Selon les dernières informations, Robert Beugré Mambé, le président de la Cei a choisi de ne se déplacer désormais qu’en véhhicule blindé. Il laisse ainsi de côté son véhicule de commandement pour se réfugier dans les 4X4 blindés que l’Onuci met à la disposition des personnalités sensibles. Souvent, on l’a également vu en véhicule banalisé, se rendre à certains de ses rendez-vous. Mambé, mis sous pression par Désiré Tagro, ne veut pas courir le risque d’une interpellation. De sources bien introduites, il prend toutes ses précautions pour éviter d`être arrêté. Car, il ne faut pas l`oublier, la justice peut procéder par interpellation pour contraindre quiconque refuse de se présenter devant elle de s`exécuter. Circuler à bord d`un blindé de l`Opération des nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci) c’est se mettre sous extra-territorialité durant tout le trajet, estime-t-il.
Désiré Tagro d’ailleurs, en déboulant au milieu de cette affaire comme un escadron de cavalerie au milieu d’un champ de bataille, a fait plus de mal que de bien. En saisissant le procureur de la République, il a mis la justice ivoirienne en demeure d’apporter des réponses aux accusations du camp présidentiel. Du coup, l’annonce de la conférence de presse du procureur Raymond Tchimou, a attisé la curiosité des Ivoiriens, qui voulaient en avoir le coeur net sur cette affaire qui défraie la chronique. A dire vrai, la conférence de presse ne nous a pas appris grand-chose. Le procureur Tchimou a seulement dit pourquoi il mène cette enquête et les buts qu’il poursuit. Chose que l`on savait depuis la déclaration de Désiré Tagro. Force est donc de constater que le magistrat n’a pas réuni suffisamment d’éléments pour engager des responsabilités. Dans ce cas, pourquoi a-t-il fait sa sortie? A quoi cela a-t-il servi? Faut-il lui en vouloir? Beaucoup pensent que non, car en vérité, derrière lui, il y a un homme, Désiré Tagro, qui pousse à la roue. En fait, qu’est-ce que Tchimou a fait jusque-là? Auditionner des personnes qui n’ont aucun poids sur le processus d’identification. Tous ceux qu’il a entendus ne sont pas prégnants sur le processus. Les vraies têtes ont réfusé de déferer à ses convocations. A commencer par le directeur général de Sagem sécurité, Sidi Mohamed Kagnassi. Les informaticiens de la Cei impliqués dans le “travail interne” n’ont pas été entendus non plus. Robert Beugré Mambé clame qu’il ne repondra à aucune convocation de la Justice. Il estime qu`il a été installé en vertu d’une résolution de l`Onu qui est une juridiction internationale. Celle-ci étant supérieure à la juridiction nationale, le président de la Cei s’estime couvert par une immunité qui lui permet de ne pas se présenter devant Tchimou.
Le Premier ministre Guillaume Soro, très remonté contre Désiré Tagro, ne veut pas entendre parler d’une audition, même en tant que témoin.
Le dossier dont hérite le procureur est donc entier au moment où ce dernier décide de parler aux journalistes.
On se demande finalement à quoi auront servi les sorties fracassantes de Désiré Tagro, à part jeter de l’huile sur le feu du processus de sortie de crise. Car même s’il faut le reconnaître, dans sa déclaration le ministre Tagro a posé des questions essentielles, des questions ayant trait à la crédibilité de la liste électorale définitive, la solution et les attitudes qu’il a choisies d’adopter sont assurément contre-productives. Ces questions étant éminemment politiques, pourquoi n’a-t-il pas opté pour leur règlement politique ?
