Les responsables des structures chargées de l'identification étaient convoqués hier par la Police judiciaire. Sagem sécurité, en accord avec la Primature, ne s'y est pas rendu.
La polémique autour du fichier controversé des 429.034 électeurs que Beugré Mambé aurait voulu faire inscrire, en catimini, sur le listing électoral définitif, ne désenfle pas. Hier, les responsables des structures chargées de l'identification que sont MM. Djobo Esso (Oni) et Sidi Mohamed Kagnassi (Sagem sécurité) étaient convoqués à la police judiciaire. Répondant à une instruction du procureur général, la police voulait interroger ces deux personnalités sur ce qu'elles savent de cette affaire. Et si éventuellement, elles y étaient impliquées d'une manière ou d'une autre. Selon nos sources, le directeur général de l'Office national de l'identification (Oni) s'y est rendu. Et a répondu longuement - plusieurs heures - aux questions des enquêteurs. Le directeur général de Sagem sécurité, filiale du groupe français Safran, ne s'est pas, quant à lui, rendu dans les locaux de la police. Une source proche de la police judiciaire nous apprend que M. Kagnassi, après avoir reçu sa convocation, a indiqué qu'il allait en référer à son mandant, la Primature de Côte d'Ivoire, pour savoir la conduite à tenir. Un courrier officiel aurait même été adressé à cet effet au Premier ministre Guillaume Soro, en sa qualité de maître d'ouvrage du processus d'identification. Donc de supérieur administratif de Sagem sécurité. Selon nos sources, le Premier ministre aurait refusé toute idée d'auditionner cette structure française, qui n'exerce en Côte d'Ivoire que sous contrat. Il a décidé que s'il y avait des comptes à demander à quelqu'un, c'est bien à lui qu'on devait les demander, en tant que patron du processus d'identification. Il a recommandé que la Police judiciaire s'adresse à lui. La Sagem ne s'est donc pas rendu à la convocation de la Police, hier. Mais ceci étant, Guillaume Soro ne donne un blanc-seing à personne. Parce qu'il faut le savoir, les tractations autour du sort de Beugré Mambé continuent. Le camp présidentiel continue sa montée en puissance sur son option initiale, à savoir la démission de Beugré Mambé de la présidence de la Cei. Après Blé Goudé, Coulibaly Gervais, le président du Fpi et la direction nationale de campagne de Gbagbo, les autres structures sont en train d'être mises en branle. Sans oublier l'action du ministère de l'Intérieur qui a mobilisé plusieurs agents autour de cette affaire et le Procureur de la République qui entend procéder a au moins une centaine d'auditions.
La posture du Premier ministre Guillaume Soro, qui a hérité de cette patate chaude, c'est qu'il ne faut pas se précipiter. Quelque soit le camp où l'on se trouve. Il ne faudrait pas, selon lui, se hâter de porter des accusations a priori ou de distribuer des certificats de sainteté à qui que ce soit. Pour lui, avant d'engager toute forme de polémique, il faudrait établir les faits, dans toute leur rigueur, et de manière absolument crédible. Il s'agit d'asseoir une conviction définitive, étayée par des faits, sur cette histoire des 429.034 enrôlés. Pour ce faire, il entend constituer très rapidement un groupe d'experts pour se pencher sur cette question. Ils vont lui dire s'il y a eu un logiciel parallèle, qui aurait pu permettre d'inscrire de manière clandestine des personnes sur le listing sans que la Sagem et l'Ins ne le sache, et qui a rédigé ce logiciel. Il s'agira également de savoir, au cas où cela était avéré, le nombre des inscriptions parallèles, l'ampleur des dégâts, le niveau d'implication des acteurs concernés et le statut de ces personnes. C'est à l'issue de tout cela, qu'il faudrait envisager des solutions de sauvetage. Mais au cas où rien de tout cela n'aurait été prouvé techniquement, il ferait lui-même une communication publique pour situer l'opinion. Dans tous les cas, le Premier ministre est déterminé à sauver absolument le processus d'identification.
Parallèlement à ses efforts, la Cei elle aussi, conduit des investigations internes. Ainsi, hier elle a auditionné pendant plusieurs heures les fameux informaticiens qui avaient été envoyés sur le terrain avec les Cd des 429.034 noms. Les auditions, indique-t-on, se poursuivent encore aujourd'hui.
