“Côte d’Ivoire la paix n’est pas impossible » tel est l’intitulé du tout premier essai littéraire de Koné Satigui. Dans cette oeuvre littéraire de 101 pages l’auteur explique comment est-ce que les Ivoiriens attendent et rêvent d’une seule chose qui est la paix. A travers ce livre Koné Satigui a pris un pari qui est grand.
Celui de s’interroger avec rigueur et objectivité sur ce que lui-même nomme les petites plaies à guérir de la société ivoirienne pour une paix. Mieux avec modestie et une audace calculée, il propose quelques pistes de réflexions pour nourrir l’espérance d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Ce défi, il le relève d’une façon fort élégante car au fil des pages, il constate le contraste, cette espèce de malaise hystérique et collective qui a gagné notre pays depuis près d’une décennie de crise militaro-politico. « Côte d’Ivoire la paix n’est pas impossible » entretient le lecteur sur l’espérance d’un lendemain meilleur en terre d’Eburnie. Ce livre pour constater qu’il se présente dans un souci de détail et de rigueur comme ces tableaux dynamiques qui mentionne les recettes faits majeurs en Côte d’Ivoire, l’atmosphère qui a accompagné la signature de l’accord de Ouagadougou, l’alliance des houphouétistes, le rôle de la société civile, une lucarne sur ce que vivent au quotidien les populations ivoiriennes, chômage des diplômés fermés dans les universités, l’école ivoirienne qui s’agonise, un zoom grossissant sur la campagne électorale, avec à la clé une analyse à tête froide des forces et faiblesses de certains prétendants à la magistrature suprême, sans oublier l’armée. S’agissant de l’auteur, il est intéressant de savoir qu’il est diplômé de l’Institut de sociologie de l’Université d’Abidjan. Journaliste et spécialistes de communication politique. Présentement, il est le directeur de la communication et la sensibilisation du Programme national de réinsertion communautaire (PNRRC).
Comme pour l’auteur c’est unessai littéraire, mais il faut lire « Côte d’Ivoire la paix n’est pas impossible » pour se rendre compte que cette oeuvre essai de faire comprendre à son lecteur que « je n’ai pas de solution ou de recettes toutes faites, mais des questions qui interpellent ».
Morceaux choisis
Accord entre Forces nouvelles et Front populaire ivoirien
Depuis mars 2007, le paysage politique ivoirien connaît un bouleversement dont la prise en compte est indispensable pour toute analyse objective de l’histoire présente de la Côte d’Ivoire. La rébellion qui a avait pris les armes en septembre 2002 et qui avait réclamé le départ du chef de l’Etat Laurent Gbagbo a, en mars 2007, accepté de cogérer la sortie de crise avec lui.
Le secrétaire général de l’ex-rébellion (Forces
nouvelles) est désormais premier ministre,
chef du gouvernement chargé de conduire la
Côte d’Ivoire aux prochaines élections. De
leur face à face qui a fait couler beaucoup de
larmes et de sang, le chef de l’Etat ivoirien et le
secrétaire général des Forces nouvelles se sont
engagés dans un côte à côte qui, basé sur l’accord
de Ouagadougou de mars 2007 donne
résolument espoir aux Ivoiriens qui en attendent
la fin définitive de la crise sociale politique
et désormais militaire que connaît la Côte
d’Ivoire depuis près de deux décennies.Cette
cogestion du pays par les deux forces ex-belligérantes
marque, à tout point de vue, le début
de l’apaisement. Même si la paix reste à construire.
De part et d’autre, chacune des deux
structures garde ses spécificités. Le Front
populaire ivoirien, parti politique qui prend
part à toutes les élections depuis 1990 se prépare
aux prochaines élections présidentielles
où il tient à reconduire l’actuel chef de l’Etat
Laurent Gbagbo.
Les Forces nouvelles, quant à elles, se sont
engagées à ne pas prendre part, avec un candidat
désigné, à la toute prochaine élection présidentielle
en Côte d’Ivoire. L’accord politique
signé dans la capitale burkinbé tient bon. En
tout cas, mieux que le prévoyait la majorité des
Ivoiriens à sa signature en mars 2007.
Le président Blaise Compaoré du Burkina Faso
qui est l’un des acteurs clés de cet accord de
paix interivoirien jouit de plus en plus d’un
capital confiance auprès des hommes politiques
ivoiriens.
Mieux, les fruits du succès de sa médiation
dans le conflit ivoirien sont perceptibles
ailleurs. C’est surtout sur le terrain des relations
entre les nationaux ivoiriens et les ressortissants
burkinabè en Côte d’Ivoire. Disons-le
tout net, l’histoire récente de la Côte d’Ivoire
avait créé des inimitiés dramatiques entre ces
deux peuples que « tout guide à unir », selon
les mots du chef de l’Etativoirien reçu en grande
pompe à Ouagadougou en 2008. Les relations
entre Ivoiriens et Burkinabé se sont considérablement
améliorées au point de transcender
le vernis des discours officiels. Dans les
quartiers populaires, le renforcement de la fraternité
ivoiro-burkinabé est perceptible et il est
constamment mentionné dans les cérémonies
traditionnelles et les rencontres entre voisins.
