Pour la première fois de l'histoire, des Ivoiriens non contents du fonctionnement de leur premier outil audiovisuel vont marcher pour protester. C'est que la RTI a véritablement dépassé les bornes. A la suite de cette marche, des choses devront changer dans cette maison pour que la radio télévision nationale soit véritablement au service de tout le monde.
De frustration en frustration, les Ivoiriens en sont aujourd'hui à la grosse colère contre les responsables de la RTI qui ont laissé prospérer sinon organisé et entretenu ce qui a provoqué l'ire collective qui s'exprime ce matin à travers cette manifestation de protestation. Ils sont nombreux, les reproches faits à M. Brou Amessan Pierre et à la RTI qu'il dirige. Entre beaucoup d'autres, voici ce que les observateurs retiennent :
- La répartition inégale du temps d'antenne accordé aux partis et groupements et mouvements politiques. Le point fait par le CNCA pour le mois de novembre 2009 établit ceci : Sur la première chaine de la télévision ivoirienne, Le FPI et six de ses satellites totalisent 58 minutes et 15 secondes sur un temps 1H 51 minutes et 12 secondes consacrées aux Partis politiques. Les mouvements et clubs de soutien à Gbagbo totalisent 1H 02 minutes et 11 secondes sur un temps de 1H 12 minutes et 12 secondes consacré aux associations à caractère politique. Toutes les autres associations du pays n'ont eu droit qu'à 10 minutes 01 seconde en un mois.
- Les journaux télévisés unidirectionnels : outre les longs temps accordés au seul camp de Laurent Gbagbo, il n'est pas rare que Blé Goudé au nom des "patriotes" FPI vienne, sur le plateau du journal télévisé, lancer des invectives à qui il veut. On peut même interrompre le journal télévisé pour lui permettre de faire passer son message, là où les autres jeunes du pays attendront des semaines, voire des mois.
- La RTI est devenue aujourd'hui une chaine plus que privée au service d'un seul parti et donc d'une seule partie. Dans la crise qui a opposé le camp présidentiel à la CEI, jamais la RTI n'a donné la parole à une autre tendance qu'au camp accusateur. Même le mis en cause n'a pas eu droit à un temps de parole. Où est donc l'équilibre de l'information ? Dans la crise de l'ANCI, pendant que Béchio le dissident qui revient au FPI a 8 minutes d'explication au journal télévisé, Zémogo l'accusé, n'a pas eu droit à la parole, parce qu'il est resté dans l'opposition.
- Si la RTI, souvent par manque d'éléments, doit passer un élément ou un reportage sur une activité des partis ou groupements politiques de l'opposition, elle le fait avec souvent deux à trois semaines de retard. Tandis que l'anniversaire du moindre militant du FPI est passé le soir même.
La preuve, jusqu'à ce jour toutes les tournées des candidats Bédié et Ouattara ne sont pas encore présentées à la télévision et à la radio. Et quand ils voudront les présenter, ce sera avec leurs commentaires qui enlèvent tout le contenu. Alors que la moindre sortie des proches du camp Gbagbo est diffusée et commentée
- Les commentaires et autres positions qui tranchent avec le statut de media de service public. Quand le présentateur du journal ou d'une émission se met dans la peau d'un militant du FPI pour acculer, à travers ses mots et autres questions, ceux qu'ils considèrent comme les adversaires de son parti, la RTI ne peut plus être crédible. Le dernier éditorial d'Eloi Oulaï, directeur de Radio Côte d'Ivoire, n'était pas moins qu’une intervention de meeting FPI et des injures contre Mambé, le président d'une institution.
- Le PDCI-RDA, à l'instar des autres partis de l'opposition, a, à maintes reprises interpellé les responsables des médias de services publics, mais rien n'y fit. Les rencontres que le patron du Conseil National de Contrôle de l'Audiovisuel (CNCA), Franck Anderson Kouassi a eues avec les différents partis politiques et les patrons des médias d'Etat n'ont rien changé. Même ceux des Ivoiriens qui se sentent lésés par le traitement de l'information à la RTI et qui ont saisi le CNCA n'ont jamais eu gain de cause.
La RTI avait été une chaîne privée qui se mettait au service du seul FPI et de son candidat Gbagbo, il n'y aurait pas à redire. Mais elle est un instrument de service public, financé avec la contribution de tout le monde, sans distinction. Elle devrait se mettre au service de tous. Il est donc incompréhensible que fonctionnant avec l'argent de tout le monde, elle se mette d'un seul côté pour combattre les autres. C'est le mécontentement engendré par tant de frustrations que les jeunes Ivoiriens expriment ce matin. Sans violence. Avec l'espoir que les choses changent.
