Le chef de l'Etat ne pourra plus nommer de façon unilatérale aux hautes fonctions de l'Etat. Désormais, il doit tenir compte de l'avis de l'Assemblée nationale avant toute nomination en vue d'avoir des cadres compétents aux différents postes à pourvoir. Le Parlement, dans le cadre du renforcement de ses prérogatives, votera une loi instituant la prestation de serment à l'entrée en fonction des élus et membres du gouvernement. Ce sont les réformes que prévoit le Plan national de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Jeudi à Yamoussoukro, à la clôture du séminaire de validation de ce document, plusieurs recommandations ont été faites par les 300 participants provenant des institutions de la République, de l'administration publique, des collectivités décentralisées, des organisations de la société civile, du secteur privé et des partenaires au développement. Ainsi, au titre du Contrôle de l'action gouvernementale, de la transparence des finances et des marchés publics, de la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, il s'agira d'instaurer la culture de la gestion axée sur les résultats. Avec une forte implication de la société civile dans l'action gouvernementale. En attendant de ratifier la convention des Nations unies relatives à la lutte contre la corruption, l'Etat entend créer un fonds spécial pour recueillir les produits du gel, de la confiscation et de la saisie des avoirs en matière de financement du terrorisme et de blanchiment de capitaux. Les pouvoirs publics veulent rendre obligatoire la réalisation d'études d'impact des textes à incidence sur les secteurs économiques. Selon Mme Amani Druide Roberte Tania, Secrétaire national à la Gouvernance et au renforcement des capacités, une «étape majeure» vient d'être franchie dans la moralisation de la vie publique. D'autant que le Plan national constitue, à ses yeux, un cadre de référence devant guider l'action gouvernementale. «Nous devons nous engager pour sa mise en œuvre », a-t-elle souligné. Pour Assémian Alexandre, directeur de cabinet du ministre d'Etat, ministre du Plan et du Développement, la bonne gouvernance n'est une affaire de conditionnalité mais de développement durable. «Ce n'est pas pour satisfaire à une exigence extérieure. C'est plutôt pour le bien-être de nos populations », a-t-il soutenu, estimant qu'il s'agit de mettre en place des «infrastructures institutionnelles». «Pour cela, il faut que nos institutions existent d'abord et qu'il y ait un changement de comportement», a-t-il conclu.
Cissé Cheick Ely, envoyé spécial à Yamoussoukro
Cissé Cheick Ely, envoyé spécial à Yamoussoukro