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Politique Publié le mercredi 13 janvier 2010 | Le Mandat

Rencontre Premier ministre avec les structures techniques électorales - Guillaume Soro : «Nous avons institué un comité de suivi pour plus de garantie»

Déclaration du premier ministre à l’issue de la réunion de concertation du 12 janvier 2010 avec les structures en charge de l’identification et du processus électoral

« Ce jour s’est tenue une importante séance de travail en présence du Représentant spécial du facilitateur, M. Badini Bouréima, des Représentants des Nations Unies en Côte d’Ivoire et des structures nationales concernées par le processus électoral, à commencer par la Commission électorale indépendante (Cei, Ndlr), la Commission nationale de supervision de l’identification (Cnsi, Ndlr), de l’Office nationale d’identification (Oni, Ndlr), de l’Institut national de la statistique (Ins, Ndlr) et de la Sagem sécurité.

Cette réunion a eu pour objectif de prendre toutes les dispositions pour assurer et garantir la transparence et la limpidité de la liste électorale définitive. Vous savez que l’actualité politique a été ces derniers temps marquée par la question qui s’est posée concernant les différents croisements. Je voudrais dire aux Ivoiriens ce qu’il en est.

Premièrement, pour nous assurer d’organiser des élections libres, démocratiques et transparentes, nous avons eu avec la Commission électorale indépendante, à prendre des dispositions qui consistaient à appeler les Ivoiriens à venir se faire enrôler. Après cet enrôlement, nous sommes convenus, avec la Cei et les structures nationales d’identification de faire ce qu’on a appelé les croisements. Ces croisements se sont faits en plusieurs étapes. Et comme vous le savez, le premier croisement qui a été réalisé avait donné le chiffre de 2.700.000 personnes que nous n’avions pas trouvées dans les fichiers historiques et sur la liste électorale de 2000 par rapport aux critères qui avaient été préalablement définis.

Après une réunion consensuelle, nous avons demandé à nouveau aux opérateurs techniques à qui il revenait la responsabilité de faire les croisements, de faire encore de nouveaux croisements.

La Sagem et l’Ins ont procédé à ces croisements qui nous ont donné un chiffre de 1.900.000 personnes qui n’étaient toujours pas retrouvées.

A la suite d’une concertation à Yamoussoukro, avec le chef de l’Etat, nous avons décidé de demander à la Sagem et à l’Ins de faire un dernier croisement sur la base de nouveaux critères que nous avons admis. Ces croisements ont donné une première liste : la liste provisoire sur laquelle ont été validés 5.300.000 Ivoiriens pour être sur la liste provisoire et 1.033.000 dont le statut restait à définir.

Nous avons donc décidé, avec le chef de l’Etat, que pour les 1.033.000, la liste devait être affichée pour permettre à tous ceux des Ivoiriens qui ne s’y retrouveraient pas de venir faire une réclamation en apportant une preuve subséquente pour être admis sur la liste définitive. Voilà la décision que nous avions eu à prendre avec le chef de l’Etat à Yamoussoukro.

Donc ces listes ont été publiées et affichées et le contentieux s’est ainsi ouvert. Les Ivoiriens ont été appelés, pour ceux qui se retrouvaient sur la liste des 5.300.000 à faire des réclamations soit pour corriger les noms, soit pour contestations, pour demander la radiation de certaines personnes eu égard aux critères définis.

Pour les 1.033.000, les Ivoiriens qui y sont ont été invitées à venir présenter leur dossier pour être admis sur la liste définitive. Nous étions donc dans cette procédure lorsque la Cei, aux dires de son président, a aussi fait un autre croisement. Elle nous en a tenus informés. A la réunion dernière, nous avons déclaré que le croisement que la Cei a eu à faire était nul et de nul effet puisqu’il n’intégrait pas la procédure qui avait été préalablement établie et que je viens d’indiquer. C’est à la suite de cela qu’il y a eu beaucoup de confusion et de débats dans la presse. C’est pour cela que je suis là aujourd’hui pour appeler tous les Ivoiriens au calme et à la sérénité.
Le croisement qui a été fait par la Cei pour sa propre gouverne (croisement interne à la Cei) nous l’avons déclaré irrecevable pour être intégré sur la liste définitive. La réunion a décidé de ne s’en tenir qu’au croisement populaire. Donc je peux rassurer les Ivoiriens qu’il n’y a pas de confusion possible à faire. La Cei a fait un croisement pour elle-même et il n’a jamais été ni admis ni dit que ce croisement devait être impliqué avec la procédure que nous avions définie. Je veux donc rassurer les Ivoiriens sur cela.

Maintenant, pour donner plus de garanties, puisqu’il y a eu beaucoup de propos et de discours qui ont été tenus, nous avons, aujourd’hui, adopté un mode opératoire clair et précis. Toutes les structures que j’ai indiquées ont participé à l’élaboration du mode opératoire. Ce mode opératoire est simple. Nous avons institué ce qu’on appelle un Comité de Suivi. Il va être installé dans les 70 centres de coordination et il va rassembler tous les dossiers de tous les réclamants qui se sont présentés devant les commissions électorales locales. Ces comités de suivi vont apprécier chaque dossier au cas par cas et arrêter, dans les centres de coordination, une liste de ceux qui méritent ou qui sont qualifiés pour être sur la liste définitive. Ce sont ces listes et uniquement elles qui seront transmises à la Sagem sécurité et à l’Ins aux fins de produire la liste définitive. Ces structures ont été placées devant leurs responsabilités.

Ce que les Ivoiriens attendant de nous, c’est de confectionner une liste électorale définitive sans tâche, une liste électorale définitive propre. Et, en tant que chef du gouvernement, j’ai rappelé à toutes les structures qu’il fallait travailler ensemble parce que l’une des conditions sine qua non pour des élections libres et apaisées, c’est une liste électorale définitive propre et sans reproche. Nous sommes d’accord là-dessus et nous avons demandé à toutes les structures de jouer leur partition.

Dans les Comité de Suivi dans les 70 centres de coordination, toutes les structures seront représentées. La Cei, la Cnsi, l’Oni, la Sagem et l’Ins seront dans les centres de coordination et apprécieront ensem ble les dossiers qui leur parviendront.

Je peux ainsi affirmer que la transparence et la limpidité de la liste électorale définitive seront garanties. De toutes les façons, après tout ce travail, vous le savez, il faudra que les Nations-Unies certifient que cette liste a été faite dans les normes et qu’elle est bonne. Avant cela, ma méthode a toujours consisté à dire qu’à chaque étape, il faut qu’on fasse en sorte d’obtenir le consensus de toutes les forces politiques et de tous les partenaires qui sont engagés dans le processus.»

Source : Service du Porte-parole du Premier Ministre
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