Le Gouverneur du District d'Abidjan était face à la presse, lundi 18 janvier, à sa résidence de la Riviera Golf. Le sujet du jour est d'actualité, il s'agit des cas de fraudes liés à la Commission électorale indépendante et dans lesquels le président de cette institution est fortement soupçonné.
Le président Beugré Mambé est au centre de fraudes massives portant sur 429 mille personnes indûment ou délibérément ou encore inscrites de façon unilatérale sur la liste électorale provisoire " pour une utilisation interne à la Cei, ou " à titre personnel " pour utiliser les propres termes de l'incriminé. Une situation qui interpelle le Gouverneur du District d'Abidjan, ancien maire de la commune d'Adjamé qui, fort des expériences accumulées, a mis sur pied un Comité de veille et de vigilance.
Si le dossier est sur la table du procureur de la République, et ne peut appeler de commentaires de sa part " de peur d'absoudre le mis en cause ", le Gouverneur Amondji, fils Tchaman issu d'un des 60 villages composant cette communauté, estime que l'occasion est opportune pour recadrer le débat en tant que sachant. A trois niveaux de responsabilité. D'abord, en qualité d'ancien maire de la commune d'Adjamé, Gouverneur du District d'Abidjan où Bambé était vice-gouverneur, ensuite membre de la communauté Tchaman dont Beugré Mambé est comme Amondji issu, et qui lui a valu aujourd'hui, le soutien d'une partie de ladite communauté. "Mambé est un frère qui est d’une génération au-dessus de la mienne, rien qu'en cette qualité il peut avoir mon soutien. Parce que chez nous les Tchaman on ne renie pas les siens quel que soit ce qu'il a fait, en bien ou en mal ". A d'entrée de jeu souligné Pierre Amondji. " Toutefois, précise-t-il, on cherche à savoir ce que tu as fait, afin d'agir en fonction, soit pour demander pardon s'il y a lieu. " Mais Beugré Mambé a beau être son frère Tchaman, poursuit le gouverneur, la fraternité n'exclut pas qu'en cas de méfait, son auteur ne soit amené à s'expliquer. C'est d'ailleurs ce que l'opinion nationale attend de lui ".
C'est donc un Amondji qui condamne le soutien dont Beugré Mambé a bénéficié de la part d'un " groupuscule " dans lequel il ne peut se reconnaître. Parce que chaque parti politique a sa coordination Tchaman, le Fpi son parti a le sien depuis 1992. Ce qui revient à dire selon lui, que des militants d'un parti peuvent initier des actions de ce genre, qui ne peuvent engager toute la communauté Tchaman.
Et M. Amondji de faire la genèse des soutiens dont ont bénéficié les régimes successifs de la part du peuple Tchaman. Du temps du président Bédié se souvient-il, certains responsables de génération ont trouvé en lui un promotionnaire. Il en a été de même pour le Président Laurent Gbagbo en qui les 60 villages Tchaman conduits par la génération au pouvoir, les Dougbo, ont détecté des qualités de leader charismatique et courageux pour diriger le pays. C'était cours d'une cérémonie qui a drainé du monde, le 26 septembre 2009 à Songon Agban dans la sous-préfecture et commune de Songon. Depuis ce jour, les cadres Tchaman du Pdci en gardent un amer souvenir et considèrent la forte mobilisation des Tchaman comme un os dans la gorge difficile à avaler, relève Pierre Amondji. Mais dans tous les cas, le président du Comité de veille et de vigilance estime que ''l'affaire Beugré Mambé'' est suffisamment grave pour qu'elle soit débattue dans le cadre restreint d'une communauté ou d'un parti politique. Amondji estime à cet effet, que Beugré Mambé doit répondre de son acte s'il est avéré qu'il est l'auteur de 429 mille cas de fraudes. Bien que trouvant ce chiffre infime par rapport à ce qui est constaté sur le terrain depuis des mois. Faisant une incursion dans le passé, 20 ans en arrière, du temps où il occupait encore la mairie d'Adjamé, le Gouverneur a révélé des chiffres qui confortent la conviction des Ivoiriens sur l'ampleur de la fraude sur la nationalité ivoirienne rien qu'à Adjamé.
