Eburnews - La présentation des travaux d’un atelier d’écriture à l’attention de rappeurs, de chanteurs, de poètes et de certains amoureux de l’art et de la culture a donné lieu à un petit concert au Goethe Institut Côte d’Ivoire le 22 janvier dernier dans la salle de spectacle de cette institution. La clairvoyance des textes valait le détour…
Une voix d’or perd ses pouvoirs sans des textes judicieux et sans le sourire des textes, le plus respectable timbre vocal tomberait dans les oreilles comme un caillou sur les orteils. « Mots pour maux », l’atelier d’écriture qui s’est déroulé au Goethe-Institut Côte d’Ivoire et animé par l’artiste chanteur Kajeem, nourrissait justement l’ambition d’éviter ce drame aux mélomanes. Durant trois jours, environ 25 jeunes, parmi lesquels une brochette de rappeurs, ont fait la rencontre des rimes et des figures de style qui irriguent les mots de sons et de lumières, de couleurs et de vie. Au quatrième jour de cette rencontre d’apprentissage, les participants ont produit leur premier spectacle, devant un public conquis. Le groupe Sahleem venu d’Abobo a fait résonner ses rimes d’écorché vif, dans un rap dégoulinant de révolte. Le verbe incisif et les textes taillés dans l’écorche des constats amers, ils ont vomi à coup de dérisions leur dégoût des dérives sociales qui ont pris la société ivoirienne en otage en enlevant à la jeunesse des quartiers défavorisés l’espoir d’entrevoir un jour le bout du tunnel. Leurs mots, poignants et virevoltants, semblent faire le tour de leurs propres déboires, miroir dans lequel beaucoup de jeunes de leur âge finissent par se reconnaître. Autre rap, nouvelle récrimination portée par une voix féminine. La filiforme Angela M.C sanglée dans une robe noire, s’est attaquée à la guerre, avec sur le bout des lèvres ce refrain : « Plus jamais la guerre ». Actualité oblige, l’animateur de l’atelier avait demandé aux participants de rallier le thème de l’anniversaire des cinquante ans d’indépendance des pays africains, qu’ils s’apprêtent à fêter avec faste.
Des textes désabusés et désappointés ont rappelé à l’ordre les futurs fêtards, dans un procès sans gants contre les errements en cours depuis la pseudo indépendance. Le compteur sur le bilan des indépendances est resté pour l’essentiel désespérément bloqué à zéro, tant les rappeurs n’ont rien raté dans leur dénonciation, même pas les concours de miss qui offrent des voitures au sourire le plus parfait. Des applaudissements ont salué ces critiques acerbes, qui ont quand bien même irrité un spectateur: « C’est quand même leur continent, ils doivent le critiquer avec une certaine retenue », a-t-il murmuré. Pour un autre, c’est au contraire une bonne nouvelle de savoir que des jeunes gens sont au fait de tout ce qui ne tourne pas rond dans leur société. Les artistes connues, Pris’ K et Nash, ont également pris part à l’atelier. Une réussite pour Kajeem pour qui cet atelier représente un centre d’accouchement d’idées. Il a aussi indiqué que comme dans tout corps de métier, la musique recèle des codes, un langage qu’il faut acquérir. « Avec une feuille et un stylo, on peut réécrire le monde », s’est-il réjoui.
Un album sur l’anniversaire des cinquante ans d’indépendance des pays africains devra réunir prochainement tous les participants de l’atelier, a promis Kajeem.
Fortuné Bationo
Une voix d’or perd ses pouvoirs sans des textes judicieux et sans le sourire des textes, le plus respectable timbre vocal tomberait dans les oreilles comme un caillou sur les orteils. « Mots pour maux », l’atelier d’écriture qui s’est déroulé au Goethe-Institut Côte d’Ivoire et animé par l’artiste chanteur Kajeem, nourrissait justement l’ambition d’éviter ce drame aux mélomanes. Durant trois jours, environ 25 jeunes, parmi lesquels une brochette de rappeurs, ont fait la rencontre des rimes et des figures de style qui irriguent les mots de sons et de lumières, de couleurs et de vie. Au quatrième jour de cette rencontre d’apprentissage, les participants ont produit leur premier spectacle, devant un public conquis. Le groupe Sahleem venu d’Abobo a fait résonner ses rimes d’écorché vif, dans un rap dégoulinant de révolte. Le verbe incisif et les textes taillés dans l’écorche des constats amers, ils ont vomi à coup de dérisions leur dégoût des dérives sociales qui ont pris la société ivoirienne en otage en enlevant à la jeunesse des quartiers défavorisés l’espoir d’entrevoir un jour le bout du tunnel. Leurs mots, poignants et virevoltants, semblent faire le tour de leurs propres déboires, miroir dans lequel beaucoup de jeunes de leur âge finissent par se reconnaître. Autre rap, nouvelle récrimination portée par une voix féminine. La filiforme Angela M.C sanglée dans une robe noire, s’est attaquée à la guerre, avec sur le bout des lèvres ce refrain : « Plus jamais la guerre ». Actualité oblige, l’animateur de l’atelier avait demandé aux participants de rallier le thème de l’anniversaire des cinquante ans d’indépendance des pays africains, qu’ils s’apprêtent à fêter avec faste.
Des textes désabusés et désappointés ont rappelé à l’ordre les futurs fêtards, dans un procès sans gants contre les errements en cours depuis la pseudo indépendance. Le compteur sur le bilan des indépendances est resté pour l’essentiel désespérément bloqué à zéro, tant les rappeurs n’ont rien raté dans leur dénonciation, même pas les concours de miss qui offrent des voitures au sourire le plus parfait. Des applaudissements ont salué ces critiques acerbes, qui ont quand bien même irrité un spectateur: « C’est quand même leur continent, ils doivent le critiquer avec une certaine retenue », a-t-il murmuré. Pour un autre, c’est au contraire une bonne nouvelle de savoir que des jeunes gens sont au fait de tout ce qui ne tourne pas rond dans leur société. Les artistes connues, Pris’ K et Nash, ont également pris part à l’atelier. Une réussite pour Kajeem pour qui cet atelier représente un centre d’accouchement d’idées. Il a aussi indiqué que comme dans tout corps de métier, la musique recèle des codes, un langage qu’il faut acquérir. « Avec une feuille et un stylo, on peut réécrire le monde », s’est-il réjoui.
Un album sur l’anniversaire des cinquante ans d’indépendance des pays africains devra réunir prochainement tous les participants de l’atelier, a promis Kajeem.
Fortuné Bationo