Le ton n’était pas amical entre le représentant de l’Etat américain et celui du ministre du Commerce ivoirien, au cours de la dernière inspection samedi dernier. Un incident diplomatique n’est pas loin dans l’affaire de riz contaminée.
D’une affaire commerciale en incident diplomatique entre la Côte d’Ivoire et les Etats Unis d’Amérique. Le bras de fer entre le ministère du Commerce ivoirien et la société américaine Seacor Commodity Trading, spécialisée dans la commercialisation du riz, depuis samedi, a pris cette allure. Samedi, exécutant une volonté du ministre Issouf Soumahoro, une équipe conduite par M. Kamissoko, directeur général du commerce intérieur, arrive dans la cour de Seacor Commodity Trading à 9h15, à bord de quatre véhicules. Leur mission, s’assurer qu’aucun sac du lot mis en cause n’a été enlevé du hangar. C’est le côté officiel, parce que les responsables de Seacor suspectent la délégation ministérielle de procéder à un enlèvement de leur riz dans lequel ils vont mettre des produits prohibé, afin de manipuler les résultats. Le comité d’accueil qui attend les hommes du ministre, comprend l’attaché des affaires économiques de l’Ambassade des Etats Unis, Moss Kendal, un huissier de justice commis par la société et le conseil Me Adiaratou Koné.
Le contact que nous suivons de quelques mètres est loin d’être très amical. Les membres de la délégation passent de nombreux coups de fil, certainement pour signaler la présence du diplomate américain venu avec un élément des GI’S et demander la conduite à tenir. Après dix minutes d’échanges, les deux parties s’engouffrent dans l’entrepôt. A 10h59, fin de l’inspection.
Pendant un moment, le chef de la délégation et les responsables de Seacor Commodity échangent encore. Puis à 10h07, les envoyés du ministre quittent les lieux. Renseignement pris, le directeur général du commerce intérieur « a vertement protesté contre la présence du diplomate sur les lieux. Il estime qu’aux Etats Unis, un diplomate ivoirien ne peut pas être autorisé à s’immixer dans les affaires intérieures de leur pays. Le diplomate lui a rétorqué que dans son pays, un membre du gouvernement ne peut pas adopter la conduite qui est celle du ministre du Commerce intérieur », révèle sous le sceau de l’anonymat un témoin de la rencontre. Dans la cour, la sécurité est renforcée. « Nous ne voulons pas que les agents du ministère viennent nuitamment faire un prélèvement pour aller par la suite manipuler les résultats», explique un travailleur de Seacor. Interrogé sur la raison de la présence du diplomate sur les lieux, deux autres membres indiquent que leur structure est enregistrée aux Etats Unis. Et l’Ambassade qui n’entend pas se mêler de l’affaire, a décidé de la suivre de près, parce que l’accusation d’importation de riz contaminé par une société américaine est prise très au sérieux par le gouvernement américain. Et de poursuivre en déclarant que l’ambassade est convaincue que le ministère du Commerce a fait du faux dans cette affaire.
Genèse d’une crise
Dans un communiqué diffusé sur les antennes de la télévision nationale, le dimanche 27 décembre 2009 et repris par plusieurs quotidiens de la place, le gouvernement annonce l’interdiction de la commercialisation de 1250 tonnes de riz importé d’Uruguay par la société Seacor Commodity Trading, en ordonnant la réexportation vers le pays d’origine. Le motif : deux expertises réalisées par les laboratoires de Lanema et de l’Anada ont conclu à l’existence d’une teneur en plomb supérieure aux normes internationalement admises et les rendant de facto, ainsi impropre à la consommation. En réaction, la Société incriminée va passer à l’offensive. Elle estime, à en croire son conseil, que les 1250 tonnes de riz 5% brisures, importés d’Uruguay, sont arrivés en Côte d’Ivoire après avoir rempli toutes les formalités d’usage en la matière pour ce qui concerne le contrôle de qualité. A savoir les examens phytosanitaires des autorités officielles du pays d’origine, certificat de qualité du Bureau Veritas, organisme international désigné par les autorités ivoiriennes et l’attestation des services officiels phytosanitaires de Côte d’Ivoire, relevant du ministère de l’Agriculture. Selon Mes Marc Lebouath Cayskand et Adiaratou Koné, Conseil de la dite société, c’est sur présentation de tous ces documents que la marchandise a été dédouanée. Par ailleurs, les défenseurs déclarent avoir, pour le compte de leur client, saisi le juge des référés pour ordonner une contre expertise contradictoire le 23 novembre 2009. «L’Etat de Côte d’Ivoire, bien que régulièrement appelé à l’instance, n’a pas cru devoir comparaître ». On le voit, les deux parties sont loin d’avoir baissé le bras. Mais la présence de l’attaché des affaires économiques, au cours de la dernière visite des collaborateurs du ministre du Commerce, risque de donner à la crise une dimension diplomatique. Les consommateurs, eux, suivent le dossier de près et attendent dans les prochains jours, un éclairage sur cette affaire.