De fait, estimée en 1988 à 199.720 habitants, la population d'Adjamé s'est " anormalement accrue " pour atteindre 254.290 avec une composante d'Ivoiriens estimés à 143.832 (56.56%) et d'étrangers estimés à 110458 (43,44 %). Quant aux estimations de 2009, elles donnent une population totale de 354050, composées de 200251 d'Ivoiriens soit 56.56% et 153799 d'étrangers soit 43.44%. Parmi cette population de 207127 habitants en âge de voter, les Ivoiriens sont estimés à 117151 (56.56%) et les étrangers à 89976 (43.446%). A l'occasion de l'opération de l'enrôlement lancée entre 2008 et 2009, sur 110156 enrôlés l'on dénombrait 100168 d'Ivoiriens invalides dont 8211 cas litigieux.
Parmi ces cas litigieux, l'on a découvert 5025 cas de fraudes sur la liste électorale provisoire. Continuent-ils toujours de figurer sur la liste électorale, ont-ils été extraits, sont-ils comptabilisés parmi les 429 mille personnes indûment inscrits sur la liste provisoire par le président de la Cei?
L'énigme demeure. Si les résultats pour la seule commune d'Adjamé sont effarants, qu'en est-il de la réalité dans les autres centres d'enrôlement à travers le pays ? Seul Beugré Mambé peut répondre à cette question. Le Comité de veille et de vigilance mis en place par le Gouverneur Djédji Pierre Amondji a beau faire ce qu'il peut, il appartient aux autorités ivoiriennes de prendre la question de l'identification à bras-le-corps. Sinon, le risque est énorme. C'est en effet, toute la structure démographique du pays qui est menacée. Certes, par les bénéficiaires de la fraude en tant qu'individus, mais aussi par des partis politiques qui ne voient que l'enjeu électoraliste. C'est pourquoi, l'Etat de Côte d'Ivoire doit prendre des dispositions idoines pour extirper de la liste électorale, toutes les personnes qui n'y ont pas droit. Et par ricochet, mener des actions de répréhension à l'encontre de toutes les personnes impliquées, qu'elles soient à la Cei ou partout ailleurs. Beugré Mambé n'est que le bout de l'iceberg qui attire l'attention, le vrai problème reste et demeure au niveau de la composition même de la Cei. Une Commission électorale indépendante qui ne l'est que de nom. La survie de la Côte d'Ivoire se joue.
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
Le président Beugré Mambé est au centre de fraudes massives portant sur 429 mille personnes indûment ou délibérément ou encore inscrites de façon unilatérale sur la liste électorale provisoire " pour une utilisation interne à la Cei, ou " à titre personnel " pour utiliser les propres termes de l'incriminé. Une situation qui interpelle le Gouverneur du District d'Abidjan, ancien maire de la commune d'Adjamé qui, fort des expériences accumulées, a mis sur pied un Comité de veille et de vigilance.
Si le dossier est sur la table du procureur de la République, et ne peut appeler de commentaires de sa part " de peur d'absoudre le mis en cause ", le Gouverneur Amondji, fils Tchaman issu d'un des 60 villages composant cette communauté, estime que l'occasion est opportune pour recadrer le débat en tant que sachant. A trois niveaux de responsabilité. D'abord, en qualité d'ancien maire de la commune d'Adjamé, Gouverneur du District d'Abidjan où Bambé était vice-gouverneur, ensuite membre de la communauté Tchaman dont Beugré Mambé est comme Amondji issu, et qui lui a valu aujourd'hui, le soutien d'une partie de ladite communauté. "Mambé est un frère qui est d’une génération au-dessus de la mienne, rien qu'en cette qualité il peut avoir mon soutien. Parce que chez nous les Tchaman on ne renie pas les siens quel que soit ce qu'il a fait, en bien ou en mal ". A d'entrée de jeu souligné Pierre Amondji. " Toutefois, précise-t-il, on cherche à savoir ce que tu as fait, afin d'agir en fonction, soit pour demander pardon s'il y a lieu. " Mais Beugré Mambé a beau être son frère Tchaman, poursuit le gouverneur, la fraternité n'exclut pas qu'en cas de méfait, son auteur ne soit amené à s'expliquer. C'est d'ailleurs ce que l'opinion nationale attend de lui ".
