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Editorial Publié le lundi 7 décembre 2009 | L’expression

L’Editorial - Recommencement ivoirien

S’imposer des contraintes et s’offrir en même temps les armes pour ne pas les respecter. En résumé voila ce que les observateurs avertis retiennent de la dernière réunion du cadre permanent de concertation tenue le jeudi 3 décembre 2009 dans la capitale du Burkina Faso. A ouagdougou, autour du facilitateur Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo, Soro Guillaume, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara ont en effet fait le constat de la non tenue du premier tour de l’élection présidentielle le 29 novembre dernier comme initialement prévu et ont adopté des résolutions pour que la prochaine échéance soit la bonne. Premier constat, les cinq grands de la scène politique ivoirienne se sont bien gardés de fixer une date précise. Ils ont opté pour une période : fin février- début mars 2010, premier tour de l’élection présidentielle mentionne le communiqué publié à l’issue du conclave de la capitale du pays des Hommes intègres. Une évolution par rapport au passé. Mais dans le mauvais sens. Les dispositions sorties des précédentes rencontres du CPC, l’organe de suivi et d’évaluation de l’accord politique de Ouagadougou, avaient servi à fixer les dates des échéances électorales jusque là non respectées. Et pour le rendez vous fixé au 29 novembre 2009, le CPC dans son ensemble s’est senti mal dans sa peau. Taraudé par les interpellations et les regards interrogateurs des ivoiriens lasses des multiples reports. Une fourchette de date laisse plus de souplesse pour les esquives ; ce que ne permet pas une date à jour indiquée. Celle-ci mentionne le jour à ne pas franchir. Simple jeu avec le sens des mots. Qu’est ce que début mars ? Le premier, le dix, le quinze de ce mois ? Qui peut-on incriminé s’il arrivait que pour quelqu’un début mars court jusqu’au vingt cinq de ce mois par exemple ? Bien entendu, beaucoup de personnes bondiront de leur fauteuil pour pester : « c’est évident que début mars ne peut excéder le quinze du mois ». Mais le problème, c’est que l’évidence elle-même semble la chose la moins évidente dans cette sortie de crise en Cote d’Ivoire. Il est évident par exemple que celui à qui l’état a remis un jugement supplétif lors de s audiences foraines avec la mention « ivoirien » soit automatiquement sur la liste électorale. Comment comprendre que ces personnes, des milliers, se retrouvent sur une liste de contentieux et que ce même état leur exige de venir prouver leur statut d’ivoirien ? Il est évident également que pour se faire établir des certificats de nationalité, les tribunaux soient ouverts et fonctionnels. Dans la plupart des villes du centre, du nord et de l’ouest du pays, les pétitionnaires en sont réduits à regarder le temps imparti au contentieux de la liste électoral couler allégrement faute de tribunaux en mesure de délivrer le précieux document. Deuxième constat, le CPC adosse implicitement au respect de la fourchette arrêtée pour le premier tour de la présidentielle la résolution d’un ensemble de problème financier et sécuritaire. Dans ce sens, la rencontre de Ouagadougou invite l’Etat de Côte d’ivoire et la communauté internationale à poursuivre les efforts pour la mobilisation des ressources nécessaires attendues pour le financement des dernières opérations du processus. Tout comme elle exhorte par ailleurs le gouvernement, les FDS et les FAFN à poursuivre les efforts pour l’opérationnalisation complète du plan global de sécurisation sous l’autorité effective du centre de commandement intégré, CCI, doté de moyens conséquents et dans le respect des principes de mixité et de parité. Décryptage, si l’un de ces facteurs venait à faire défaut, le respect du calendrier établi par le sixième CPC devient caduc. Or, il n’est un secret pour personne que la communauté des bailleurs de fonds internationaux, par la voix du représentant résidant de L’Union Européenne en côte d’ivoire, Michel Arion, a été catégorique : « Les ivoiriens doivent se débrouiller pour financer leurs élections ». Plus question d’injecter le moindre copeck ; les bailleurs de fonds estiment avoir déjà trop donné pour ces élections couteuses et toujours repoussées. Les regards se tournent donc vers l’Etat de Côte d’ivoire. Pour le financement des élections et la mise en état de fonctionnement du CCI. Pour ces deux questions, les leviers sont aux mains d’un seul et même individu : Laurent Gbagbo. Or pour le chef de l’Etat sortant, les élections rapidement, ce n’est pas la priorité. Autant alors préparer les valises pour un autre CPC avec à l’ordre du jour la date des élections en Côte d’Ivoire.

D. Al Seni
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