Car la télé doit revenir à l'exécution du contenu de son cahier des charges qui est d'être au service de tous, dans le traitement de l'information, l'éducation et la détente. Ce qui se passera ce matin contribue à la lutte pour la liberté d'expression et donc pour la démocratie.
Eddy PEHE
De frustration en frustration, les Ivoiriens en sont aujourd'hui à la grosse colère contre les responsables de la RTI qui ont laissé prospérer sinon organisé et entretenu ce qui a provoqué l'ire collective qui s'exprime ce matin à travers cette manifestation de protestation. Ils sont nombreux, les reproches faits à M. Brou Amessan Pierre et à la RTI qu'il dirige. Entre beaucoup d'autres, voici ce que les observateurs retiennent :
- La répartition inégale du temps d'antenne accordé aux partis et groupements et mouvements politiques. Le point fait par le CNCA pour le mois de novembre 2009 établit ceci : Sur la première chaine de la télévision ivoirienne, Le FPI et six de ses satellites totalisent 58 minutes et 15 secondes sur un temps 1H 51 minutes et 12 secondes consacrées aux Partis politiques. Les mouvements et clubs de soutien à Gbagbo totalisent 1H 02 minutes et 11 secondes sur un temps de 1H 12 minutes et 12 secondes consacré aux associations à caractère politique. Toutes les autres associations du pays n'ont eu droit qu'à 10 minutes 01 seconde en un mois.
- Les journaux télévisés unidirectionnels : outre les longs temps accordés au seul camp de Laurent Gbagbo, il n'est pas rare que Blé Goudé au nom des "patriotes" FPI vienne, sur le plateau du journal télévisé, lancer des invectives à qui il veut. On peut même interrompre le journal télévisé pour lui permettre de faire passer son message, là où les autres jeunes du pays attendront des semaines, voire des mois.
- La RTI est devenue aujourd'hui une chaine plus que privée au service d'un seul parti et donc d'une seule partie. Dans la crise qui a opposé le camp présidentiel à la CEI, jamais la RTI n'a donné la parole à une autre tendance qu'au camp accusateur. Même le mis en cause n'a pas eu droit à un temps de parole. Où est donc l'équilibre de l'information ? Dans la crise de l'ANCI, pendant que Béchio le dissident qui revient au FPI a 8 minutes d'explication au journal télévisé, Zémogo l'accusé, n'a pas eu droit à la parole, parce qu'il est resté dans l'opposition.
- Si la RTI, souvent par manque d'éléments, doit passer un élément ou un reportage sur une activité des partis ou groupements politiques de l'opposition, elle le fait avec souvent deux à trois semaines de retard. Tandis que l'anniversaire du moindre militant du FPI est passé le soir même.
La preuve, jusqu'à ce jour toutes les tournées des candidats Bédié et Ouattara ne sont pas encore présentées à la télévision et à la radio. Et quand ils voudront les présenter, ce sera avec leurs commentaires qui enlèvent tout le contenu. Alors que la moindre sortie des proches du camp Gbagbo est diffusée et commentée
- Les commentaires et autres positions qui tranchent avec le statut de media de service public. Quand le présentateur du journal ou d'une émission se met dans la peau d'un militant du FPI pour acculer, à travers ses mots et autres questions, ceux qu'ils considèrent comme les adversaires de son parti, la RTI ne peut plus être crédible. Le dernier éditorial d'Eloi Oulaï, directeur de Radio Côte d'Ivoire, n'était pas moins qu’une intervention de meeting FPI et des injures contre Mambé, le président d'une institution.
- Le PDCI-RDA, à l'instar des autres partis de l'opposition, a, à maintes reprises interpellé les responsables des médias de services publics, mais rien n'y fit. Les rencontres que le patron du Conseil National de Contrôle de l'Audiovisuel (CNCA), Franck Anderson Kouassi a eues avec les différents partis politiques et les patrons des médias d'Etat n'ont rien changé. Même ceux des Ivoiriens qui se sentent lésés par le traitement de l'information à la RTI et qui ont saisi le CNCA n'ont jamais eu gain de cause.
La RTI avait été une chaîne privée qui se mettait au service du seul FPI et de son candidat Gbagbo, il n'y aurait pas à redire. Mais elle est un instrument de service public, financé avec la contribution de tout le monde, sans distinction. Elle devrait se mettre au service de tous. Il est donc incompréhensible que fonctionnant avec l'argent de tout le monde, elle se mette d'un seul côté pour combattre les autres. C'est le mécontentement engendré par tant de frustrations que les jeunes Ivoiriens expriment ce matin. Sans violence. Avec l'espoir que les choses changent.
Car la télé doit revenir à l'exécution du contenu de son cahier des charges qui est d'être au service de tous, dans le traitement de l'information, l'éducation et la détente. Ce qui se passera ce matin contribue à la lutte pour la liberté d'expression et donc pour la démocratie.
Eddy PEHE