Depuis le début de l’affaire Mambé, le premier ministre Soro Guillaume affiche une attitude d’impartialité et d’objectivité. Toute chose qu’il faut encourager. Il l’a encore démontré en faisant écran à la manipulation dont la police et le tribunal seraient l’objet de la part du camp présidentiel. En effet, sur instruction du procureur général, la police judiciaire a procédé à la convocation des responsables des structures chargées de l’identification que sont Messieurs Djobo Esso de l’Oni, et Sidi Mohamed Kagnassi de la Sagem sécurité. Seul le premier cité, s’est rendu dans les locaux de la police judiciaire. M. Sidi Mohamed Kagnassy n’a pas obtempéré, et a choisi de se référer à la primature de Côte-d’Ivoire qui est son mandant et son supérieur hiérarchique pour savoir la conduite à tenir. Le premier ministre Soro Guillaume a catégoriquement refusé que l’on auditionne la Sagem sécurité, cette structure française étant en Côte d’Ivoire sous contrat. Il a estimé que c’était plutôt à lui qu’il fallait s’adresser pour demander des comptes en sa qualité de patron du processus de l’identification. Le premier ministre a indiqué qu’il fallait établir les faits dans toute leur rigueur et de manière indiscutable. Il a poursuivi pour dire qu’une conviction définitive sur cette affaire de 429.034 enrôlés devrait au préalable être établie. C’est pourquoi, il entend constituer un groupe d’experts pour se pencher sur cette question. Ces maîtres de l’art devront préciser s’il y a eu un logiciel parallèle qui aurait pu permettre, de façon clandestine, l’introduction de personnes sur le listing sans que la Sagem et l’Ins n’en soient au courant. La précision devra aussi être faite sur la personne qui aurait rédigé le logiciel, et le nombre exact d’inscriptions parallèles dans le cas où cela serait avéré. L’ampleur des dégâts et le niveau d’implication des acteurs concernés et leur statut devra aussi être signalés. C’est quand toutes ces obligations seront satisfaites que l’on pourra sans risque de se tromper, situer les responsabilités et si nécessaire porter des accusations. Si au contraire, tout cela n’est pas techniquement prouvé, c’est le premier ministre Soro lui-même qui montera au créneau pour faire une déclaration publique afin de situer l’opinion publique nationale et internationale. Il faut le dire, Soro joue là, une carte importante pour redorer son blason, dans le cadre précis de sa crédibilité. Bon point, M. le premier ministre.
Dos
Dos