Le Premier ministre Guillaume Soro, si on s'en tient aux déclarations de son porte-parole, ne décolère pas depuis… le professeur Francis Wodié, président du Pit et candidat à l'élection présidentielle est totalement horrifié… les observateurs du processus de sortie de crise sont pétrifiés… les juristes professionnels et les juristes en herbe, y compris les étudiants en première année de droit sont effarés… devant une " bavure juridique " aussi grave commise par un ancien magistrat. Et l'opposition politique regroupée au sein du Rhdp n'en finit pas de bénir les dieux de la politique et demandent (c'est de bonne guerre), la démission du malheureux ministre de l'Intérieur, pris dans le tourbillon de ses propres coups. Et pour cause… dans un message envoyé à l'administration préfectorale, le ministre de l'Intérieur a consciencieusement et copieusement violé l'esprit et la lettre de tous les accords signés dans le cadre du processus de sortie de crise, de même que l'esprit et la lettre de la Constitution ivoirienne qui permet justement au président Gbagbo de rester (selon lui-même) au pouvoir depuis 10 ans sans élection. Et dans ce message, transparaît clairement l'intention irrévocable et sans équivoque du ministre, de " commettre l'infraction ", pardon de dessaisir la Cei -dont il croit le sort définitivement scellé depuis sa saisine privée du procureur de la république- de toutes ses prérogatives électorales. Mais, pris la main dans le sac (preuve à l'appui et sans saisine du procureur), le ministre a tenté de confier son sort à un communiqué-panique-rectificatif qui en réalité, n'a fait qu'aggraver son cas. Car son message envoyé aux sous-préfets et préfets que nous avons tous eu l'immense privilège de " déguster ", ne peut en aucun cas, souffrir deux interprétations différentes. Le ministre a bel et bien tenté, subrepticement, de détourner la procédure électorale. Et là-dessus, utilisons les interrogations du professeur Francis Wodié : " à quelles fins, pour quels résultats et au profit de qui ? ". Bref, l'acte posé par le premier policier de Côte d'Ivoire est extrêmement grave et porte gravement atteinte à la Commission Electorale Indépendante. Ce qui tombe directement sous le coup du point 6 de la Résolution 1842 (2008) du Conseil de sécurité de l'Onu. Lequel se doit de sévir immédiatement pour décourager " l'activisme " inopportun du ministre de l'Intérieur. Qui en fait trop. Quand on demande une enquête sur la Cei en se basant sur des principes de morale, d'éthique et d'équité, on ne vient pas commettre soi-même une "infraction", pardon, violer toutes les lois de la République : cela pose de graves problèmes d'éthique, de morale et d'équité.
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO