x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 20 janvier 2010 | Nord-Sud

Affaire «429.000 enrôlés» - Désiré Tagro à Robert Mambé : “Je veux savoir et je vais savoir”

Invité hier à Cocody à la tribune ''Les petits déjeuners de La majorité présidentielle'' des communicateurs bénévoles pour le plébiscite de Laurent Gbagbo, le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, a mis quiconque au défi d'empêcher les Ivoiriens de savoir la vérité sur la « fraude » signalée à la Commission électorale indépendante (Cei).

Quelle est la spécificité du corps des jeunes dames policières à moto dans les rues d'Abidjan ? Pourquoi exclusivement des femmes dans ce corps ?

La présence des femmes dans le paysage de la police ivoirienne n'est pas un fait nouveau. Ce qui est nouveau c'est qu'on ait fait une brigade essentiellement composée de femmes. J'ai déjà répondu à cette question et j'ai dit que notre constitution prescrit de ne faire aucune discrimination, selon le sexe, la couleur de la peau, de l'ethnie… Et que les femmes qui sont dans la police sont des policiers de la même manière que les hommes qui y sont. Si j'avais présenté une brigade uniquement composée d'hommes, personne ne m'aurait posé de question. J'estime donc avoir le droit de ne répondre à aucune question. Sur le reste, ces dames ne constituent pas un corps. Car, le corps, c'est la Police. Ces policiers nouveaux viennent appuyer les agents à pied qui règlent la circulation à Abidjan. Nous avons constaté que ces agents qui sont dans des positions statiques ne voient pas souvent d'où vient le problème qui crée l'embouteillage. Les policiers sont figés dans les carrefours. Etant à pied, ils n'ont pas la possibilité d'aller à la source de l'embouteillage. Et régler ce qu'il y a comme problème. Le ministre de l'Economie et des Finances nous a apporté un appui considérable, en permettant d'acquérir deux cents mobylettes.

Pourquoi ne sont-elles pas armées comme de nombreux autres policiers?
Je crois que vous vous trompez. Ces femmes sont armées et il ne faut pas tester cela. Certaines mettent leurs armes dans leurs sacs à main… Mais, elles n'ont pas appris à tirer à moto. Pendant qu'elles sont en activité, elles apprennent à le faire. Certaines d'entre elles ont commencé à porter leurs armes, des revolvers qui ne nécessitent aucun effort particulier pour tirer pendant qu'on est à moto. Pour ce qui est des policiers qui n'ont pas d'arme, sachez que la Côte d'Ivoire est sous embargo. Et c'est un embargo bizarre qui encourage ce qu'il était censé éradiquer. Sur cet embargo, j'ai écrit à plusieurs reprises au Secrétaire général de l'Onu par le biais de son représentant spécial à Abidjan, pour demander qu'on applique ce qui est logique. C'est qu'au lieu que les policiers règlent la circulation et assurent la protection des biens et des personnes avec des Kalachnikovs, des armes d'assaut, il serait bien qu'on lève l'embargo ne serait-ce qu'en partie. Pour que la gendarmerie et la police nationales, qui doivent avoir des armes de pointe, puissent faire leur travail. Malheureusement, les auteurs de l'embargo sont obtus et ne cherchent pas à comprendre. C'est donc l'embargo qui explique qu'une partie de la police et tous les autres corps ne sont en arme.

