Monsieur le Président de la République
Nous venons par la présente vous adresser une supplique, afin que vous rapportiez le décret relatif à l’application du fonds de soutien et dedéveloppement de la presse, où à tout le moins que vous en suspendiez l’application pour une période de trois ans. En effet, ce décret à travers les critères d’attribution rend de nombreuses publications non éligibles au fond de soutien et de développement de la presse. Sélectives drastiques parfois irréalistes parce qu’ils ne tiennent pas compte de l’environnement ces critères achèvent de plomber le fonds. C’est d’ailleurs à juste titre qu’au titre de la première cérémonie de remise de don, il est apparu qu’aucun des récipiendaires n’a pu remplir les conditions d’attribution. Cette situation, monsieur le Président n’est pas de votre faute. Pas plus qu’elle ne vous est imputable. En ceci que ce sont les journalistes qui pour la plupart ont élaboré le projet de décret : La conséquence immédiate de cet casse-tête réside en ceci que si on veut appliquer les textes, aucun organe ne peut bénéficier des avantages du fonds. Or, le fonds a été institué pour aider les entreprises de presse. D’où l’intérêt de notre supplique, monsieur le Président de la République. Au moment où les émotions se sont tues, les clameurs dissipées, analysons sereinement la première cérémonie de distribution des dons issus du fonds. Mais avant de continuer, souffrez que je précise que notre objectif n’est pas de jeter un regard critique sur la gestion du fonds, de mettre en cause son président ni même la directrice exécutive. Moins encore de critiquer l’action du ministre de la Communication. Pour ma part, le ministre Ibrahim Sy Savané fait un excellent travail pour les journalistes. Le président du FSDP est un professionnel chevronné, qui vient de donner la preuve de sa gestion à peine installée. Mais, il se trouve que quelle que soit sa bonne volonté, un ministre ne peut lever un décret. C’est donc à vous et à vous seul qu’il revient, et qu’il est possible de rapporter un décret ou d’en suspendre l’application. Ainsi donc, l’analyse de la dernière cérémonie de remise de dons du fonds nous autorise à tirer la conclusion suivante: Si l’on ne s’en tient qu’aux groupes Olympe, Mayama édition, Le Réveil… il apparaît que ces matériels, les véhicules, les ordinateurs, relèvent beaucoup plus de l’agréable que de l’utile. D’ailleurs l’un des récipiendaires a refusé les dons octroyés par le FSDP. Or, il y a sur la place, des organes pour qui, ces mêmes matériels auraient constitué des outils de travail nécessaires, fort utiles pour la pérennisation de leurs activités. Je veux parler, là des faibles, des entreprises, dont la constitution s’est effectuée dans des conditions très difficiles. A ce niveau permettez-moi de citer le Quotidien Notre Heure, né de la parturition d’une mère morte, qui ne savait même pas qu’elle était enceinte. Le Mandat, né sur les cendres de Le Rebond, le Quotidien, né par césarienne d’une mère alors en effervescence. Cette liste peut s’allonger… De ces faibles, une constante commune s’en dégage : elles sont tenues par des jeunes qui ont déjà connu les affres du chômage, fermeture brusque des journaux. Maintenant qu’un fonds est dégagé, ne vaut-il pas mieux soutenir et aider toutes ces entreprises, sans exclusives de manière à leur permettre de pérenniser leurs activités ? Il me souvient, M. Le Président de la République que vous avez mis un point d’honneur à l’entrepreneuriat. Il me souvient, M. le Président que vous attachez du prix au travail, que vous exhortez les jeunes au travail. Combien de fois, en effet, n’avez-vous pas invité la jeunesse à épouser cette vertu humanisante ? Combien de fois n’avez-vous pas appelé à tourner le dos à la facilité, à la paresse. Par la grâce de Dieu, M. le Président, nous avons créé des entreprises. Aujourd’hui nous avons besoin d’être soutenu, aidés. Nous avons besoin d’être appuyés, d’être accompagnés par l’Etat. Monsieur le Président de la République. Permettez-moi alors de vous faire une proposition relative à l’utilisation possible des fonds du FDSP. 1 Créer une centrale d’achat. Ici, on pourra mettre à la disposition de chaque imprimeur un fonds pour couvrir les frais de tirage de son portefeuille. 2 Faciliter l’aide directe Mettre à la disposition de chaque organe un montant donné. Mais le décaissement devra se faire par tranche. Après un premier décaissement, si l’organe n’a pas justifié l’usage qu’il en a fait, il rembourse les fonds et se rend ainsi inéligible au fonds. Dans le cas contraire, le décaissement peut être poursuivi. Monsieur le Président, pour avoir déjà aidé la presse, à travers les impôts, nous sommes convaincus que vous réagirez une fois encore dans l’intérêt supérieur des jeunes. En mettant un point d’honneur à raffermir le cadre de travail des jeunes, en valorisant l’entreprise et en lui donnant les moyens de sa pérennisation et de sa stabilisation. C’est à ce prix également qu’il sera possible d’avoir une presse libre ; responsable. Veuillez agréer monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments distingués.
Fait à Abidjan, le 18/01/2010
Le Directeur de publication de Notre Heure
Lassina KEITA
Nous venons par la présente vous adresser une supplique, afin que vous rapportiez le décret relatif à l’application du fonds de soutien et dedéveloppement de la presse, où à tout le moins que vous en suspendiez l’application pour une période de trois ans. En effet, ce décret à travers les critères d’attribution rend de nombreuses publications non éligibles au fond de soutien et de développement de la presse. Sélectives drastiques parfois irréalistes parce qu’ils ne tiennent pas compte de l’environnement ces critères achèvent de plomber le fonds. C’est d’ailleurs à juste titre qu’au titre de la première cérémonie de remise de don, il est apparu qu’aucun des récipiendaires n’a pu remplir les conditions d’attribution. Cette situation, monsieur le Président n’est pas de votre faute. Pas plus qu’elle ne vous est imputable. En ceci que ce sont les journalistes qui pour la plupart ont élaboré le projet de décret : La conséquence immédiate de cet casse-tête réside en ceci que si on veut appliquer les textes, aucun organe ne peut bénéficier des avantages du fonds. Or, le fonds a été institué pour aider les entreprises de presse. D’où l’intérêt de notre supplique, monsieur le Président de la République. Au moment où les émotions se sont tues, les clameurs dissipées, analysons sereinement la première cérémonie de distribution des dons issus du fonds. Mais avant de continuer, souffrez que je précise que notre objectif n’est pas de jeter un regard critique sur la gestion du fonds, de mettre en cause son président ni même la directrice exécutive. Moins encore de critiquer l’action du ministre de la Communication. Pour ma part, le ministre Ibrahim Sy Savané fait un excellent travail pour les journalistes. Le président du FSDP est un professionnel chevronné, qui vient de donner la preuve de sa gestion à peine installée. Mais, il se trouve que quelle que soit sa bonne volonté, un ministre ne peut lever un décret. C’est donc à vous et à vous seul qu’il revient, et qu’il est possible de rapporter un décret ou d’en suspendre l’application. Ainsi donc, l’analyse de la dernière cérémonie de remise de dons du fonds nous autorise à tirer la conclusion suivante: Si l’on ne s’en tient qu’aux groupes Olympe, Mayama édition, Le Réveil… il apparaît que ces matériels, les véhicules, les ordinateurs, relèvent beaucoup plus de l’agréable que de l’utile. D’ailleurs l’un des récipiendaires a refusé les dons octroyés par le FSDP. Or, il y a sur la place, des organes pour qui, ces mêmes matériels auraient constitué des outils de travail nécessaires, fort utiles pour la pérennisation de leurs activités. Je veux parler, là des faibles, des entreprises, dont la constitution s’est effectuée dans des conditions très difficiles. A ce niveau permettez-moi de citer le Quotidien Notre Heure, né de la parturition d’une mère morte, qui ne savait même pas qu’elle était enceinte. Le Mandat, né sur les cendres de Le Rebond, le Quotidien, né par césarienne d’une mère alors en effervescence. Cette liste peut s’allonger… De ces faibles, une constante commune s’en dégage : elles sont tenues par des jeunes qui ont déjà connu les affres du chômage, fermeture brusque des journaux. Maintenant qu’un fonds est dégagé, ne vaut-il pas mieux soutenir et aider toutes ces entreprises, sans exclusives de manière à leur permettre de pérenniser leurs activités ? Il me souvient, M. Le Président de la République que vous avez mis un point d’honneur à l’entrepreneuriat. Il me souvient, M. le Président que vous attachez du prix au travail, que vous exhortez les jeunes au travail. Combien de fois, en effet, n’avez-vous pas invité la jeunesse à épouser cette vertu humanisante ? Combien de fois n’avez-vous pas appelé à tourner le dos à la facilité, à la paresse. Par la grâce de Dieu, M. le Président, nous avons créé des entreprises. Aujourd’hui nous avons besoin d’être soutenu, aidés. Nous avons besoin d’être appuyés, d’être accompagnés par l’Etat. Monsieur le Président de la République. Permettez-moi alors de vous faire une proposition relative à l’utilisation possible des fonds du FDSP. 1 Créer une centrale d’achat. Ici, on pourra mettre à la disposition de chaque imprimeur un fonds pour couvrir les frais de tirage de son portefeuille. 2 Faciliter l’aide directe Mettre à la disposition de chaque organe un montant donné. Mais le décaissement devra se faire par tranche. Après un premier décaissement, si l’organe n’a pas justifié l’usage qu’il en a fait, il rembourse les fonds et se rend ainsi inéligible au fonds. Dans le cas contraire, le décaissement peut être poursuivi. Monsieur le Président, pour avoir déjà aidé la presse, à travers les impôts, nous sommes convaincus que vous réagirez une fois encore dans l’intérêt supérieur des jeunes. En mettant un point d’honneur à raffermir le cadre de travail des jeunes, en valorisant l’entreprise et en lui donnant les moyens de sa pérennisation et de sa stabilisation. C’est à ce prix également qu’il sera possible d’avoir une presse libre ; responsable. Veuillez agréer monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments distingués.
Fait à Abidjan, le 18/01/2010
Le Directeur de publication de Notre Heure
Lassina KEITA