Quand le dimanche 10 janvier 2010, au journal de 20 heures, la télévision ivoirienne, sous l'égide de Brou Amessan Pierre, ouvrit ses colonnes, comme monsieur le directeur général en a pris l'habitude, à un pro-Gbagbo, les Ivoiriens, se réfugiant dans la Coupe africaine des nations de football en Angola pour noyer de leur misère, s'attendaient à tout sauf à ce qu'ils allaient entendre. L'invité du jour : Monsieur Coulibaly Gervais, l'un des nombreux cooptés pour la campagne du chef de l'Etat. De la déclaration, on retiendra que monsieur Laurent Gbagbo accuse le président de la Commission électorale indépendante (CEI) d'avoir introduit frauduleusement 429.000 personnes sur la liste électorale. Il a suffi de cette intervention du porte-parole du chef de l'Etat pour que les Affi N'guessan, président du FPI, Blé Goudé, directeur de campagne adjoint, chargé de la jeunesse du camp présidentiel et leurs cohortes de la galaxie monopolisent la télévision pour déverser toutes sortes de souillure sur le président Mambé Beugré Robert. L'institution qu'il dirige, pour dissiper toute mauvaise interprétation de la situation, pond un communiqué clair : " La Commission électorale indépendante précise qu'en aucun cas, le président de l'Institution, Monsieur Mambé Beugré Robert, n'a donné instruction pour inscription sur la liste électorale définitive de personnes provenant d'un quelconque croisement… ". Mais, quand oreille bouchée de la galaxie présidentielle ne veut point entendre. Devant le pourrissement de la situation et surtout pour édifier les Ivoiriens sur la véracité des faits, le premier Ministre intervient directement à la télévision, le mardi 12 janvier 2010 et blanchit totalement le président de la CEI , Robert Beugré Mambé. Soro Guillaume appelle à la sérénité et à l'apaisement pour nous concentrer sur l'essentiel que sont les élections. On croyait le malaise dissipé. Les jeunes du PDCI-RDA choisissent ce moment d'accalmie pour aller déposer une lettre au directeur général de la RTI pour lui demander plus d'équité dans le traitement de l'information et que cessent les invectives, les attaques gratuites, parfois en dessous de la ceinture, des pro-gbagbo. Mais c'est mal connaître le FPI et le camp présidentiel. Kouadio Konan Bertin dit KKB, président national de la JPDCI et ses amis sont arrêtés, matraqués par la police avant même d'avoir quitté le périmètre du siège de leur parti. Le jeudi 14 janvier 2010, le ministre de l'Intérieur s'invite au débat de la CEI , encore une fois, sur le plateau. Il accuse le président Robert Beugré Mambé de fraude avant de demander au procureur de la République , Tchimou Raymond, d'ouvrir une enquête. Dès lors, les Ivoiriens, même ceux du camp présidentiel, la communauté internationale, les chefs religieux, la société civile, les chefs traditionnels, tous, auront compris que c'est une cabale du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Du monde entier, les messages affluent pour apporter leur soutien au président de la Commission , Robert Beugré Mambé et surtout pour dénoncer cette scabreuse démarche du camp présidentiel qui cadre mal avec le désir de leur champion d'aller " aux élections vite, vite ". Car, plus qu'une cabale, c'est à une véritable provocation que se livrent le chef de l'Etat et son camp pour tester les Ivoiriens après six reports, déjà, des élections. C'est dire que le pouvoir n'en est pas à sa première forfaiture, encore moins à sa première provocation.
Le déclic de cette posture de molosse est parti d'octobre 2005, après les tueries des 25, 26, 27 mars 2004. En ce mois d'octobre 2005, après la mise du Rassemblement des houphouéistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le 19 mai 2005, pour booster les élections, les jeunes de ce rassemblement, soudés comme un seul homme, gonflés à bloc et transcendant le traumatisme de mars 2004, se retrouvent au Parc des sports de Treichville, plein comme un œuf, pour exiger des élections au tenant du pouvoir dont le mandat arrivait à expiration. Un coup de fil est venu (de qui ?) mettre un frein à cet élan de conquête des libertés en Côte d'Ivoire. En août 2006, débutent les audiences foraines. Le FPI donne ordre à ses affidés de tout bloquer. La riposte des jeunes du RHDP, qui se fait pas, s'en allait leur dire que " majorité silencieuse " ne signifie pas lâcheté quand la sagesse (?) des chefs a mis un terme à ce qui résonnait, déjà, comme une correction à ces jeunes du camp présidentiel qui croient que la violence est l'apanage d'un seul groupe. Les déchets toxiques, pour une affaire d'argent, sont importés en Côte d'Ivoire par le régime FPI pour tuer des Ivoiriens. Les auteurs de cet acte ignoble sont identifiés et suspendus par le Premier ministre Charles Konan Banny. Le chef de l'Etat décide, unilatéralement, de les réintégrer dans leurs fonctions sans que la justice ait à investiguer. Les jeunes du RHDP s'insurgent contre monumentale forfaiture. Ils disent, non ! Venus d'Agnibilékrou, d'Agboville, de Sikensi, de Tiassalé, de Toumodi, de Divo, de Bangolo, de Toulépleu, de Tanda, Biankouma, Séguela, Abengourou, Gagnoa, Adzopé, de Bassam, d'Aboisso, de partout et bien sûr d'Abidjan, ils s'en allaient le signifier au protecteur des présumés criminels. En route, il leur sera dit que le dimanche, Dieu lui-même s'est reposé. Par conséquent, il leur était interdit de faire de la politique. Le chef de l'Etat a tranquillement intégré les présumés coupables dans l'affaire des déchets toxiques. Des gens sont morts cadeau puisque être " victime de déchets toxiques n'est pas un travail " pour les malades qui réclamaient leur part des 100 milliards payés par Trafigura.
