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Politique Publié le samedi 16 janvier 2010 | Nord-Sud

Beugré Mambé, pdt de la Cei : “Il faut qu’on mette balle à terre”

La conférence de presse qu’il a animée hier, a été l’occasion pour le président de la Commission électorale indépendante (Cei), Robert Beugré Mambé, de dire sa part de vérité sur l’affaire des croisements complémentaires réalisés par sa structure.

Je voudrais dire mes encouragements aux commissaires locaux et aux commissaires centraux. Ils sont sur la route, sous la pluie, sous le soleil, pour aider ce pays à avoir des élections propres, en faisant en sorte que le maximum d’Ivoiriens soit régulièrement inscrit sur la liste électorale.
Je voudrais aussi demander aux Ivoiriens d’accepter nos excuses, car on pouvait faire l’économie de cette situation. Ce sont des incompréhensions et l’absence d’information qui ont contribué à créer toute cette atmosphère délétère.

Je voudrais demander aux parents des commissaires locaux et des commissaires centraux de rester sereins. Les commissaires locaux et les commissaires centraux n’ont introduit dans aucune liste définitive 429.000 personnes non habilitées à être sur la liste. Personne ne l’accepte et personne ne le fera. En réalité, le travail tel qu’il a été engagé, est arrivé à un stade où nous devons maintenant commencer à examiner les travaux réalisés par les Cei locales, dans 69 centres de coordination.

C’est maintenant qu’on va commencer à regarder les dossiers de contentieux qui ont été traités par les Cei locales, de sorte que les équipes constituées par l’Ins et la Sagem puissent travailler en symbiose et trouver, pour chaque cas présenté par la Cei après examen, la réponse la plus adéquate conformément aux normes et aux textes en vigueur. Et les décisions devront êtres prises de façon consensuelle. En l’état actuel des choses, aucune liste définitive pour les élections n’a été établie dans aucun centre de coordination encore moins à la Cei centrale, en incluant 429. 000 personnes. Ça n’existe pas ! Hier, nous avons signé avec toutes les autres structures, le mode opératoire qui va nous permettre d’examiner maintenant les dossiers un à un, pour les inscrire un à un, si c’est adopté sur la liste électorale définitive.

Je voudrais rassurer les Ivoiriens. Le processus, tel qu’il est conduit, ne permet pas à qui que ce soit de frauder parce que c’est un travail collégial dans lequel tout le monde est là pour se surveiller. Voilà la réalité aujourd’hui.

De par les textes qui la régissent, la Cei a la possibilité d’avoir une équipe technique qui l’aide à bien comprendre les travaux techniques réalisés par des opérateurs privés ou publics. Cette équipe technique existe normalement. C’est elle qui nous a aidés à déterminer les sites sur lesquels nous avons fait l’enrôlement. C’est elle qui nous a aidé à préparer l’enrôlement et nos travaux avec l’Ins et la Sagem, c’est elle qui nous a aidé à mieux comprendre la liste de 2000, à recenser avec l’Ins toutes les irrégularités qui se trouvent sur la liste, et à faire en sorte que cette liste soit acceptée par tous. Ce sont des ingénieurs très sérieux.
Quand on a fini l’enrôlement, notre équipe technique a fait des tests pour dire à peu près combien d’Ivoiriens on pouvait trouver sur le nombre de personnes qui ont été enrôlées. Ils nous ont indiqué le nombre potentiel d’Ivoiriens qu’on pouvait trouver sur le nombre de personnes enrôlées. Quand nous sommes arrivé à 2,7 millions de personnes, nous savions que nous pouvions encore aller au-delà. Quand nous sommes arrivé à 1,9, nous avons continué pour descendre en-dessous de ce chiffre, et quand nous sommes arrivé à 1.033.000 de personnes, cela correspondait, à peu près à leur projection.