C’est ce dernier facteur, qui, bien que mesuré
à l’échelle microsociologique, est le véritable
paromètre de l’adoption d’un message officiel
par la société réelle. Par son engagement dans
la recherche de solutions à la crise ivoirienne,
le président du Faso Blaise Compaoré a réussi
un renversement social positif qui n’aurait pu
être obtenu qu’au terme de plusieurs années
de rencontres multilatérales. Encore que le
résultat aurait pu être mitigé. Ceux qui ne
connaissent pas l’étendue réelle de l’interconnexion
ivoiro-burkinabé auront du mal à comprendre
l’intérêt de la réconciliation entre ces
deux peuples.
Le Burkina Faso, précédemment appelé Haute
Volta et la Côte d’Ivoire ont été durant de longues
années, considérés par le colonisateur
comme un même pays. En 1932, le Sud et le
Centre de la Haute Volta faisaient partie de la
Côte d’Ivoire. Et cela jusqu’en 1947 après la fin
de la seconde guerre mondiale. Mieux, les
deux pays ont en commun les mêmes cultures
et les mêmes populations. Mais c’est surtout
l’interdépendance économique qui est l’épine
dorsale du couple ivoiro-burkinabé, il suffit de
quelques jours d’interruption du trafic ferroviaire
entre Abidjan et Ouagadougou pour voir
la flambée des prix de la viande en Côte
d’Ivoire. Du côté du Burkina Faso, les produits
de consommation quotidienne qui transitent
presque tous par le port d’Abidjan avaient
connu un rupture de stock au cours de la crise
militait en Côte d’Ivoire où le chemin de fer
était coupé. L’histoire retiendra très clairement
le coup de génie politique du Président du Faso
qui a opéré le rapprochement salutaire entre
les deux peuples que le conflit ivoirien avait
commencé à opposer malheureusement.Mais
la tenue des négociations qui ont abouti la
signature de l’accord de Ouagadougou vient
du discours surprenant du chef de l’Etat ivoirien
qui, en pleine période d’incertitude a proposé
un « dialogue direct » avec le chef de l’exrébellion,
Guillaume Soro au mois de décembre
2006...
par Maty Gbané
Celui de s’interroger avec rigueur et objectivité sur ce que lui-même nomme les petites plaies à guérir de la société ivoirienne pour une paix. Mieux avec modestie et une audace calculée, il propose quelques pistes de réflexions pour nourrir l’espérance d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Ce défi, il le relève d’une façon fort élégante car au fil des pages, il constate le contraste, cette espèce de malaise hystérique et collective qui a gagné notre pays depuis près d’une décennie de crise militaro-politico. « Côte d’Ivoire la paix n’est pas impossible » entretient le lecteur sur l’espérance d’un lendemain meilleur en terre d’Eburnie. Ce livre pour constater qu’il se présente dans un souci de détail et de rigueur comme ces tableaux dynamiques qui mentionne les recettes faits majeurs en Côte d’Ivoire, l’atmosphère qui a accompagné la signature de l’accord de Ouagadougou, l’alliance des houphouétistes, le rôle de la société civile, une lucarne sur ce que vivent au quotidien les populations ivoiriennes, chômage des diplômés fermés dans les universités, l’école ivoirienne qui s’agonise, un zoom grossissant sur la campagne électorale, avec à la clé une analyse à tête froide des forces et faiblesses de certains prétendants à la magistrature suprême, sans oublier l’armée. S’agissant de l’auteur, il est intéressant de savoir qu’il est diplômé de l’Institut de sociologie de l’Université d’Abidjan. Journaliste et spécialistes de communication politique. Présentement, il est le directeur de la communication et la sensibilisation du Programme national de réinsertion communautaire (PNRRC).
Comme pour l’auteur c’est unessai littéraire, mais il faut lire « Côte d’Ivoire la paix n’est pas impossible » pour se rendre compte que cette oeuvre essai de faire comprendre à son lecteur que « je n’ai pas de solution ou de recettes toutes faites, mais des questions qui interpellent ».
Morceaux choisis
Accord entre Forces nouvelles et Front populaire ivoirien
Depuis mars 2007, le paysage politique ivoirien connaît un bouleversement dont la prise en compte est indispensable pour toute analyse objective de l’histoire présente de la Côte d’Ivoire. La rébellion qui a avait pris les armes en septembre 2002 et qui avait réclamé le départ du chef de l’Etat Laurent Gbagbo a, en mars 2007, accepté de cogérer la sortie de crise avec lui.