C'est donc un Amondji qui condamne le soutien dont Beugré Mambé a bénéficié de la part d'un " groupuscule " dans lequel il ne peut se reconnaître. Parce que chaque parti politique a sa coordination Tchaman, le Fpi son parti a le sien depuis 1992. Ce qui revient à dire selon lui, que des militants d'un parti peuvent initier des actions de ce genre, qui ne peuvent engager toute la communauté Tchaman.
Et M. Amondji de faire la genèse des soutiens dont ont bénéficié les régimes successifs de la part du peuple Tchaman. Du temps du président Bédié se souvient-il, certains responsables de génération ont trouvé en lui un promotionnaire. Il en a été de même pour le Président Laurent Gbagbo en qui les 60 villages Tchaman conduits par la génération au pouvoir, les Dougbo, ont détecté des qualités de leader charismatique et courageux pour diriger le pays. C'était cours d'une cérémonie qui a drainé du monde, le 26 septembre 2009 à Songon Agban dans la sous-préfecture et commune de Songon. Depuis ce jour, les cadres Tchaman du Pdci en gardent un amer souvenir et considèrent la forte mobilisation des Tchaman comme un os dans la gorge difficile à avaler, relève Pierre Amondji. Mais dans tous les cas, le président du Comité de veille et de vigilance estime que ''l'affaire Beugré Mambé'' est suffisamment grave pour qu'elle soit débattue dans le cadre restreint d'une communauté ou d'un parti politique. Amondji estime à cet effet, que Beugré Mambé doit répondre de son acte s'il est avéré qu'il est l'auteur de 429 mille cas de fraudes. Bien que trouvant ce chiffre infime par rapport à ce qui est constaté sur le terrain depuis des mois. Faisant une incursion dans le passé, 20 ans en arrière, du temps où il occupait encore la mairie d'Adjamé, le Gouverneur a révélé des chiffres qui confortent la conviction des Ivoiriens sur l'ampleur de la fraude sur la nationalité ivoirienne rien qu'à Adjamé.
De fait, estimée en 1988 à 199.720 habitants, la population d'Adjamé s'est " anormalement accrue " pour atteindre 254.290 avec une composante d'Ivoiriens estimés à 143.832 (56.56%) et d'étrangers estimés à 110458 (43,44 %). Quant aux estimations de 2009, elles donnent une population totale de 354050, composées de 200251 d'Ivoiriens soit 56.56% et 153799 d'étrangers soit 43.44%. Parmi cette population de 207127 habitants en âge de voter, les Ivoiriens sont estimés à 117151 (56.56%) et les étrangers à 89976 (43.446%). A l'occasion de l'opération de l'enrôlement lancée entre 2008 et 2009, sur 110156 enrôlés l'on dénombrait 100168 d'Ivoiriens invalides dont 8211 cas litigieux.
Parmi ces cas litigieux, l'on a découvert 5025 cas de fraudes sur la liste électorale provisoire. Continuent-ils toujours de figurer sur la liste électorale, ont-ils été extraits, sont-ils comptabilisés parmi les 429 mille personnes indûment inscrits sur la liste provisoire par le président de la Cei?
L'énigme demeure. Si les résultats pour la seule commune d'Adjamé sont effarants, qu'en est-il de la réalité dans les autres centres d'enrôlement à travers le pays ? Seul Beugré Mambé peut répondre à cette question. Le Comité de veille et de vigilance mis en place par le Gouverneur Djédji Pierre Amondji a beau faire ce qu'il peut, il appartient aux autorités ivoiriennes de prendre la question de l'identification à bras-le-corps. Sinon, le risque est énorme. C'est en effet, toute la structure démographique du pays qui est menacée. Certes, par les bénéficiaires de la fraude en tant qu'individus, mais aussi par des partis politiques qui ne voient que l'enjeu électoraliste. C'est pourquoi, l'Etat de Côte d'Ivoire doit prendre des dispositions idoines pour extirper de la liste électorale, toutes les personnes qui n'y ont pas droit. Et par ricochet, mener des actions de répréhension à l'encontre de toutes les personnes impliquées, qu'elles soient à la Cei ou partout ailleurs. Beugré Mambé n'est que le bout de l'iceberg qui attire l'attention, le vrai problème reste et demeure au niveau de la composition même de la Cei. Une Commission électorale indépendante qui ne l'est que de nom. La survie de la Côte d'Ivoire se joue.
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr