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Editorial Publié le lundi 28 décembre 2009 | L’expression

L’Editorial : D’une année… à l’autre

Comme elle était arrivée, entre doutes et espoirs, l’année 2009 est en train de faire ses valises et de s’en aller. Laissant les populations presque dans le même état d’âme. Pourtant, durant cette année, les Ivoiriens ont beaucoup espéré. Ils se sont accrochés, avec l’énergie du désespéré, à l’idée d’une sortie effective de crise en cette année. Et il y avait de quoi. Les élections présidentielles n’avaient-elles pas été fixées au 29 novembre 2009 ? Dans cette même veine, les opérations d’enrôlement, malgré des coups de décélération, avançaient tant bien que mal. Les actions bien pensées, vols de valises, blocages divers, assèchement du financement à mettre à la disposition de la Commission électorale indépendante…n’ont pas manqué. Elles visaient un seul et même but. Retarder au maximum le processus. Mais, le 23 novembre, la liste électorale provisoire était enfin disponible. Elle avait été quelques temps auparavant présentée aux signataires de l’Accord politique de Ouagadougou, en l’occurrence le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, et le Premier ministre, Soro Guillaume. Au chef du gouvernement, le président de la Commission électorale indépendante, Robert Beugré Mambé, avait remis la version électronique le 1er octobre 2009 ; Laurent Gbagbo la recevait le 5 octobre 2009, à la salle des pas perdus de la présidence de la république en présence de Soro, du représentant du facilitateur, M. Baldini, et des présidents des institutions. La joie des Ivoiriens de voir une étape importante de la partie de course d’obstacles franchie était néanmoins contrebalancée par le regard sur le calendrier. Le vingt 26 novembre, c’est trois jours seulement avant l’échéance du vingt neuf. Comment alors arriver à respecter la date des élections prévues ce jour, et doter le pays d’un chef légitime et légal ? Simple question rhétorique. La réponse coulait de source. 2009 ne verra pas d’élections en Côte d’Ivoire. C’est le chef de l’Etat en personne qui brise définitivement l’attente de ses concitoyens. « S’il n’y a pas d’élections le vingt neuf novembre, ça fait quoi ? ». L’interrogation décision de Gbagbo s’imposera à tous. Aux opposants qui se sont contentés de répéter qu’ils n’accepteront aucun report des élections en se croisant les bras; au facilitateur Blaise Compaoré qui a arrondi les angles par une réunion du Cadre permanent de concertation le 3 décembre 2009 à Ouagadougou. Même la communauté internationale, l’Onu en tête, a endossé la position de Laurent Gbagbo. Elle s’est fendue d’une déclaration présidentielle exigeant des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, le plus vite possible, et a menacé ceux qui bloquent le processus de sanctions. Le strict service minimum. Les Ivoiriens ont donc traversé 2009 sans élections et l’accompagneront hors de leur vue sans élections. Pendant ce temps, ils ont connu en cette année des moments particulièrement difficiles. Les mouvements sociaux multiples en ont rajouté à la précarité d’une existence déjà pas du tout enviable. Les écoles, les tribunaux, les hôpitaux et centres de santé ont été fortement secoués par le bras de fer entre les travailleurs et l’Etat. Le dernier de ces conflits, celui qu’a connu le monde médical, a causé de nombreux drames : malades et familles déboussolés devant les hôpitaux désertés par les praticiens ulcérés par les promesses non tenues des autorités; blessés qui s’entassent aux urgences des quelques Chu où le service minimum était assuré. La cherté de la vie, les pertes d’emplois, la paupérisation galopante complètent un tableau désolant. Seule consolation, la qualification de l’équipe nationale pour la coupe du monde de football en Afrique du Sud en juin prochain. Même si cette joie ne remplace pas le pain quotidien absent des tables de beaucoup de familles. Et 2010 alors ? Le pays attend son salut des élections générales. Le scrutin présidentiel est maintenant reporté pour la mi-mars 2010. La fumée blanche pour cette fois-ci ? Les indicateurs n’incitent hélas pas à l’optimisme. Le contentieux de la liste électorale a déjà du plomb dans l’aile. Les retards s’accumulent et l’arrogante phrase sans parade refait son apparition. Le chef de l’Etat, recevant la Cei en fin de semaine dernière, l’a répétée : « s’il n’y a pas d’élections en mars, ça fait quoi ? ». La réponse est bien connue. A ce rythme, 2010 risque fort d’être le clone de 2009. Une autre année ratée pour les élections et la sortie de crise. Une perspective à stopper obligatoirement. Par amour pour la Côte d’Ivoire.

D. Al Seni

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