Mesurez-vous l'ampleur de votre communiqué, dimanche, dans l'« affaire Mambé» surtout que votre chef hiérarchique, le Premier ministre, avait appelé à l'apaisement ?
Je voulais d'abord vous rassurer sur l'environnement de ce communiqué. Et vous dire que moi, je ne travaille pas de façon indisciplinée. Je travaille toujours dans le respect de ma hiérarchie. Cette déclaration était plus que jamais opportune. Le président de la Commission électorale indépendante, Robert Mambé, dit que la Cei n'est pas sous ma tutelle. Je n'ai pas dit que la Commission électorale indépendante était sous ma tutelle. Et je n'ai pas dit que je voulais la placer sous ma tutelle. Le président Robert Beugré Mambé est mal placé pour le dire. Parce que je suis membre d'un parti (le Front populaire ivoirien, Fpi) qui a lutté depuis toujours pour l'instauration d'une commission électorale. C'est nous (le Fpi) qui nous avons lutté pour que la Commission électorale soit instaurée en Côte d'Ivoire. Peut-être qu'il (M. Mambé) ne sait pas. Nous, nous voulions la commission électorale mais eux (le Parti démocratique de Côte d'Ivoire, Pdci) ne la voulait pas. Ils voulaient que ce soit le ministre de l'Intérieur qui organise les élections. Depuis que le président Laurent Gbagbo est au pouvoir, les élections politiques et même administratives n'ont été organisées en Côte d'Ivoire que par une commission électorale. Et jamais par le ministère de l'Intérieur. C'est une commission électorale qui a organisé les élections qui ont porté Laurent Gbagbo au pouvoir. Par contre, tout le temps que le Pdci est resté au pouvoir, c'est le ministre de l'Intérieur qui a organisé les élections. Donc, ce n'est pas à lui (M. Mambé) qu'il revient de dire que la Cei n'est pas sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. C'est constitutionnel que la Cei n'est pas sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Ce dont il s'agit, c'est qu'il y a des informations faisant état de ce qu'il y a eu fraude à la Cei. Ce n'est donc pas l'indépendance de la Commission qui est en cause, mais c'est sa moralité. On n'a pas dit qu'on va rattacher la Commission à un ministère, on dit qu'elle a fraudé. Normalement, la personne qui la préside, doit bondir sur une enquête. Et dire : « moi, je démissionne. Pour me blanchir, je demande une enquête ». Au lieu de faire cela, il dit qu'il ne démissionnera pas et qu'il n'est pas sous la tutelle de Désiré Tagro. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Je ne vais tomber dans le piège de personnaliser le débat. Je veux comme tous les Ivoiriens savoir ce qui s'est passé. Je suis plus que jamais déterminé à savoir ce qui s'est passé. Et, moi, je vais savoir. Quand je vais le savoir, je vais le publier. L'enquête est en train de se faire. Des déclarations sont en train de se faire. On saura. Mais, j'ai dit dans le communiqué qu'aucune déclaration, menace ou manifestations de rue ne nous empêchera de savoir. Pourquoi les gens ne veulent pas qu'on sache. Le fait qu'il veuille qu'on ne sache pas, nous amène à vouloir savoir. Et nous saurons. Le fait que le président de la commission explique qu'il reconnaît avoir fait des croisements, cela suffit à décrédibiliser sa moralité. Tout le monde sait quels ceux qui sont chargés de faire des croisements. Le président de la Cei reconnaît qu'il a fait des croisements à des fins internes. Le reste ne nous intéresse plus. Pourquoi il fait des croisements ? Dans quels buts et selon quels critères il a fait des croisements ? Avec qui et depuis quand il fait des croisements ? Voici autant de questions dont je veux avoir les réponses. Je répète que le débat n'est pas personnel. (…)

Avec l'intervention des parents de M. Mambé et des religieux cette affaire ne va-t-elle pas finir dans la tendresse africaine ?
Je suis membre d'un gouvernement. Je suis au service du président de la République. Jusque-là ma démarche est encadrée par ces deux autorités. Nous sommes en train de faire l'enquête. J'ai lu ce matin (hier) dans un journal que j'ai défié le Premier ministre. Si je veux défier le Premier ministre, la première chose que je vais faire c'est de déposer ma démission. Je ne l'ai pas encore fait donc je ne le défie pas. Je dis que j'ai fait une déclaration dans le respect de ma hiérarchie pour qu'on sache ce qui s'est passé à la Cei et depuis quand cela se passe. Quelle utilisation va être faite des résultats de l'enquête ? Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. Je veux montrer que j'ai reçu l'autorisation de faire cette déclaration pour que les Ivoiriens sachent.

Le directeur général de la Sagem sécurité a refusé de se présenter à la police où il devait être auditionné ?
Pourquoi vous voyez la défiance partout. Un témoin peut dire qu'il ne va pas se faire entendre. Et puis, il y a des procédures contre les témoins, il y a une série de règles qui les protègent. Et il y a une série de règles qui donnent des droits à ceux qui les convoquent. Il ne faut pas personnaliser les questions. (…)


Propos recueillis par Bidi Ignace
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