Depuis ces temps où l'opposition ivoirienne a marqué son absence chronique du champ politique, tous les jours sont devenus " quartier libre " pour le camp présidentiel. Et leur chef de file multiplie les déclarations incendiaires, surtout à chaque approche des élections, des provocations. " S'il n'y a pas d'élections, ça fait quoi ? Il n'y a rien et il n'y aura rien " ! Le refrain dure six ans déjà puisqu'il y a eu six reports de la présidentielle ivoirienne. Sûr de son fait, le chef de l'Etat remet chaque fois le couvert. Et comme si cela ne suffisait que ses partisans humilient le RHDP en le traitant de rassemblement de pantouflards, il lui faut lui-même porter l'estocade : " Il n'y a d'opposants en Côte d'Ivoire ", soutenait-il dans une interview récemment. Et, comme il n'y a pas d'opposition, il veut appliquer à Robert Beugré Mambé, " Le loup et l'agneau " de La Fontaine à l'approche de la date fin février-début mars 2010.
Dirigeants du RHDP, nous croyons savoir que vous tenez un meeting commun, cela n'était depuis fort longtemps, pour vous pencher sur le cas de la CEI. Ce serait donc un parjure, de ma part, de dire que votre rencontre est d'importance. D'autant plus que dans vos interventions, vous avez démontré que votre adversaire commun ne veut pas aller à l'essentiel, à savoir, les élections.
Avec le cas de la CEI , le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a mis son joker en jeu. Son essai va-t-il être concluant ? Nous jouons maintenant à quitte ou double, aux instants finaux de la partie. Vous n'avez pas droit (simple avis d'observateur), vous membres du RHDP, à l'erreur. Si vous vous laissez couper les bras que sont vos jeunesses et vos femmes, votre handicap sera incurable et, nous dirions tous adieu, à jamais, à toute élection en Côte d'Ivoire.
Le Premier ministre, Guillaume Soro, dans ce croiser " le fer avec le fer " de Laurent Gbagbo, aura eu le mérite d'avoir pris une position suffisamment claire : Mambé n'a pas fauté ; Mambé reste à son poste de président de la CEI ; les élections auront lieu en mars 2010. Assurément que lors du conclave des Forces nouvelles dont les conclusions nous parviendront incessamment, il a donné des instructions fermes comme pour dire au camp présidentiel : Ca suffit ! C'est une provocation de trop. Lui qui n'a rien à perdre puisqu'il n'est pas candidat.
Nous sommes plus que rassuré en entendant les uns et les autres que le RHDP est conscient qu'il joue son va-tout, en ces heures cruciales. C'est le dernier virage pour Mabri, Anaky, mais surtout pour Bédié et Ouattara. Alors, que l'alliance des Houphouétistes prenne ses responsabilités devant l'Histoire, pour mettre fin, une bonne fois pour toutes, au diktat du clan présidentiel. Il y va de sa crédibilité et de l'avenir de la Côte d'Ivoire. Le Pr. Alphonse Djédjé Mady, président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, le dit si dignement ; " Sagesse n'est pas lâcheté ".
Alors, Messieurs les leaders du RHDP, le monde entier vous regarde !
