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Politique Publié le mercredi 23 décembre 2009 | Le Mandat

Intrusion dans les affaires politiques de l’Etat : Les dessous du zèle de la 1ère Dame

Le fonctionnement d’un Etat a des exigences. Une hiérarchie établie contrôle les affaires publiques de l’Etat. Ce principe n’est pas respecté de tous. Mme Gbagbo s’ingère dans les affaires publiques de l’Etat de Côte-d’Ivoire, sans sourciller. Elle ne manque pas d’occasion pour s’afficher et s’affirmer en public dans le cadre du règlement des problèmes d’Etat. Mais qu’est-ce qui fait tant courir la première dame de Côte-d’Ivoire ? Le journal « l’Express » dans son édition du 20 Février 2003 avait posé la question à Mme Gbagbo de savoir sa conception du pouvoir. Sans faux fuyant, l’épouse du chef de l’Etat ivoirien à répondu en ces termes : « …Je respecte les femmes de président qui osent exprimer leur point de vue. Je ne vois pas pourquoi les premières dames seraient les dernières… » Une réponse assez claire et révélatrice qui souligne toute la détermination de Mme Gbagbo à vouloir s’immiscer dans la gestion des affaires de la république.

Cette déclaration est l’expression manifeste de ses ambitions politiques. Les sources qui donnent l’information précisent que Mme Gbagbo « viserait » le poste de premier ministre. Et tout ce zèle répondrait à un souci d’apprendre les rouages du pouvoir exécutif. Le titre de première dame ne lui confère pas de statut constitutionnel, et elle n’a donc pas droit à une fonction d’Etat. Cela ne l’a pas empêché de convoquer des ministres de la république, lors des grèves des enseignements. Il s’agit du ministre de l’économie et des finances, Charles Diby, et celui de l’éducation nationale, Bleu Lainé. Elle a donné instruction à l’argentier du gouvernement de trouver des fonds pour régler le problème des enseignants. Le ministre avait répondu qu’en l’état actuel des choses, il lui serait difficile de satisfaire cette requête. Notre informateur continue pour dire que dans une colère, elle a alors frappé sur la table en obligeant le ministre à trouver vaille que vaille les fonds nécessaires. Mais de quel droit, Mme Gbagbo convoquerait-elle des ministres ? Elle est intervenue aussi dans la gestion de la grève des médecins en les recevant. A la fin de leurs échanges, les grévistes ont demandé à la première dame d’apposer son sceau au bas d’une plate forme afin d’officialiser les clauses arrêtées. Elle a catégoriquement refusé, arguant que sa seule personne passait pour être un décret, un gage de confiance. Franchement, c’est un peu fort. Dans une société dite civilisée, un tel comportement signifierait que Mme Gbagbo serait simplement imbue de sa personne. Les grévistes ont tout simplement pris acte de ce refus de la première Dame, et ont reconduit leur mot de grève. Mme le député d’Abobo, faisant partie des 223 parlementaires que compte la Côte-d’Ivoire a le droit de faire la politique, mais en tant que militante de son parti et député. Le titre de première dame, au risque de se répéter, ne l’engage en rien aux affaires de l’exécutif, notamment dans les actes à poser. Agir ainsi voudrait dire qu’elle va au-delà de ses prérogatives de parlementaire. Les ambitions de Mme Gbagbo ne doivent pas l’aveugler au point qu’elle joue le rôle dévolu à son époux, qui, lui, est le chef de l’exécutif.

Dos
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