Touré Moussa
La polémique autour du fichier controversé des 429.034 électeurs que Beugré Mambé aurait voulu faire inscrire, en catimini, sur le listing électoral définitif, ne désenfle pas. Hier, les responsables des structures chargées de l'identification que sont MM. Djobo Esso (Oni) et Sidi Mohamed Kagnassi (Sagem sécurité) étaient convoqués à la police judiciaire. Répondant à une instruction du procureur général, la police voulait interroger ces deux personnalités sur ce qu'elles savent de cette affaire. Et si éventuellement, elles y étaient impliquées d'une manière ou d'une autre. Selon nos sources, le directeur général de l'Office national de l'identification (Oni) s'y est rendu. Et a répondu longuement - plusieurs heures - aux questions des enquêteurs. Le directeur général de Sagem sécurité, filiale du groupe français Safran, ne s'est pas, quant à lui, rendu dans les locaux de la police. Une source proche de la police judiciaire nous apprend que M. Kagnassi, après avoir reçu sa convocation, a indiqué qu'il allait en référer à son mandant, la Primature de Côte d'Ivoire, pour savoir la conduite à tenir. Un courrier officiel aurait même été adressé à cet effet au Premier ministre Guillaume Soro, en sa qualité de maître d'ouvrage du processus d'identification. Donc de supérieur administratif de Sagem sécurité. Selon nos sources, le Premier ministre aurait refusé toute idée d'auditionner cette structure française, qui n'exerce en Côte d'Ivoire que sous contrat. Il a décidé que s'il y avait des comptes à demander à quelqu'un, c'est bien à lui qu'on devait les demander, en tant que patron du processus d'identification. Il a recommandé que la Police judiciaire s'adresse à lui. La Sagem ne s'est donc pas rendu à la convocation de la Police, hier. Mais ceci étant, Guillaume Soro ne donne un blanc-seing à personne. Parce qu'il faut le savoir, les tractations autour du sort de Beugré Mambé continuent. Le camp présidentiel continue sa montée en puissance sur son option initiale, à savoir la démission de Beugré Mambé de la présidence de la Cei. Après Blé Goudé, Coulibaly Gervais, le président du Fpi et la direction nationale de campagne de Gbagbo, les autres structures sont en train d'être mises en branle. Sans oublier l'action du ministère de l'Intérieur qui a mobilisé plusieurs agents autour de cette affaire et le Procureur de la République qui entend procéder a au moins une centaine d'auditions.
La posture du Premier ministre Guillaume Soro, qui a hérité de cette patate chaude, c'est qu'il ne faut pas se précipiter. Quelque soit le camp où l'on se trouve. Il ne faudrait pas, selon lui, se hâter de porter des accusations a priori ou de distribuer des certificats de sainteté à qui que ce soit. Pour lui, avant d'engager toute forme de polémique, il faudrait établir les faits, dans toute leur rigueur, et de manière absolument crédible. Il s'agit d'asseoir une conviction définitive, étayée par des faits, sur cette histoire des 429.034 enrôlés. Pour ce faire, il entend constituer très rapidement un groupe d'experts pour se pencher sur cette question. Ils vont lui dire s'il y a eu un logiciel parallèle, qui aurait pu permettre d'inscrire de manière clandestine des personnes sur le listing sans que la Sagem et l'Ins ne le sache, et qui a rédigé ce logiciel. Il s'agira également de savoir, au cas où cela était avéré, le nombre des inscriptions parallèles, l'ampleur des dégâts, le niveau d'implication des acteurs concernés et le statut de ces personnes. C'est à l'issue de tout cela, qu'il faudrait envisager des solutions de sauvetage. Mais au cas où rien de tout cela n'aurait été prouvé techniquement, il ferait lui-même une communication publique pour situer l'opinion. Dans tous les cas, le Premier ministre est déterminé à sauver absolument le processus d'identification.
Parallèlement à ses efforts, la Cei elle aussi, conduit des investigations internes. Ainsi, hier elle a auditionné pendant plusieurs heures les fameux informaticiens qui avaient été envoyés sur le terrain avec les Cd des 429.034 noms. Les auditions, indique-t-on, se poursuivent encore aujourd'hui.
Touré Moussa