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Économie Publié le vendredi 11 décembre 2009 | L’expression

Filière avicole : 40 milliard Fcfa de chiffres d’affaires en 2008

Le secteur en plein essor, doit permettre à la Côte d’Ivoire d’atteindre l’autosuffisance et la création de plus de 10 000 emplois.

La production de poulet de chair s’est progressivement développée en Côte d’Ivoire. Elle est passée de 8 306 tonnes en 2006 à 11 672 en 2007, puis à 17 866 tonnes en 2008. Mais cette augmentation reste encore, selon les experts ivoiriens, en deçà des capacités d’absorption du marché qui se situent autour de 22 000 tonnes en 2008. C’est pour trouver les solutions idoines pour atteindre cet objectif que le ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques a initié les états généraux de l’aviculture ivoirienne, qui ont debuté hier au Palais de la culture de Treichville. Ces états généraux sont organisés pour assurer la souveraineté alimentaire en matière de protéines animales et lutter contre la pauvreté par la mise en œuvre du Plan sectoriel de relance de l’aviculture qui nécessitera des investissements soutenus dans le secteur avicole ivoirien.

La Côte d’Ivoire a mis en œuvre un vaste programme de développement de l’aviculture moderne avec la création des centres avicoles à travers le pays. En 1972, la société d’Etat a repris la gestion des centres avicoles et assuré les investissements et l’appui nécessaires au développement de l’aviculture ivoirienne. A partir de 1976, les structures privées se sont installées progressivement pour suppléer l’Etat qui continue d’assurer son rôle d’accompagnateur. Cela a permis d’enregistrer, à en croire Aka Jean Marie, président de l’Inter-profession avicole ivoirienne(Ipravi) en 1995 plusieurs autres associations.

Le secteur, selon ses animateurs, a été marqué par trois étapes dans son développement. Une première phase de croissance est enregistrée de 1990 à 1997, avec des taux annuels de 12% par an en production de volailles chair et de 17% par an en production d’œufs de consommation. Une deuxième phase à partir de 1998 jusqu’à 2004 marquée par une baisse de 10% par an pour la production de poulets de chair et de 6% par an pour les œufs de consommation. Au cours de cette même période, les importations de produits avicoles congelés hors Cedeao ont considérablement augmenté pour atteindre leur point culminant à 15.391 tonnes en 2003.
Face à cette situation à risque pour le secteur, l’Etat ivoirien avec la Loi des finances de 2005 a pris une mesure transitoire instituant l’augmentation du montant du prélèvement compensatoire sur les importations de viandes de volailles qui est passé de 300 Fcfa par kilo à 1000 Fcfa par kilo. Cette mesure conservatoire a permis, selon Aka Jean Marie, de développer les investissements dans la filière.

Pour ce qui est de la troisième phase, elle a démarré en 2005. Elle s’est caractérisée par une période de croissance avec une hausse moyenne de 13% en production de viande de poulet, malgré la grippe aviaire intervenue en 2006 et a été maîtrisée grâce aux efforts conjugués de l’administration vétérinaire, des organisations professionnelles et des partenaires au développement.

Les enjeux d’un plan de relance

Selon le ministre Alphonse Douati, l’existant dans le secteur de l’élevage en Côte d’Ivoire comprend cinq fermes de reproducteurs, une dizaine de couvoirs, une dizaine de provenderies, des structures d’importations de produits vétérinaires, des fermes de productions d’œuf de consommation et de poulet de chair, des centres de conditionnement, des abattoirs. La capacité des couvoirs est d’environ 30 millions de poussins. Selon le ministre de tutelle, il s’agit là d’une industrie de transformation secondaire avec des activités vétérinaires connexes. Elle génère actuellement 15 000 emplois directs et indirects et 40 milliards Fcfa de chiffres d’affaires.
Aussi le secteur dispose d’importants atouts et opportunités pour les experts ivoiriens. En Côte d’Ivoire, la production avicole ne permet pas actuellement d’assurer une couverture totale des besoins nationaux dont la satisfaction nécessite l’importation de viandes, le pays étant autosuffisant en ce qui concerne les œufs de consommation. Toujours, selon les experts, une analyse approfondie révèle que le secteur de l’élevage dispose cependant de potentialités énormes jusqu’ici inexploitées et qu’il existe des ressources humaines et logistiques pour faire une des bases du développement pour les années à venir.

En raison de ces atouts, le ministère de tutelle envisage d’assurer en Côte d’Ivoire, d’ici 2019, la souveraineté alimentaire en matière de produits avicoles (poulets et œufs) ; cela en faisant passer le niveau de consommation de poulets d’environ 2kg par habitant et par an( dont 0,84kg/hab/an pour le secteur moderne ) en 2008 à 60 œufs/hab en 2019 et les revenus des acteurs de la filière sont améliorés. Et le plan de relance sectoriel prévoit pour la prochaine décennie un investissement de 150 milliards Fcfa et la création de 10 000 emplois directs supplémentaires. Au cours de la cérémonie d’ouverture, six acteurs majeurs dont le grand exploitant Ali Ouattara d’Agnibilekro et le Dr Louis Lamizana, premier patron de la Sodepra.

Par Mamadou Doumbes
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