Qui aurait cru que les refondateurs pouvaient changer de langage à l’adresse du président burkinabé, Blaise Compaoré ? Il était vraiment difficile de participer à un tel pari, tellement Laurent Gbagbo et ses affidés en voulaient au premier magistrat du pays des hommes intègres. En 2002, lorsque la guerre a éclaté, Blaise Compaoré avait été taxé, par les frontistes, comme étant le « père de la rébellion ivoirienne ». Et pourtant, après avoir été maintes fois avertis que des militaires ivoiriens frustrés par le régime Fpi préparaient quelque chose dans un pays de la sous-région, ils n’ont rien fait pour annihiler une probable attaque. Blaise Compaoré, à tous leurs rassemblements, sans faire leur propre mea culpa, était présenté comme le démon personnifié. A telle enseigne que ces compatriotes vivant en Côte d’Ivoire, surtout dans la zone gouvernementale, en ont payé les frais. S’ils n’étaient pas victimes d’agressions verbales, physiques, ce sont leurs plantations de café, de cacao etc. qui leur étaient arrachées. Sans que personne ne crie gare. Il fallait casser du burkinabé sur un ton de règlement de compte. Ce ne sont pas Blé Goudé et les autres membres de la galaxie patriotique qui nous diront le contraire. Mais aujourd’hui, ces mêmes refondateurs toute honte bue, vénèrent Blaise Compaoré devenu désormais l’Ange descendu du ciel pour sauver leur pouvoir. La destination Ouagadougou est la plus prisée par Laurent Gbagbo et ses ouailles. Blaise Compaoré par-ci, Blaise Compaoré par-là. Ils n’hésitent même plus à décaisser un demi-milliard pour l’ancien ennemi pendant que des ivoiriens sont en train de crouler sous le poids de la pauvreté. Où allons-nous ? Il a fallu que Laurent Gbagbo et ses suiveurs soient parachutés au pouvoir pour qu’on découvre leur vrai visage. Toute chose qui a fortement terni limage de notre pays.
Laure Gozo
Laure Gozo