Quand nous avons commencé le contentieux concernant 1.033 000, la Cei, lors d’une réunion, a dit ‘‘notre rôle c’est de chercher tous les moyens légaux clairs et transparents qui peuvent un jour aider, si on nous posait la question, à dire qu’on peut encore trouver des Ivoiriens ici ; on peut encore trouver des Ivoiriens là’’. C’est une projection potentielle. La Cei a demandé à retenir des critères non pas pour aller mettre ça sur la liste mais pour voir quel pourrait être le nombre d’Ivoiriens qu’on pourrait retrouver dans la gestion du contentieux, en faisant un travail de croisement sur la base de critères que nous avons arrêtés en commission. La commission centrale a donc demandé à nos techniciens de faire des recherches, de faire en sorte que nous ayions une idée des personnes qu’on pourrait retrouver. Les chiffres variaient entre 400 et 500 000. Voilà le travail qu’ils ont fait. C’est ce travail que nous avons réalisé. Et lors de la réunion du Cpc, à Ouagadougou, on ne l’a pas caché. Nous l’avons dit de façon officielle.


Lors d’une rencontre avec le chef de l’Etat, je ne l’ai pas caché.

Tous les problèmes liés à ces 429.000 personnes, ce sont des incompréhensions.
Je vais vous décrire le travail, comment il se fait pour régler la liste.

Premièrement, on affiche les listes électorales. Deuxièmement, les personnes qui ont un problème de contentieux, s’adressent à la Cei locale. Quand la Cei locale a fini de travailler, elle prend une décision pour chacun des cas présentés et cette décision est prise par l’ensemble des hommes de la Cei locale et on signe leurs Pv. Quand on a signé tous les Pv, on fait la liste des personnes qui ont été agrées par la Cei locale. C’est cette liste qui va maintenant être présentée la semaine prochaine dans les centres de coordination pour que la Sagem, l’Ins, l’Oni, la Cnsi et la Cei l’adopte. En ce moment, l’Ins et la Sagem vont introduire les personnes agréés sur la liste. Quand ils auront fini ça, ils vont tirer la copie de ce qu’ils auront introduit pour la redonner à la Cei locale pour vérifier si c’est bien cette liste qui a été introduite dans la liste définitive. Ensuite, la liste revient au titre central, et là aussi, après vérification, on va tirer et on va renvoyer dans les centres de coordination pour voir si le tirage qui a été fait est juste.

Tout ce qu’on dit n’existe pas dans la liste définitive, même pas dans les centres de coordination qui sont situés dans les départements. Le travail pour le moment a été fait au niveau des Cei locale et on attend d’aller dans les centres de coordination. Voilà la réalité.

J’ai entendu dire que la Cei est sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Je voudrais dire que la Cei n’est pas sous la tutelle du ministère de l’Intérieur : la Cei est une institution. Je respecte le ministre de l’Intérieur parce que nous travaillons en bonne intelligence avec les préfets sur le terrain. Nous, membre de la Cei, nous avons prêté serment que nous ne travaillons pas pour faire plaisir à quelqu’un. Nous travaillons pour sauver la Côte d’Ivoire. Il faut que nous apprenions à nous respecter. Si on veut rentrer dans certains détails, ce n’est pas bon.

Je suis prêt à demander que les Nations Unies se saisissent de ce dossier, qu’elles viennent regarder si on a introduit dans la liste définitive 429.000 personnes. On nous insulte, on nous traite de voleur, de brigand, on souille notre réputation, on nous envoie des Sms pour nous insulter. Nous ne disons rien parce que c’est la croix qu’il faut porter pour sauver la Côte d’Ivoire. Nous sommes prêt à collaborer entièrement avec les Nation unies pour dire tout le travail qui a été fait, comme ça au moins toute la Côte d’Ivoire sera située. Parce que souiller la réputation des gens, c’est trop facile.

On m’insulte tous les matins, je ne réagis pas. Les commissaires centraux et locaux de la Cei souffrent énormément sur le terrain. Ils travaillent même les samedis et les dimanches. Je vous demande de les respecter.

L’affaire est devenue politique. Si on regarde les qualités de ceux qui demandent les enquêtes, on sait leur rôle dans leur parti politique. Il semble même qu’on connaît déjà les conclusions de l’enquête.

