. Bédié était en exil et Ouattara n’a pas été retenu…
D.P. Bédié avait fui et il n’avait pas rempli les conditions. S’il avait rempli les conditions pourquoi on aurait rejeté sa candidature ? Quand Bédié fuyait et qu’il a lancé un appel à la résistance, même ses propres partisans, personne n’est descendu dans la rue. On ne reste pas dans un camp militaire étranger pour appeler les gens à descendre dans la rue pendant qu’on s’apprête à prendre l’avion pour fuir.
On reste devant ses troupes comme Gbagbo l’a fait en tant que chef suprême des armées en quittant l’Italie alors que Chirac lui avait demandé d’aller en France. Il a refusé pour venir se joindre à son peuple pour mener la résistance. Et n’oublions pas que Bédié n’avait même pas été désigné par son parti. Il n’était même pas le candidat du PDCI. Le PDCI avait choisi Bombet. Là où son propre parti l’a refusé qui d’autre allait voter pour lui ?
S’agissant Ouattara, on connaît son électorat. En quoi cet électorat peut-il faire peur ? Le FPI est un enfant des élections. Depuis 2005, nous sommes prêts, nous ne faisons que nous mettre à jour.

N.V. Vous êtes directeur de campagne du Plateau, une commune qui abrite l’administration et des cadres. Quelle est votre stratégie pour capter cet électorat composé d’intellectuels ?
D.P. Nous n’avons pas de stratégie particulière. Nous faisons du porte à porte comme cela se fait ailleurs. Et le Plateau est une famille qui n’est pas étendue du point de vu géographique mais une famille qui a aussi ses difficultés. Puisque c’est une famille dont le directeur de campagne est beaucoup sollicité pour les funérailles et les mariages. Pour les baptêmes, on veut voir le DDC.

N.V. Plateau aussi n’échappe-t-elle pas à cette tradition des autres communes ?
D.P. Je dirais hélas ; et je dirais aussi Dieu merci. Hélas parce que quand c’est comme ça, on n’attend rien du parti car au FPI c’est le don de soi. On fait ce qu’on peut et quand le parti vient en appoint, Dieu merci. Dans le cadre de la campagne, le parti ne prévoit pas de funérailles, ne prévoit pas de baptême mais l’avantage est que cela permet la proximité et permet de mieux se connaître et mieux s’entraider. Si notre position de DDC nous donne l’opportunité d’aider autrui, alors nous n’hésiterons pas à le faire.

N.V. Dans son programme, le président Gbagbo a proposé aux Ivoiriens, l’Assurance- maladie universelle (AMU), l’école gratuite, et la réforme de la filière café-cacao. A l’exercice du pouvoir, vos adversaires estiment que votre candidat a échoué sur ces points. Ne craignez-vous pas que cela ne le desserve à la prochaine élection ?
D.P. Ce n’est pas un échec puisqu’en deux ans, l’école était déjà gratuite. On avait déjà commencé l’école gratuite. L’AMU était dans sa phase expérimentale dans quelques villes du pays à Bondoukou, Méagui et dans une troisième ville. On avait ciblé ces villes pour montrer qu’il ne s’agissait pas d’un projet qui concerne seulement les Ivoiriens mais aussi tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire.
Avec Gbagbo, le planteur a connu de la valeur et il n’est plus ce paysan qui est laissé pour compte. Maintenant ce qu’ils en ont fait c’est autre chose. Mais comme il y a la présomption d’innocence, on ne peut pas dire qu’ils sont d’office coupables. Ce que je déplore, c’est que cela fait trop longtemps qu’ils sont en prison. C’est vrai je ne suis pas juge mais tout le temps qu’ils passent à la MACA, ce sont nos parents et cela fait toujours mal de voir un parent derrière les barreaux même s’il est fautif. Donc vivement que le jugement se fasse et que les coupables payent s’il y en a. On ne peut pas parler d’échec sur ces chapitres. Et il faut dire que c’est cette assurance- maladie universelle que le président Obama essaie de mettre en place aux Etats-Unis.

Interview réalisée par
Benjamin Koré
Photo (Amandine Koffi)


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