Plusieurs femmes ont bruyamment manifesté ce lundi 18 janvier 2010 devant le siège de la Commission Electorale Indépendante (CEI) pour, disent elles, " dénoncer les manœuvres dilatoires du parti au pouvoir pour ne pas aller aux élections d'une part et apporter leur soutien au Président de la CEI dans sa volonté de tenir les élections en mars, d'autre part". Rassemblées au sein de la Fédération des Associations et Ong Féminines pour des Elections en Côte d'Ivoire (Faofeci), dirigée par Madiara Diabagaté , ces femmes ont bloqué une partie de la voie située en face de l'institution, chantant et dansant pour " protester contre l'attitude " de la Mouvance Présidentielle. " Tenez bon Président Mambé, les femmes de Côte d'Ivoire, les vraies, c'est-à-dire ces mamans qui souffrent de cette guerre et qui veulent qu'on organise des élections pour permettre à leurs enfants d'avoir du travail, de réduire la pauvreté vous soutiennent. Nous sommes avec vous jusqu'au bout parce que depuis votre conférence de presse, nous avons su la vérité ", a lancé Madiara Diabagaté "; Mambé et la CEI, résistons au tohu bohu " ; " Mouvance Présidentielle, le peuple de Côte d'Ivoire connait bien vos manœuvres dilatoires " ; " RTI, tu fais honte aux Ivoiriens du monde "; " Libérez la télé, la radio et Frat Mat, stop à la bastonnade ", pouvait-on lire sur quelques pancartes et banderoles que portaient les manifestantes sous le regard des éléments des Forces de défense et de sécurité. En l'absence des Premiers Responsables de la Cei, ces femmes ont été reçues par le Chef de Cabinet du Président de la Commission, Aloboué Gbrou. Elles lui ont fait lecture d'une motion dans laquelle, Madiara Diabagaté a indiqué qu'avant cette crise, "le pays comptait 26.000 entreprises mais depuis Septembre 2002, l'on ne denombre plus que 13.000 avec pour conséquence directe quatre millions de chômeurs. Pis, les Ivoiriens sont en détresse permanente parce que obtenir le pain quotidien relève du leurre, ce qui fait que l'espérance de vie qui était de 55 ans est descendue à 45." " C'est nous, femmes, les premières victimes. Nous sommes fatiguées des perpétuels reports des dates d'élections. Nous voulons un changement de notre situation économique et sociale et au plus vite, d'où la nécessité d'aller aux élections. Ces élections, nous les voulons pour début mars comme indiqué le 3 décembre dernier lors de la réunion du Cadre Permanent de Concertation ", a laissé entendre la Présidente de la Faofeci. Elle a aussi jeté une pierre dans le jardin de la Radio télévision ivoirienne (Rti). Ces médias qui, selon elle, fonctionnent sur la base des cotisations des Ivoiriens sont " malheureusement" utilisés par certains Ivoiriens au détriment des autres. " Nous interpellons donc le Dg de la Rti de se ressaisir sinon la prochaine action des femmes sera la demande de la démission et la libération de ces médias de service publics ". Aloboué Gbrou a fait la promesse de transmettre fidèlement les inquiétudes de la Faofeci à qui de droit. Marie Louise Ahié, Adèle Adji, Suzanne Popo, Nafanta Fofana, Yasmine Saracino Tagliante, Touré Mamadou, et Kaba, tous responsables d'associations ont pris une part active à cette manifestation.
Foumséké Coulibaly
Foumséké Coulibaly
