Marche du Rjdp sur la RTI ce matin / Karamoko Yayoro (président en exercice du Rjdp) : “La marche d`aujourd`hui n`est qu`un début. Il faut que nous arrivions à avoir une date des élections”

M le président, quelles sont les consignes aux militants du Rhdp pour la marche de ce matin ?

La marche est pacifique. Je voudrais insister pour dire que la marche est pacifique. Nous demandons à tous nos militants, à tous nos sympathisants, à tous les démocrates, à tous les libres penseurs, à tous les Ivoiriens et à tous les habitants de ce pays qui aiment la paix, qui aiment la démocratie, qui veulent un redécollage économique de notre pays, de venir à la marche.

Mais qu'ils sachent que nous allons marcher en chantant, qu'ils ne viennent ni avec un bâtonnet, ni avec une pierre, ni avec un gourdin. C'est une marche pacifique de marcheurs aux mains nues. De toutes les façons, nous allons montrer, lever les mains en l'air au cours de la marche pour montrer que nous n'avons rien sur nous. Parce qu'on nous apprend que des gens font courir de folles rumeurs pour dire que nos partisans seront armés. Je voudrais alors rassurer la police, la gendarmerie, l'Onuci que c'est une marche pacifique et nous entendons qu'elle soit pacifique.

Comment sera sécurisée la marche ?

La marche sera encadrée par les Forces de défense et de sécurité, c'est-à-dire la police et la gendarmerie. Pour la gendarmerie dans sa composante police et puis par l'Onuci. Nous avons eu des séances de travail, le samedi avec l'ensemble de ces Forces et puis dimanche dernier à notre point de presse, vous avez vu aussi la police de l'Onuci. Nous aurons nous-mêmes une sécurité interne de plus de 1000 personnes qui seront suffisamment visibles. Donc, il faudrait que tous les marcheurs se conforment aux consignes de sécurité, il y va de notre crédibilité. La marche d'aujourd'hui n'est qu'un début parce qu'au bout de tout cela, il faut que nous arrivions à avoir une date fixe des futures élections, il faut que nous ayons avant cela, la date de la publication de la liste électorale définitive et que nous ayons les élections. La marche d'aujourd'hui pour nous n'est qu'un début, donc, il ne faudrait pas que les gens soient plus excités que cela. Laissons l'excitation aux jeunes patriotes. Pour nous, cette marche marque aussi la fin des marches sauvages et non autorisées. Et on voudrait prendre à témoin, toutes les autorités policières, judiciaires et administratives de ce pays pour dire que désormais, si quelqu'un doit marcher quel que soit son bord politique, il faudrait qu'il suive les mêmes voies que nous parce qu'il ne serait pas dit que les houphouetistes doivent, eux, aller à la police pour avoir une autorisation et puis les autres comme les patriotes peuvent se lever et marcher comme ils veulent sans autorisation. Il faut qu'on arrive à un pays normal où tout se fait dans les normes et selon la loi.

Avez-vous arrêté des dispositions pour enrayer tous les cas d'infiltration ?

Nous avons informé les Forces de défense et de sécurité, nous avons pris les dispositions à notre niveau et je pense que toutes ces rumeurs sont distillées pour saper le moral de nos militants pour ne pas qu'ils sortent. Nous leur disons que ce sont de fausses rumeurs et de folles rumeurs pour ne pas qu'ils sortent. Il faut qu'ils sortent nombreux. Une fois que la foule sera là, personne ne pourra nous infiltrer. Si vous vous souvenez, les premiers meetings du Rhdp, que ce soit du Rdr ou du Pdci, on disait : le meeting sera infiltré, au retour il y aura des casses. Mais nous avons fait tous les meetings où on rassemble plus de 50 000 personnes et on rentre tranquillement chez nous. Après donc le sit-in, nous allons replier au siège du Pdci où vont rester stationnés les cars et nos militants vont emprunter les cars à ce niveau. Comme on ne doit pas donner d'excuses aux casseurs, après avoir donné la motion à la direction de la Rti, nous allons revenir sur nos pas, avec nos marcheurs. Si quelqu'un, entre-temps, casse quelque part aux Deux plateaux, on saura que ce ne sont pas les militants du Rhdp.

Propos recueillis par Paul Koffi et Diarrassouba Sory