Le secrétaire général de l’ex-rébellion (Forces
nouvelles) est désormais premier ministre,
chef du gouvernement chargé de conduire la
Côte d’Ivoire aux prochaines élections. De
leur face à face qui a fait couler beaucoup de
larmes et de sang, le chef de l’Etat ivoirien et le
secrétaire général des Forces nouvelles se sont
engagés dans un côte à côte qui, basé sur l’accord
de Ouagadougou de mars 2007 donne
résolument espoir aux Ivoiriens qui en attendent
la fin définitive de la crise sociale politique
et désormais militaire que connaît la Côte
d’Ivoire depuis près de deux décennies.Cette
cogestion du pays par les deux forces ex-belligérantes
marque, à tout point de vue, le début
de l’apaisement. Même si la paix reste à construire.
De part et d’autre, chacune des deux
structures garde ses spécificités. Le Front
populaire ivoirien, parti politique qui prend
part à toutes les élections depuis 1990 se prépare
aux prochaines élections présidentielles
où il tient à reconduire l’actuel chef de l’Etat
Laurent Gbagbo.
Les Forces nouvelles, quant à elles, se sont
engagées à ne pas prendre part, avec un candidat
désigné, à la toute prochaine élection présidentielle
en Côte d’Ivoire. L’accord politique
signé dans la capitale burkinbé tient bon. En
tout cas, mieux que le prévoyait la majorité des
Ivoiriens à sa signature en mars 2007.
Le président Blaise Compaoré du Burkina Faso
qui est l’un des acteurs clés de cet accord de
paix interivoirien jouit de plus en plus d’un
capital confiance auprès des hommes politiques
ivoiriens.
Mieux, les fruits du succès de sa médiation
dans le conflit ivoirien sont perceptibles
ailleurs. C’est surtout sur le terrain des relations
entre les nationaux ivoiriens et les ressortissants
burkinabè en Côte d’Ivoire. Disons-le
tout net, l’histoire récente de la Côte d’Ivoire
avait créé des inimitiés dramatiques entre ces
deux peuples que « tout guide à unir », selon
les mots du chef de l’Etativoirien reçu en grande
pompe à Ouagadougou en 2008. Les relations
entre Ivoiriens et Burkinabé se sont considérablement
améliorées au point de transcender
le vernis des discours officiels. Dans les
quartiers populaires, le renforcement de la fraternité
ivoiro-burkinabé est perceptible et il est
constamment mentionné dans les cérémonies
traditionnelles et les rencontres entre voisins.
C’est ce dernier facteur, qui, bien que mesuré
à l’échelle microsociologique, est le véritable
paromètre de l’adoption d’un message officiel
par la société réelle. Par son engagement dans
la recherche de solutions à la crise ivoirienne,
le président du Faso Blaise Compaoré a réussi
un renversement social positif qui n’aurait pu
être obtenu qu’au terme de plusieurs années
de rencontres multilatérales. Encore que le
résultat aurait pu être mitigé. Ceux qui ne
connaissent pas l’étendue réelle de l’interconnexion
ivoiro-burkinabé auront du mal à comprendre
l’intérêt de la réconciliation entre ces
deux peuples.
Le Burkina Faso, précédemment appelé Haute
Volta et la Côte d’Ivoire ont été durant de longues
années, considérés par le colonisateur
comme un même pays. En 1932, le Sud et le
Centre de la Haute Volta faisaient partie de la
Côte d’Ivoire. Et cela jusqu’en 1947 après la fin
de la seconde guerre mondiale. Mieux, les
deux pays ont en commun les mêmes cultures
et les mêmes populations. Mais c’est surtout
l’interdépendance économique qui est l’épine
dorsale du couple ivoiro-burkinabé, il suffit de
quelques jours d’interruption du trafic ferroviaire
entre Abidjan et Ouagadougou pour voir
la flambée des prix de la viande en Côte
d’Ivoire. Du côté du Burkina Faso, les produits
de consommation quotidienne qui transitent
presque tous par le port d’Abidjan avaient
connu un rupture de stock au cours de la crise
militait en Côte d’Ivoire où le chemin de fer
était coupé. L’histoire retiendra très clairement
le coup de génie politique du Président du Faso
qui a opéré le rapprochement salutaire entre
les deux peuples que le conflit ivoirien avait
commencé à opposer malheureusement.Mais
la tenue des négociations qui ont abouti la
signature de l’accord de Ouagadougou vient
du discours surprenant du chef de l’Etat ivoirien
qui, en pleine période d’incertitude a proposé
un « dialogue direct » avec le chef de l’exrébellion,
Guillaume Soro au mois de décembre
2006...
par Maty Gbané