Situés aux quatre coins d’Abidjan, souvent dans des endroits de fortune, les petits garages et leurs «petits mécaniciens» font des prouesses qui poussent leurs clients, propriétaires de toutes marques de véhicules à leur rester fidèles.
A Abidjan, se créent et se prospèrent dans toutes les communes. Leur clientèle leur est restée fidèle. Surtout que les mécaniciens de ces unités de fortune font des prouesses. Comme s’ils n’étaient pas frappés par la crise comme les grandes unités de la Zone 4 et des concessionnaires, ne désemplissent pas. Ce mardi 24 novembre, il est 7 h au quartier Wassakara à Yopougon. Camille Koffi, est un jeune mécanicien qui a embrassé la mécanique en 2001. Les mains dans les poches, il inspecte une Volkswagen ayant un problème de démarreur. A vue d’œil, son garage manque de matériel. Seules des cabines de voitures démontées dominent le décor. Pourtant, le jeune mécanicien a vu passer, à l’en croire, plusieurs clients qui sont repartis satisfaits. Son garage compte, selon lui, cinq apprentis, coiffés par un chef. Ce dernier a un carnet d’adresses fourni. Le nombre réduit de son personnel, selon ses explications, n’entache pas son ardeur au travail. « Nous ne sommes que cinq mais nous arrivons à respecter les rendez-vous donnés aux clients. A peine un véhicule réparé que nous attaquons un autre », explique l’apprenti mécanicien. Toutes les marques de véhicules n’ont pas de secret pour les mécaniciens du garage Tanoh situé à Niangon Sud. De la Mercedes à la Toyota, en passant par la Nissan et la Peugeot, ils parviennent toujours à trouver une solution aux pannes techniques. «Souvent, des véhicules ayant des pannes que d’autres mécaniciens n’ont pu réparer sont facilement dépannés chez nous », confirme Camille. Pour lui, les petits garages et ceux qui sont dotés d’équipements modernes parviennent à faire le même travail. Batiéno exerce dans un garage situé sur l’axe Abobo-Adjamé. Fier des exploits de ses «petits», il confesse que les clients préfèrent leur confier leurs véhicules pour leur sérieux au travail. «Mes apprentis ont plusieurs fois démonté et remonté des moteurs sans mon aide», raconte fièrement ce chef. Tanoh ajoute que dans les petits garages, les mécaniciens rivalisent d’ingéniosité. « Souvent des voitures qui ont des moteurs à essence sont adaptés au gasoil », relève-t-il. Beaucoup de clients, selon lui, procèdent ainsi car ils jugent le prix de l’essence trop élevé. Les usagers rencontrés sont unanimes sur l’efficacité de ces mécaniciens de quartier. « Ce sont des gens qui ont de l’expérience parce qu’ils sont toujours sur le terrain. Ils font du bon travail et à moindre coût », souligne Djédjé Aristide, un client du garage Tanoh à Yopougon. Même constat pour Sylla Bakary, un chauffeur de gbaka qui estime que tous les gbakas sont réparés dans les garages d’Abobo, d’Adjamé et de Yopougon. Et pourtant, ces génies de la mécanique travaillent dans des conditions difficiles. En témoigne le garage de Samba, niché entre la mosquée de Niangon et l’église Saint Pierre. Même si certains préjugés courent sur l’inefficacité de ces garages des quartiers populaires, ils contribuent à la formation des élèves sortis de l’Agefop (l’Agence nationale de la formation professionnelle). Titulaire d’un Bac C, il se présente comme un formateur. Il révèle que ces élèves viennent s’initier à la pratique auprès d’eux. Les mécaniciens des grands garages, qui perçoivent des salaires les fins de mois, selon lui, ne font rien d’extraordinaire en comparaison à ses apprentis à lui. « Un mécanicien sorti d’une école de formation peut vous citer les noms de toutes les pièces de véhicule, de tous les matériels de travail. Mais, il est incapable de monter correctement une pièce. Il m’est arrivé de demander à l’un d’entre eux de me remettre en place le démarreur d’une Mazda. Il a dû courir chez lui chercher son cahier de cours pour pouvoir faire le travail », déplore-t-il. Et d’ajouter qu’ « on ne leur apprend que la théorie. Et ils ne travaillent pas sur tous les moteurs contrairement à leurs amis qui apprennent sur le tas».
