Les confidences d’Amani N’guessan sur le manque de volonté du régime de renvoyer au calendre grec, la mise en place de la Commission nationale de réflexion sur la nouvelle Armée ivoirienne inquiètent. Comme à l’accoutumée, le pouvoir prépare un coup tordu aux ex-rebelles. Et déjà, le ministre de la Défense en donne un aperçu en arguant que le prochain président pourrait remettre en cause les résultats de cette commission. Tout simplement parce qu’elle ne correspondrait pas à sa politique de défense. Rien que de la mauvaise foi. Un tel argument ne résiste pas à l’analyse. Puisque la nouvelle institution militaire est censée être l’émanation de la volonté populaire.
Les prémices du revirement sur la question militaire sont apparues au lendemain de la signature des accords complémentaires de Ouagadougou. Les faucons du régime avec en tête Simone Gbagbo, Mamadou Koulibaly, ont remis en cause, l’article 4 du titre III consacré aux forces de défense et de sécurité. «L’Etat n’a pas les moyens de payer 500.000 FCFA à chaque rebelle», ressassait la première Dame à qui voulait l’entendre. Et pourtant, l’article 4 en question est sans ambiguïté. Il dit ceci : «Afin d’accélérer la démobilisation des ex-combattants des Forces Nouvelles, les deux parties invitent le Gouvernement à verser aux ex-combattants démobilisés, une prime ou aide directe de démobilisation d’un montant de cinq cent mille (500 000) francs CFA pour solde de tout compte (..)».
Pis, contrairement à l’article 2, les textes juridiques relatifs à la nouvelle Armée attendent d’être élaborés et signés. La réflexion engagée dans le cadre des réunions quadripartites jusque, là n’a pas encore permis d’obtenir un document final.
La constance des différentes rencontres et discussions est que la nouvelle Armée doit être jeune et nourrie aux mamelles de la discipline. Or, avec le temps qui s’étire, les FN risquent de voir beaucoup de leurs recrues être atteintes par la limite d’âge. A la signature de cet accord, les soldats qui avaient 18 ans auront bientôt 21 ans, et ceux qui avaient 25 ans, ont 28 ans, ainsi de suite.
Si aujourd’hui, le régime feint de ne plus réclamer le désarmement deux mois avant les élections tel que prescrit par les accords de Ouagadougou, c’est parce qu’avec le Centre de commandement intégré (CCI), il entend à défaut d’un désarmement tel que souhaité, neutraliser les hommes de Guillaume Soro. Amani N’guessan ne s’en cache même plus. La mise en place des compagnies mixtes de sécurisation des élections n’est pas étrangère à cette stratégie.
Le déploiement du CCI n’est perçu que dans la zone CNO. Au sud, le sujet est tabou sinon irrite les pontes du régime au sein de l’Armée. A tort ou à raison, les commandements de la Police et de la Gendarmerie soutiennent que les commissariats et les brigades de gendarmerie au sud assurent assez correctement leurs missions.
Renvoyer la question de la nouvelle Armée à plus tard est un pari bien risqué aussi bien pour l’aile militaire que politique des FN.
Coulibaly Brahima
Les prémices du revirement sur la question militaire sont apparues au lendemain de la signature des accords complémentaires de Ouagadougou. Les faucons du régime avec en tête Simone Gbagbo, Mamadou Koulibaly, ont remis en cause, l’article 4 du titre III consacré aux forces de défense et de sécurité. «L’Etat n’a pas les moyens de payer 500.000 FCFA à chaque rebelle», ressassait la première Dame à qui voulait l’entendre. Et pourtant, l’article 4 en question est sans ambiguïté. Il dit ceci : «Afin d’accélérer la démobilisation des ex-combattants des Forces Nouvelles, les deux parties invitent le Gouvernement à verser aux ex-combattants démobilisés, une prime ou aide directe de démobilisation d’un montant de cinq cent mille (500 000) francs CFA pour solde de tout compte (..)».
Pis, contrairement à l’article 2, les textes juridiques relatifs à la nouvelle Armée attendent d’être élaborés et signés. La réflexion engagée dans le cadre des réunions quadripartites jusque, là n’a pas encore permis d’obtenir un document final.
La constance des différentes rencontres et discussions est que la nouvelle Armée doit être jeune et nourrie aux mamelles de la discipline. Or, avec le temps qui s’étire, les FN risquent de voir beaucoup de leurs recrues être atteintes par la limite d’âge. A la signature de cet accord, les soldats qui avaient 18 ans auront bientôt 21 ans, et ceux qui avaient 25 ans, ont 28 ans, ainsi de suite.
Si aujourd’hui, le régime feint de ne plus réclamer le désarmement deux mois avant les élections tel que prescrit par les accords de Ouagadougou, c’est parce qu’avec le Centre de commandement intégré (CCI), il entend à défaut d’un désarmement tel que souhaité, neutraliser les hommes de Guillaume Soro. Amani N’guessan ne s’en cache même plus. La mise en place des compagnies mixtes de sécurisation des élections n’est pas étrangère à cette stratégie.
Le déploiement du CCI n’est perçu que dans la zone CNO. Au sud, le sujet est tabou sinon irrite les pontes du régime au sein de l’Armée. A tort ou à raison, les commandements de la Police et de la Gendarmerie soutiennent que les commissariats et les brigades de gendarmerie au sud assurent assez correctement leurs missions.
Renvoyer la question de la nouvelle Armée à plus tard est un pari bien risqué aussi bien pour l’aile militaire que politique des FN.
Coulibaly Brahima