Mamadou Doumbes
D’une affaire commerciale en incident diplomatique entre la Côte d’Ivoire et les Etats Unis d’Amérique. Le bras de fer entre le ministère du Commerce ivoirien et la société américaine Seacor Commodity Trading, spécialisée dans la commercialisation du riz, depuis samedi, a pris cette allure. Samedi, exécutant une volonté du ministre Issouf Soumahoro, une équipe conduite par M. Kamissoko, directeur général du commerce intérieur, arrive dans la cour de Seacor Commodity Trading à 9h15, à bord de quatre véhicules. Leur mission, s’assurer qu’aucun sac du lot mis en cause n’a été enlevé du hangar. C’est le côté officiel, parce que les responsables de Seacor suspectent la délégation ministérielle de procéder à un enlèvement de leur riz dans lequel ils vont mettre des produits prohibé, afin de manipuler les résultats. Le comité d’accueil qui attend les hommes du ministre, comprend l’attaché des affaires économiques de l’Ambassade des Etats Unis, Moss Kendal, un huissier de justice commis par la société et le conseil Me Adiaratou Koné.
Le contact que nous suivons de quelques mètres est loin d’être très amical. Les membres de la délégation passent de nombreux coups de fil, certainement pour signaler la présence du diplomate américain venu avec un élément des GI’S et demander la conduite à tenir. Après dix minutes d’échanges, les deux parties s’engouffrent dans l’entrepôt. A 10h59, fin de l’inspection.
Pendant un moment, le chef de la délégation et les responsables de Seacor Commodity échangent encore. Puis à 10h07, les envoyés du ministre quittent les lieux. Renseignement pris, le directeur général du commerce intérieur « a vertement protesté contre la présence du diplomate sur les lieux. Il estime qu’aux Etats Unis, un diplomate ivoirien ne peut pas être autorisé à s’immixer dans les affaires intérieures de leur pays. Le diplomate lui a rétorqué que dans son pays, un membre du gouvernement ne peut pas adopter la conduite qui est celle du ministre du Commerce intérieur », révèle sous le sceau de l’anonymat un témoin de la rencontre. Dans la cour, la sécurité est renforcée. « Nous ne voulons pas que les agents du ministère viennent nuitamment faire un prélèvement pour aller par la suite manipuler les résultats», explique un travailleur de Seacor. Interrogé sur la raison de la présence du diplomate sur les lieux, deux autres membres indiquent que leur structure est enregistrée aux Etats Unis. Et l’Ambassade qui n’entend pas se mêler de l’affaire, a décidé de la suivre de près, parce que l’accusation d’importation de riz contaminé par une société américaine est prise très au sérieux par le gouvernement américain. Et de poursuivre en déclarant que l’ambassade est convaincue que le ministère du Commerce a fait du faux dans cette affaire.
Genèse d’une crise
Dans un communiqué diffusé sur les antennes de la télévision nationale, le dimanche 27 décembre 2009 et repris par plusieurs quotidiens de la place, le gouvernement annonce l’interdiction de la commercialisation de 1250 tonnes de riz importé d’Uruguay par la société Seacor Commodity Trading, en ordonnant la réexportation vers le pays d’origine. Le motif : deux expertises réalisées par les laboratoires de Lanema et de l’Anada ont conclu à l’existence d’une teneur en plomb supérieure aux normes internationalement admises et les rendant de facto, ainsi impropre à la consommation. En réaction, la Société incriminée va passer à l’offensive. Elle estime, à en croire son conseil, que les 1250 tonnes de riz 5% brisures, importés d’Uruguay, sont arrivés en Côte d’Ivoire après avoir rempli toutes les formalités d’usage en la matière pour ce qui concerne le contrôle de qualité. A savoir les examens phytosanitaires des autorités officielles du pays d’origine, certificat de qualité du Bureau Veritas, organisme international désigné par les autorités ivoiriennes et l’attestation des services officiels phytosanitaires de Côte d’Ivoire, relevant du ministère de l’Agriculture. Selon Mes Marc Lebouath Cayskand et Adiaratou Koné, Conseil de la dite société, c’est sur présentation de tous ces documents que la marchandise a été dédouanée. Par ailleurs, les défenseurs déclarent avoir, pour le compte de leur client, saisi le juge des référés pour ordonner une contre expertise contradictoire le 23 novembre 2009. «L’Etat de Côte d’Ivoire, bien que régulièrement appelé à l’instance, n’a pas cru devoir comparaître ». On le voit, les deux parties sont loin d’avoir baissé le bras. Mais la présence de l’attaché des affaires économiques, au cours de la dernière visite des collaborateurs du ministre du Commerce, risque de donner à la crise une dimension diplomatique. Les consommateurs, eux, suivent le dossier de près et attendent dans les prochains jours, un éclairage sur cette affaire.
Mamadou Doumbes