K. Anderson
A Abidjan, se créent et se prospèrent dans toutes les communes. Leur clientèle leur est restée fidèle. Surtout que les mécaniciens de ces unités de fortune font des prouesses. Comme s’ils n’étaient pas frappés par la crise comme les grandes unités de la Zone 4 et des concessionnaires, ne désemplissent pas. Ce mardi 24 novembre, il est 7 h au quartier Wassakara à Yopougon. Camille Koffi, est un jeune mécanicien qui a embrassé la mécanique en 2001. Les mains dans les poches, il inspecte une Volkswagen ayant un problème de démarreur. A vue d’œil, son garage manque de matériel. Seules des cabines de voitures démontées dominent le décor. Pourtant, le jeune mécanicien a vu passer, à l’en croire, plusieurs clients qui sont repartis satisfaits. Son garage compte, selon lui, cinq apprentis, coiffés par un chef. Ce dernier a un carnet d’adresses fourni. Le nombre réduit de son personnel, selon ses explications, n’entache pas son ardeur au travail. « Nous ne sommes que cinq mais nous arrivons à respecter les rendez-vous donnés aux clients. A peine un véhicule réparé que nous attaquons un autre », explique l’apprenti mécanicien. Toutes les marques de véhicules n’ont pas de secret pour les mécaniciens du garage Tanoh situé à Niangon Sud. De la Mercedes à la Toyota, en passant par la Nissan et la Peugeot, ils parviennent toujours à trouver une solution aux pannes techniques. «Souvent, des véhicules ayant des pannes que d’autres mécaniciens n’ont pu réparer sont facilement dépannés chez nous », confirme Camille. Pour lui, les petits garages et ceux qui sont dotés d’équipements modernes parviennent à faire le même travail. Batiéno exerce dans un garage situé sur l’axe Abobo-Adjamé. Fier des exploits de ses «petits», il confesse que les clients préfèrent leur confier leurs véhicules pour leur sérieux au travail. «Mes apprentis ont plusieurs fois démonté et remonté des moteurs sans mon aide», raconte fièrement ce chef. Tanoh ajoute que dans les petits garages, les mécaniciens rivalisent d’ingéniosité. « Souvent des voitures qui ont des moteurs à essence sont adaptés au gasoil », relève-t-il. Beaucoup de clients, selon lui, procèdent ainsi car ils jugent le prix de l’essence trop élevé. Les usagers rencontrés sont unanimes sur l’efficacité de ces mécaniciens de quartier. « Ce sont des gens qui ont de l’expérience parce qu’ils sont toujours sur le terrain. Ils font du bon travail et à moindre coût », souligne Djédjé Aristide, un client du garage Tanoh à Yopougon. Même constat pour Sylla Bakary, un chauffeur de gbaka qui estime que tous les gbakas sont réparés dans les garages d’Abobo, d’Adjamé et de Yopougon. Et pourtant, ces génies de la mécanique travaillent dans des conditions difficiles. En témoigne le garage de Samba, niché entre la mosquée de Niangon et l’église Saint Pierre. Même si certains préjugés courent sur l’inefficacité de ces garages des quartiers populaires, ils contribuent à la formation des élèves sortis de l’Agefop (l’Agence nationale de la formation professionnelle). Titulaire d’un Bac C, il se présente comme un formateur. Il révèle que ces élèves viennent s’initier à la pratique auprès d’eux. Les mécaniciens des grands garages, qui perçoivent des salaires les fins de mois, selon lui, ne font rien d’extraordinaire en comparaison à ses apprentis à lui. « Un mécanicien sorti d’une école de formation peut vous citer les noms de toutes les pièces de véhicule, de tous les matériels de travail. Mais, il est incapable de monter correctement une pièce. Il m’est arrivé de demander à l’un d’entre eux de me remettre en place le démarreur d’une Mazda. Il a dû courir chez lui chercher son cahier de cours pour pouvoir faire le travail », déplore-t-il. Et d’ajouter qu’ « on ne leur apprend que la théorie. Et ils ne travaillent pas sur tous les moteurs contrairement à leurs amis qui apprennent sur le tas».
K. Anderson