C’est fait ! La Commission centrale de la Commission électorale indépendante (CEI) que préside Robert Beugré Mambé a rendu publiques les conclusions des auditions internes qui se sont déroulées sur plusieurs jours. Il ressort de ces séances de travail qu’effectivement, Mambé a donné discrètement à chaque informaticien envoyé en mission pour la formation des commissaires locaux à l’utilisation d’un logiciel de SAGEM-SECURITE un CD comportant un fichier de 429000 pétitionnaires qui seraient issus d’un croisement qu’aurait fait le service informatique de la CEI.
La Commission centrale de la CEI ajoute, dans son communiqué, que le fichier en question a été effectivement installé sur les ordinateurs de nombreuses CEI locales. Cela, à l’insu de ceux qui dirigent ces CEI locales.
La première remarque à faire est que la déclaration de la CEI a mis longtemps pour sortir au grand jour. Elle est le fruit de nombreuses et intenses négociations au sein de l’institution chargée des élections pour que celle-ci ne se déculotte pas et n’expose pas, de ce fait, son président. Partant de cette information, on imagine bien le ton qu’aurait pris le communiqué si les tractations n’avaient pas précédé son accouchement.
Toutefois, il faut saluer le courage des commissaires de la CEI qui ont bataillé dur pour arriver à cette déclaration consensuelle.
La deuxième remarque à faire tient au fond de la déclaration. Il est notoirement remarquable que le travail de croisement opéré par le service informatique de la CEI l’a été par le seul fait du président Mambé qui, du reste, n’a pas jugé utile d’en informer ses proches collaborateurs.
Troisième chose à retenir, c’est le caractère prémédité de la fraude. Elle a été longtemps préparée avant que, le 31 décembre 2009, chaque informaticien envoyé en mission ne porte sur lui un CD contenant le fichier des 429000 pétitionnaires. Comme l’a reconnu la dernière fois, devant le tribunal de première instance de Daloa, l’informaticien Badou Essoh, le fichier de ces pétitionnaires a été installé sur les ordinateurs des CEI locales. En clair, on avait réussi à intégrer ces 429000 personnes à problèmes sans qu’elles ne passent devant les commissions chargées du contentieux. C’est seulement lorsque le pot-aux-roses a été découvert ici à Abidjan que ordre a été donné illico presto aux informaticiens de détruire le fameux fichier.
On voit bien qu’il est archi-faux de parler de “dysfonctionnement manifeste de certains de ses services”, comme veut se défendre la CEI. Mambé et ses camarades regroupés au sein du RHDP ont voulu frauder. Ils ont été pris la main dans le sac. C’est à juste titre que la déclaration “présente tous ses regrets pour les désagréments causés à la nation et s’engage à prendre, dans les meilleurs délais, toutes les mesures correctives conséquentes”.
Le fait même de reconnaître qu’il y a eu un dysfonctionnement aussi important est un message important que les membres de la CEI envoient aux Ivoiriens et au monde pour dire qu’ils ont fauté et qu’ils méritent les sanctions qui s’imposent. Et la première sanction à prendre, pour nous, c’est de demander à Mambé, qui doit proclamer les résultats de la prochaine présidentielle, de s’en aller en douceur pour que la confiance revienne entre les populations et la CEI. En tout état de cause, l’enquête diligentée par la Justice situera les uns et les autres. Surtout ceux qui ont passé leur temps à jaser et à donner de bons points à Mambé. Maintenant que son … est dehors, que vont-ils nous proposer d’autre comme chanson ?
Abdoulaye Villard Sanogo
La Commission centrale de la CEI ajoute, dans son communiqué, que le fichier en question a été effectivement installé sur les ordinateurs de nombreuses CEI locales. Cela, à l’insu de ceux qui dirigent ces CEI locales.
La première remarque à faire est que la déclaration de la CEI a mis longtemps pour sortir au grand jour. Elle est le fruit de nombreuses et intenses négociations au sein de l’institution chargée des élections pour que celle-ci ne se déculotte pas et n’expose pas, de ce fait, son président. Partant de cette information, on imagine bien le ton qu’aurait pris le communiqué si les tractations n’avaient pas précédé son accouchement.
Toutefois, il faut saluer le courage des commissaires de la CEI qui ont bataillé dur pour arriver à cette déclaration consensuelle.
La deuxième remarque à faire tient au fond de la déclaration. Il est notoirement remarquable que le travail de croisement opéré par le service informatique de la CEI l’a été par le seul fait du président Mambé qui, du reste, n’a pas jugé utile d’en informer ses proches collaborateurs.
Troisième chose à retenir, c’est le caractère prémédité de la fraude. Elle a été longtemps préparée avant que, le 31 décembre 2009, chaque informaticien envoyé en mission ne porte sur lui un CD contenant le fichier des 429000 pétitionnaires. Comme l’a reconnu la dernière fois, devant le tribunal de première instance de Daloa, l’informaticien Badou Essoh, le fichier de ces pétitionnaires a été installé sur les ordinateurs des CEI locales. En clair, on avait réussi à intégrer ces 429000 personnes à problèmes sans qu’elles ne passent devant les commissions chargées du contentieux. C’est seulement lorsque le pot-aux-roses a été découvert ici à Abidjan que ordre a été donné illico presto aux informaticiens de détruire le fameux fichier.
On voit bien qu’il est archi-faux de parler de “dysfonctionnement manifeste de certains de ses services”, comme veut se défendre la CEI. Mambé et ses camarades regroupés au sein du RHDP ont voulu frauder. Ils ont été pris la main dans le sac. C’est à juste titre que la déclaration “présente tous ses regrets pour les désagréments causés à la nation et s’engage à prendre, dans les meilleurs délais, toutes les mesures correctives conséquentes”.
Le fait même de reconnaître qu’il y a eu un dysfonctionnement aussi important est un message important que les membres de la CEI envoient aux Ivoiriens et au monde pour dire qu’ils ont fauté et qu’ils méritent les sanctions qui s’imposent. Et la première sanction à prendre, pour nous, c’est de demander à Mambé, qui doit proclamer les résultats de la prochaine présidentielle, de s’en aller en douceur pour que la confiance revienne entre les populations et la CEI. En tout état de cause, l’enquête diligentée par la Justice situera les uns et les autres. Surtout ceux qui ont passé leur temps à jaser et à donner de bons points à Mambé. Maintenant que son … est dehors, que vont-ils nous proposer d’autre comme chanson ?
Abdoulaye Villard Sanogo