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Faits Divers Publié le lundi 11 janvier 2010 | Nord-Sud

Coups et blessures volontaires, vol en reunion : La plaignante a menti au tribunal

Elle sort de la salle des audiences la tête baissée. En compagnie de son époux, Mme Tapé Giselle vient d'être déboutée par le tribunal des flagrants délits de Yopougon. C'est sous des cris de désapprobations des parents des accusés que le couple s'est engouffré dans un « wôro-wôro» pour disparaître des regards. Le couple Tapé loue l'une des six chambres qui composent la villa appartenant au pasteur Boni Guy Stéphane. Le loyer est fixé à 20.000 Fcfa par mois. Il occupe cette pièce depuis janvier 2009 avec deux colocataires. Ce qont des proches du pasteur. Il s'agit de Bobo Assalé, 22 ans, étudiant, et Bah Aimé Eric, 27 ans. Ce dernier est aussi pasteur dans la même église que son tuteur. « J'ai donné l'autorisation à Eric d'encaisser les loyers. Tout se passait bien jusqu'au mois de juillet », dit Boni, ajoutant que M. Tapé lui avait signifié son incapacité à honorer ses engagements. « Il m'a dit qu'il ne travaillait plus. Il m'a promis régler ses arriérés dès que possible. J'ai accepté car j'avais confiance en lui », affirme l'homme de Dieu. Mais, le délai de trois mois indiqué par le locataire expire sans qu'il ne s'exécute. Boni lui accorde un nouveau delai de trois mois. « Au total, il me devait 100.000 Fcfa. Ce qui représentait six mois de loyers. Il a refusé de me payer sous prétexte que sa situation ne s'est pas améliorée », indique Boni. Excédé des multiples rendez-vous manqués, il décide alors de mettre en exécution la menace d'expulsion. Nous sommes le 19 décembre 2009. Aidé par Assalé et Eric, le propriétaire des lieux sectionne les fils électriques privant ainsi le couple Tapé du courant électrique. Un geste qui révolte l'épouse. En absence de son mari, Giselle se lance dans une bagarre avec le propriétaire de la maison. Mme Tapé soutient avoir été molestée en produisant un certificat médical qui indique un arrêt de travail de 21 jours. Elle affirme aussi que « ses agresseurs» lui ont soutiré 155.000 Fcfa qui se trouvaient dans sa chambre. Boni et ses deux compères comparaissent à la barre du tribunal des flagrants délits de Yopougon le 8 janvier. Ils sont poursuivis par le procureur pour coups et blessures volontaires et vol en réunion. C'est la plaignante qui ouvre le bal en compagnie de son époux. Elle déclare : «On m'a frappé avec une barre de fer. Mes habits ont été déchirés. Ils se sont groupés sur moi pour me battre. Au cours de la bagarre, l'un d'entre eux est entré dans ma chambre. Il a pris mon portefeuille contenant 155.000 Fcfa». Les prévenus plaident non coupable. Ils soutiennent qu'ils ne sont jamais battus avec la plaignante encore moins lui avoir pris son argent. « Nous avons tout simplement débranché les fils électriques. Personne ne s'est bagarré avec elle. Son époux n'a pas respecté ses engagements. J'étais donc obligé de passer à la vitesse supérieure. Ils ont refusé de payer mes loyers», explique Boni, soutenant que c'est lui qui avait donné l'ordre à Assalé de sectionner les fils du courant électrique. Dans son réquisitoire, le procureur souligne que les prévenus, en agissant de la sorte, se sont fait justice. « C'est une infraction. Vous aurez dû porter plainte. Au lieu d'agir de cette manière », fait-il remarquer. S'adressant à la plaignante, le ministère Public dit: « Vous soutenez avoir perdu 155.000 Fcfa. Or vous avez une ardoise de 100.000 Fcfa. Qu'est-ce qui vous empêchait de régler le loyer. Admettons que ce sont les prévenus qui ont volé l'argent. Comment avez-vous pu identifier celui qui a pris votre argent, pendant que vous vous battez. Rien n'indique que c'est eux qui ont volé. Puisque dans le procès verbal vous dites que les voisines ont accouru. Dans ce cafouillage, il est difficile de voir celui qui a pris votre argent. Dans le cas contraire c'est que le certificat médical est fallacieux. Certes vous avez le droit de vous plaindre mais sachez qu'on ne peut pas condamner des personnes sans preuve ». La juge a suivi le parquet dans son réquisitoire. Elle prononce la relaxe des prévenus pour insuffisances de preuves.

Ouattara Moussa (Stagiaire)
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