Par Denis Kah Zion
Le déclic de cette posture de molosse est parti d'octobre 2005, après les tueries des 25, 26, 27 mars 2004. En ce mois d'octobre 2005, après la mise du Rassemblement des houphouéistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le 19 mai 2005, pour booster les élections, les jeunes de ce rassemblement, soudés comme un seul homme, gonflés à bloc et transcendant le traumatisme de mars 2004, se retrouvent au Parc des sports de Treichville, plein comme un œuf, pour exiger des élections au tenant du pouvoir dont le mandat arrivait à expiration. Un coup de fil est venu (de qui ?) mettre un frein à cet élan de conquête des libertés en Côte d'Ivoire. En août 2006, débutent les audiences foraines. Le FPI donne ordre à ses affidés de tout bloquer. La riposte des jeunes du RHDP, qui se fait pas, s'en allait leur dire que " majorité silencieuse " ne signifie pas lâcheté quand la sagesse (?) des chefs a mis un terme à ce qui résonnait, déjà, comme une correction à ces jeunes du camp présidentiel qui croient que la violence est l'apanage d'un seul groupe. Les déchets toxiques, pour une affaire d'argent, sont importés en Côte d'Ivoire par le régime FPI pour tuer des Ivoiriens. Les auteurs de cet acte ignoble sont identifiés et suspendus par le Premier ministre Charles Konan Banny. Le chef de l'Etat décide, unilatéralement, de les réintégrer dans leurs fonctions sans que la justice ait à investiguer. Les jeunes du RHDP s'insurgent contre monumentale forfaiture. Ils disent, non ! Venus d'Agnibilékrou, d'Agboville, de Sikensi, de Tiassalé, de Toumodi, de Divo, de Bangolo, de Toulépleu, de Tanda, Biankouma, Séguela, Abengourou, Gagnoa, Adzopé, de Bassam, d'Aboisso, de partout et bien sûr d'Abidjan, ils s'en allaient le signifier au protecteur des présumés criminels. En route, il leur sera dit que le dimanche, Dieu lui-même s'est reposé. Par conséquent, il leur était interdit de faire de la politique. Le chef de l'Etat a tranquillement intégré les présumés coupables dans l'affaire des déchets toxiques. Des gens sont morts cadeau puisque être " victime de déchets toxiques n'est pas un travail " pour les malades qui réclamaient leur part des 100 milliards payés par Trafigura.
Depuis ces temps où l'opposition ivoirienne a marqué son absence chronique du champ politique, tous les jours sont devenus " quartier libre " pour le camp présidentiel. Et leur chef de file multiplie les déclarations incendiaires, surtout à chaque approche des élections, des provocations. " S'il n'y a pas d'élections, ça fait quoi ? Il n'y a rien et il n'y aura rien " ! Le refrain dure six ans déjà puisqu'il y a eu six reports de la présidentielle ivoirienne. Sûr de son fait, le chef de l'Etat remet chaque fois le couvert. Et comme si cela ne suffisait que ses partisans humilient le RHDP en le traitant de rassemblement de pantouflards, il lui faut lui-même porter l'estocade : " Il n'y a d'opposants en Côte d'Ivoire ", soutenait-il dans une interview récemment. Et, comme il n'y a pas d'opposition, il veut appliquer à Robert Beugré Mambé, " Le loup et l'agneau " de La Fontaine à l'approche de la date fin février-début mars 2010.
Dirigeants du RHDP, nous croyons savoir que vous tenez un meeting commun, cela n'était depuis fort longtemps, pour vous pencher sur le cas de la CEI. Ce serait donc un parjure, de ma part, de dire que votre rencontre est d'importance. D'autant plus que dans vos interventions, vous avez démontré que votre adversaire commun ne veut pas aller à l'essentiel, à savoir, les élections.
Avec le cas de la CEI , le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a mis son joker en jeu. Son essai va-t-il être concluant ? Nous jouons maintenant à quitte ou double, aux instants finaux de la partie. Vous n'avez pas droit (simple avis d'observateur), vous membres du RHDP, à l'erreur. Si vous vous laissez couper les bras que sont vos jeunesses et vos femmes, votre handicap sera incurable et, nous dirions tous adieu, à jamais, à toute élection en Côte d'Ivoire.
Le Premier ministre, Guillaume Soro, dans ce croiser " le fer avec le fer " de Laurent Gbagbo, aura eu le mérite d'avoir pris une position suffisamment claire : Mambé n'a pas fauté ; Mambé reste à son poste de président de la CEI ; les élections auront lieu en mars 2010. Assurément que lors du conclave des Forces nouvelles dont les conclusions nous parviendront incessamment, il a donné des instructions fermes comme pour dire au camp présidentiel : Ca suffit ! C'est une provocation de trop. Lui qui n'a rien à perdre puisqu'il n'est pas candidat.
Nous sommes plus que rassuré en entendant les uns et les autres que le RHDP est conscient qu'il joue son va-tout, en ces heures cruciales. C'est le dernier virage pour Mabri, Anaky, mais surtout pour Bédié et Ouattara. Alors, que l'alliance des Houphouétistes prenne ses responsabilités devant l'Histoire, pour mettre fin, une bonne fois pour toutes, au diktat du clan présidentiel. Il y va de sa crédibilité et de l'avenir de la Côte d'Ivoire. Le Pr. Alphonse Djédjé Mady, président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, le dit si dignement ; " Sagesse n'est pas lâcheté ".
Alors, Messieurs les leaders du RHDP, le monde entier vous regarde !
Par Denis Kah Zion