Ce n’est pas parce que je suis président de la Cei et que je suis fier des commissaires centraux, mais je peux vous dire que nos amis africains viennent nous dire, que le travail que nous avons fait n’existe pas chez eux. Dans aucun pays africain on a une liste aussi propre, aussi transparente. Pendant que les gens sont contents de nous, nous ne sommes pas contents de nous.

Je ne démissionnerai pas. Je travaillerai avec le soutien du président de la République, du Premier ministre, Soro Guillaume pour une liste électorale propre.

Si quelqu’un ne vient pas se présenter avec un dossier, on ne peut pas l’inscrire.


Comment se fait-il que les éléments contenus dans le Cd, se trouvent à l’intérieur du pays ?
C’est là notre préoccupation. Nous allons diligenter une enquête à cet effet. Dans le pire des cas, même si cette liste se trouve dans les Cei locales, elles ne peuvent en aucun cas être introduites dans la liste électorale sans que les personnes qui s’y trouvent n’aient procédé à des réclamations et présenté des dossiers qui confirment leur statut. Ce n’est pas possible. En plus, le travail de saisie des informations de la liste définitive n’a même pas encore commencé. On vient de finir le mode opératoire et la Cei a accepté depuis décembre que toutes les autres structures soient dans les centres de coordination pour vérifier la qualité du travail. On n’a rien à cacher.

Aujourd’hui, il y a une rupture de confiance. Vous, vous dites que vous ne démissionnerez pas. Cela peut-il ramener un climat de sérénité, s’il devait y avoir les élections ?

Depuis le premier jour où j’ai été élu, il y a des gens qui cherchent comment me faire partir. J’en suis parfaitement conscient. Ma présence ici ne plaît pas à tout le monde. Que quelqu’un soit contre moi ou pour moi, ce qui importe, c’est que le travail que nous faisons ait le sceau de la transparence et de la qualité.

Quel intérêt pensez-vous que nous puissions avoir à tricher sur une liste provisoire ?
Y a-t-il une répartition géographique de ces 429.000 personnes ?
Aucune région n’est favorisée par rapport à une autre. Quel intérêt avons-nous à faire cela ? La commission centrale est très préoccupée par cette affaire. Si nous avons envoyé des gens sur le terrain, c’était pour aller installer des cd de la matrice par laquelle la Sagem a demandé à la Cei de remplir les résultats des contentieux.

Les textes permettent-ils à la Cei de mener une telle opération en interne ?
Les textes ne nous interdisent pas de savoir où on va. Quand nous donnons un travail à quelqu’un, nous devons savoir quelles sont les potentialités de résultats qui existent dans ce travail. Mais, les seuls croisements dont vous avez vu les résultats, sont ceux de Sagem et de l’Ins. On fera mille croisements, ce sont ceux de ces deux institutions qui importent. Quand on dirige, il faut pouvoir avoir une projection. Si on me demande, vous vous attendez à combien de personnes qu’on peut encore récupérer, que voulez-vous que je réponde ?

Qu’est-ce que la Cei compte faire maintenant pour sortir le processus de cette tourmente ?
Le Premier ministre a demandé de s’inscrire dans une perspective d’apaisement. Après les réunions avec le Premier ministre, nous avons eu à la Cei des réunions de coordination avec le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre. Toutes les structures impliquées dans le processus, à savoir les Nations-Unies, le Pnud, l’Union européenne, les Représentants du facilitateur, etc. prennent part à ces rencontres. En ce qui nous concerne, nous demandons aux Ivoiriens de nous aider.

Quels sont les conséquences de cette affaire sur le calendrier électoral ?
Les calendriers que nous avons, indiquent que d’ici la fin du mois, on aura fini la liste définitive. Après cela, il y aura la conception des cartes nationales d’identité et des cartes d’électeurs. Je comprends tous nos frères qui ont été vexés par cette situation et qui ont dit beaucoup de chose. Cela est dû à des incompréhensions. Il y a certaines personnes qui ont toujours intérêt que ça cogne dans tous les sens. Il faut qu’on mette balle à terre. Qu’on sache que notre position ne nous permet pas d’introduire quelqu’un dans la liste électorale.


Propos recueillis par Raphaël Tanoh
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