Un groupe de chefs coutumiers et quelques dignitaires religieux ont entrepris d’intervenir dans la situation politique assez tendue qui prévaut dans le pays. Particulièrement, ces médiateurs ont pris langue avec le président du Pdci. Ils ont demandé au doyen d’âge du Rassemblement des Houphouétistes pour le développement et la paix, Rhdp, Henri Konan Bédié, d’user de son influence et obtenir l’annulation de la marche projetée par la jeunesse de cette alliance de partis pour le 26 janvier prochain. Ce n’est pas la première fois que de telles démarches sont entreprises en Côte d’Ivoire. Mais, la question se pose aujourd’hui comme par le passé de savoir l’objectif visé par ces acteurs de la société civile. Chefs traditionnels et responsables religieux sont parmi les observateurs avisés de la marche d’un pays. Particulièrement quand celui-ci est dans un processus de sortie de crise comme c’est le cas aujourd’hui en Côte d’ivoire. Ils voient donc, plus que les acteurs impliqués dans la gestion au quotidien et les opposants, les disfonctionnements, les dérives, les injustices qui ont cours et les menaces qu’ils font courir à tous. En pareil cas, la sagesse appelle à agir en amont et amener ceux qui abusent d’une position ou d’un pouvoir à agir pour le bien de tous. Ou du moins, les inviter à respecter les droits des autres. Dans le cas spécifique de la marche des jeunes, elle vise à rappeler aux responsables que la télévision et la radio nationales ne sont pas la propriété d’un groupe d’Ivoiriens mais de l’ensemble de la population. Les médiateurs en mission regardent bien les médias de service public. Ils savent ce qui s’y passe ; la caporalisation outrancière de la Rti n’est plus à démontrer. Laisser prospérer les dérives et jouer aux pompiers près des victimes s’apparente à un coup de main aux bourreaux de la démocratie.
D. Al Seni
D. Al Seni