Tout ce qu’il a réussi à faire jusque-là, c’est de donner à l’opinion l’impression que Beugré Mambé est victime d`une machination politique. Qu’on lui intente un procès en sorcellerie. Il le fait quasiment passer pour un martyr de la démocratie. Alors qu`en réalité, les procès verbaux des dernières réunions des commissaires de la Cei et les témoignages recueillis par l`institution elle-même prouvent qu`il y a bel et bien problème sur le cas des 429.000 enrôlés. Tout ce que Désiré Tagro a réussi à faire jusque-là, c’est de mettre inutilement la pression sur le processus de paix et d’exacerber les tensions politiques, alors que des personnes plus avisées sont à pied d’œuvre pour éteindre le feu et régler les problèmes.
Bidi Ignace
Désiré Tagro d’ailleurs, en déboulant au milieu de cette affaire comme un escadron de cavalerie au milieu d’un champ de bataille, a fait plus de mal que de bien. En saisissant le procureur de la République, il a mis la justice ivoirienne en demeure d’apporter des réponses aux accusations du camp présidentiel. Du coup, l’annonce de la conférence de presse du procureur Raymond Tchimou, a attisé la curiosité des Ivoiriens, qui voulaient en avoir le coeur net sur cette affaire qui défraie la chronique. A dire vrai, la conférence de presse ne nous a pas appris grand-chose. Le procureur Tchimou a seulement dit pourquoi il mène cette enquête et les buts qu’il poursuit. Chose que l`on savait depuis la déclaration de Désiré Tagro. Force est donc de constater que le magistrat n’a pas réuni suffisamment d’éléments pour engager des responsabilités. Dans ce cas, pourquoi a-t-il fait sa sortie? A quoi cela a-t-il servi? Faut-il lui en vouloir? Beaucoup pensent que non, car en vérité, derrière lui, il y a un homme, Désiré Tagro, qui pousse à la roue. En fait, qu’est-ce que Tchimou a fait jusque-là? Auditionner des personnes qui n’ont aucun poids sur le processus d’identification. Tous ceux qu’il a entendus ne sont pas prégnants sur le processus. Les vraies têtes ont réfusé de déferer à ses convocations. A commencer par le directeur général de Sagem sécurité, Sidi Mohamed Kagnassi. Les informaticiens de la Cei impliqués dans le “travail interne” n’ont pas été entendus non plus. Robert Beugré Mambé clame qu’il ne repondra à aucune convocation de la Justice. Il estime qu`il a été installé en vertu d’une résolution de l`Onu qui est une juridiction internationale. Celle-ci étant supérieure à la juridiction nationale, le président de la Cei s’estime couvert par une immunité qui lui permet de ne pas se présenter devant Tchimou.
Le Premier ministre Guillaume Soro, très remonté contre Désiré Tagro, ne veut pas entendre parler d’une audition, même en tant que témoin.
Le dossier dont hérite le procureur est donc entier au moment où ce dernier décide de parler aux journalistes.
On se demande finalement à quoi auront servi les sorties fracassantes de Désiré Tagro, à part jeter de l’huile sur le feu du processus de sortie de crise. Car même s’il faut le reconnaître, dans sa déclaration le ministre Tagro a posé des questions essentielles, des questions ayant trait à la crédibilité de la liste électorale définitive, la solution et les attitudes qu’il a choisies d’adopter sont assurément contre-productives. Ces questions étant éminemment politiques, pourquoi n’a-t-il pas opté pour leur règlement politique ?
Tout ce qu’il a réussi à faire jusque-là, c’est de donner à l’opinion l’impression que Beugré Mambé est victime d`une machination politique. Qu’on lui intente un procès en sorcellerie. Il le fait quasiment passer pour un martyr de la démocratie. Alors qu`en réalité, les procès verbaux des dernières réunions des commissaires de la Cei et les témoignages recueillis par l`institution elle-même prouvent qu`il y a bel et bien problème sur le cas des 429.000 enrôlés. Tout ce que Désiré Tagro a réussi à faire jusque-là, c’est de mettre inutilement la pression sur le processus de paix et d’exacerber les tensions politiques, alors que des personnes plus avisées sont à pied d’œuvre pour éteindre le feu et régler les problèmes.
Bidi Ignace