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Politique Publié le jeudi 21 janvier 2010 | Nuit & Jour

La chronique de JHK : Des desseins parallèles

L’affaire des 429034 inscrits clandestins continue de faire des vagues. Le dernier rebondissement concerne la saisine du Procureur de la République par le ministre de l’Intérieur, aux fins de diligenter une enquête sur ladite affaire. Ainsi, le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, qui reconnaît cependant que Beugré Mambé, le président de la CEI, n’est pas sous sa tutelle, a donné instruction au Procureur de la République pour que celui-ci démêle l’écheveau que constitue le repêchage des 429034 inscrits clandestins. Du coup, cette affaire prend une tournure inattendue. Puisque la saisine du Procureur de la République sous-tend que l’on n’est plus sous l’empire de l’Accord politique de Ouagadougou (APO). Or, il est constant que les problèmes et les blocages inhérents au processus de sortie de crise ont toujours été l’affaire du Facilitateur du Dialogue Direct, son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, président du Faso.

Alors, d’où vient-il que pour cet autre cactus qui vient de se dresser sur la route qui mène à la paix, l’on sorte de ce cadre pour explorer d’autres voies ? A savoir la saisine du Processeur de la République. Cela ne fait-il pas désordre ? N’est-on pas en train de sortir de manière subreptice et insidieuse, de l’APO qui reste depuis le 4 mars 2006, le seul cadre de résolution de la crise ?
Ou alors, existe-t-il des problèmes que doit connaître le Facilitateur dont chacun reconnaît la disponibilité, et des questions dont il ne peut être saisi. Quelle serait la portée et l’efficacité d’une telle facilitation.
A l’évidence, la saisine du procureur Tchimou constitue, à n’en point douter, une faute. Car, cela voudrait dire que le Facilitateur n’est pas apte à décanter cette situation. Alors, pourquoi ne lui a-t-on pas confié le règlement de la question relative aux429034 inscrits clandestins ? N’a-t-il pas déjà fait ses preuves en décantant des situations autrement plus complexes ? Comme la question des grades des ex-combattants FN, pour ne citer que la préoccupation la plus ardue. Faut-il rappeler que cette question a failli faire capoter tout le processus ?
A quoi répond cette mâle détermination du ministre Désiré Tagro qui affirme mordicus, le couteau entre les dents, qu’il ira jusqu’au bout ? De quel bout parle-t-il ? Faire arrêter le président de la CEI ? Pourquoi une telle raideur ? Alors que jusqu’à présent, les problèmes et les obstacles que le processus de paix a rencontrés, ont été solutionnés par des compromis.
« Des disposition pratiques et opérationnelles ont toujours été prises pour décanter ces blocages. On est dans un processus qui est caractérisé par les compromis » a rappelé, fort opportunément, Alphonse Soro, président de l’Alliance pour le changement (APC) qui estime que la saisine du Procureur de la République dans cette affaire est une remise en cause de l’APO. Pour corroborer sa position, on pourrait se demander pourquoi le Procureur de la République n’a pas été saisi pour connaître des ‘’grades Soro’’. L’on dira sans doute que dans ce cas, il n’y avait pas fraude. Certes, mais, toutes choses étant égales, cela n’en constituait pas moins un obstacle pour le processus électoral.
En tout état de cause, l’intrusion du procureur de la République dans le processus électoral crée, on le voit, un fâcheux précédent. Or, les guides religieux ont conseillé l’apaisement et le calme. Et leur avis vaut son pesant d’or. Mieux, les Rois et Chefs traditionnels sont aussi intervenus pour abonder dans le même sens.
« Que le président de la CEI, l’ONUCI, la Facilitation se mettent ensemble pour travailler parce que les hommes politiques doivent réaffirmer leur attachement à l’APO… nous ne pouvons pas éternellement tout recommencer en Côte d’Ivoire… », ont-ils recommandé.
Il est clair, dès lors, qu’il n’y a pas le feu en la demeure, et l’on peut croire que la détermination du ministre Tagro à aller jusqu’au bout obéit à des desseins parallèles aux préoccupations de la grande majorité des Ivoiriens qui estiment que la crise a assez duré et qu’il est temps d’en sortir.

Jean Henri Kwahulé
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