Après avoir abandonné les travaux champêtres et réduit considérablement son âge, Baté Kolé Gadou, muni d’un nouvel extrait de naissance, fait corps avec l’exode rural. Son objectif, trouver un tuteur et un bienfaiteur à Abidjan, sa ville de rêve. Refusant catégoriquement de goûter aux délices de la connaissance et du savoir au grand dam de ses parents, Baté Gadou quitte les bancs en classe de CE1. Parvenu à Abidjan, Baté Kolé Gadou, ébahi et ahuri par le rythme de vie accéléré et des nombreux véhicules, trouvera refuge au domicile de M. Tapé Koulou Laurent. Valet impénitent et sans vergogne de celui-ci, Baté Kolé Gadou était le dernier à se coucher et le premier à se réveiller. La raison ? Le salon douillé de Tapé Koulou, était aux yeux du petit villageois Baté Kolé alias Jean Bedel Mambo, un hôtel cinq étoiles. Prêt donc à servir et à obéir parce que bien dressé et soumis aux exigences de celui en qu’il voyait un maître, le sieur Baté tel Raspoutine va gravir très rapidement les échelons pour devenir suivez mon regard, de simple planton et porte canne de Tapé Koulou, son homme de confiance et même le protocole. Convaincu d’avoir appris beaucoup en si peu de temps, lui l’ignare, s’impatiente de manger à son tour les deux pieds joints à la table des grands. De l’imposture à la gloire Pour parvenir à ses fins, Baté Kolé Gadou, change pour le besoin de la cause d’identité. Ainsi, avec un nouvel extrait qui le rajeunit suffisamment, l’enfant indigne de Madia, son village natal, deviendra Jean Bedel Mambo. Né de nouveau, pas d’un baptême d’eau mais dans une maternité dont lui seul connait le nom, Jean Bedel Mambo va malencontreusement se vêtir d’habits trop grands pour sa taille : Directeur de publication du journal ‘’ Le Défi’’ un titre d’ailleurs usurpé. Tel un clown, dans son nouvel accoutrement, Jean Bedel Mambo s’essaie au trafic de visas grâce à son journal. Pour un coup d’essai, il en devient un maître jusqu’à son déclin suite aux nombreuses poursuites judiciaires. Endetté jusqu’au cou et recherché par les forces de l’ordre, il s’enfuit en France. La bas, au bord de la Seine, et au pied de la Tour Eiffel, Jean Bedel Mambo, pour joindre les deux bouts, va créer une ONG dénommée « Egalité et Justice pour Tous ». Avec celle-ci, il promet aux ivoiriens de la diaspora de faire venir leurs parents, amis et épouses en France grâce aux différents visas qu’il obtiendra facilement pour eux. A cet effet, il encaissera plusieurs milliers d’euros, rechangé d’identité pour revenir au pays. Redevenu encore Baté Kolé Gadou marqué de son étiquette de président d’ONG, l’homme va reprendre ses vieilles habitudes et revisiter les ambassades et consulats pour s’adonner encore au trafic de l’immigration clandestine. Première cible, la noble Ambassade de France. Où il réussit à tromper la vigilance et du Consul général et de l’Ambassadeur Pierre Kipré. La supercherie ayant été désormais découverte, l’homme est aux aboies. Et pour se protéger, il refait un nouvel récépissé de directeur de publication, pas de Le Défi, mais de ‘’Notre Défi’’, jouant ainsi avec les responsable de notre appareil judiciaire. Détenant comme document de voyage, un passeport de service obtenu suite à un chantage grossier contre le Ministère des affaires étrangères (Un dossier sur lequel nous reviendrons largement) l’homme comme un lion blessé s’en prend à tout le monde. Quel toupet !
Temin Ka Nimi Atô
Temin Ka Nimi Atô
