Les résultats des activités financières des douanes ivoiriennes n’ont pas été satisfaisants, pour l’année écoulée. Pour rattraper les insuffisances, le directeur général de la régie, Alphonse Mangly vient d’imposer de nouvelles taxes aux importateurs des véhicules d’occasion. A ce niveau encore, il y a problème. Les importateurs de ces véhicules ne sont pas d’accord avec la nouvelle mesure.
Les douanes ivoiriennes avec à leur tête, le colonel major, Alphonse Mangly, n’ont pas atteint les objectifs visés pour l’année 2009. Du 1er janvier au 31 décembre 2009, les douanes devraient apporter 911 milliards FCFA à l’Etat ivoirien. Le colonel Mangly n’a pas pu atteindre cet objectif. Ce sont seulement 767 milliards FCFA que les douanes ont pu récolter. Soit un déficit de 140 milliards. Le premier responsable de cette régie étant conscient du préjudice subi par l’Etat, a décidé autrement. Il entend créer des taxes supplémentaires pour relever le défi, cette année. Pour ce début d’année, ce sont les importateurs des véhicules d’occasion qui sont d’abord touchés par cette mesure. Car la taxe sur les véhicules importés vient de connaître une augmentation. Par le passé, les importateurs payaient 20 000 FCFA. Cette année, ce sont 35 000 FCFA qu’ils paieront. Soit une augmentation de 15 000 FCFA. Cet ajout n’est pas du goût des importateurs. Paul Koffi, président de la fédération des syndicats des importateurs des véhicules d’occasion et ses collaborateurs entendent entreprendre des actions vigoureuses pour contraindre les responsables des douanes à surseoir à cette taxe parallèle. L’autre solution trouvée consiste à augmenter les prix des véhicules. Or, en cette époque de récession économique, le pouvoir d’achat des Ivoiriens est très faible. Dans ce cas, ce sont le directeur général des douanes et ses camarades qui seront obligés de revoir leur position.
Les douanes ivoiriennes cherchent leurs marques
Pour un capitaine des douanes, la solution n’est pas d’augmenter les taxes en cette période post-crise. Pour la relance de l’économie ivoirienne, la solution douanière c’est de lutter contre la grande fraude dans le secteur. « Des petits douaniers construisent des immeubles dans le pays.
Où ont-ils trouvé tous ces moyens pour réaliser ces opérations »? s’est interrogé le capitaine des douanes. Des opérateurs économiques, amis des responsables des douanes sont exempts de toutes taxes. En effet, dès sa prise de fonction, le directeur général des douanes en visite au port de San Pedro indiquait que les opérateurs économiques ne doivent pas être considérés comme des voleurs. « Ce sont nos amis. Nous devons collaborer avec eux », avait soutenu M. Mangly dans son discours. « Or un opérateur économique ne voit que ses intérêts. Dans ce cas pour mieux diriger et faire de bons résultats, les responsables des douanes doivent éviter d’avoir des amis opérateurs économiques », a fait remarquer notre interlocuteur. Le racket est l’autre mal des mauvais résultats de la régie. Aux postes de barrages douaniers, le racket se pratique au quotidien. Depuis le départ de l’ex-directeur général des douanes, Gnamien Konan, on n’assiste plus à l’incinération des produits prohibés. Des camions frauduleux sont tranquillement conduits à Abidjan, depuis les frontières sans être inquiétés. Des policiers et gendarmes se substituent souvent aux agents de douanes. Parfois, le contrôle du butin de racket engendre des palabres entre douaniers et les autres éléments des forces de défense et de sécurité. L’exemple palpable est la bastonnade d’un douanier par des policiers et gendarmes à un poste de barrage à Yamoussoukro, au dernier semestre de l’année écoulée. Les syndicats des douanes avaient même annoncé une grève que le Chef d’état major, Philippe Mangou avait désamorcée. Le racket seulement, il faut le dire net, crée un préjudice économique de 95 à 150 milliards FCFA par an à l’Etat ivoirien. Soit plus de 35% des investissements, a récemment révélé le Ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby. A l’occasion du lancement de lutte contre le racket par la Banque Mondiale. S’il y a donc des mesures à prendre, aujourd’hui dans le secteur des douanes, c’est de lutter contre la grande fraude. A ce niveau, rien n’est fait. Car une brigade spéciale mise en place pour la cause par le directeur général des douanes vient encore d’être supprimée. M. Mangly estimant que cette unité a atteint ses objectifs. Si tel est le cas, pourquoi l’objectif de 2009 qui consistait à réaliser 911 milliards FCFA n’a-t-il pas été atteint ? M. Mangly est accusé par des syndicalistes de vouloir cumuler tous les postes. « Les tâches ne sont pas bien perçues dans le secteur. Comment la régie peut-elle travailler efficacement », s’interroge un douanier en activité au Port Autonome d’Abidjan sous le couvert de l’anonymat. Un collaborateur du directeur général a indiqué au téléphone que tous les moyens seront mis en place, cette année pour obtenir des résultats probants. « Qu’on se tranquillise. Car des moyens logistiques sont en train d’être mis en place pour réussir l’année 2010 », fera-t-il remarquer. « Dans tous les cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que les douanes ivoiriennes cherchent leurs marques », indiquait récemment un fonctionnaire international en poste à Abidjan. Nous y reviendrons.
Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr
Les douanes ivoiriennes avec à leur tête, le colonel major, Alphonse Mangly, n’ont pas atteint les objectifs visés pour l’année 2009. Du 1er janvier au 31 décembre 2009, les douanes devraient apporter 911 milliards FCFA à l’Etat ivoirien. Le colonel Mangly n’a pas pu atteindre cet objectif. Ce sont seulement 767 milliards FCFA que les douanes ont pu récolter. Soit un déficit de 140 milliards. Le premier responsable de cette régie étant conscient du préjudice subi par l’Etat, a décidé autrement. Il entend créer des taxes supplémentaires pour relever le défi, cette année. Pour ce début d’année, ce sont les importateurs des véhicules d’occasion qui sont d’abord touchés par cette mesure. Car la taxe sur les véhicules importés vient de connaître une augmentation. Par le passé, les importateurs payaient 20 000 FCFA. Cette année, ce sont 35 000 FCFA qu’ils paieront. Soit une augmentation de 15 000 FCFA. Cet ajout n’est pas du goût des importateurs. Paul Koffi, président de la fédération des syndicats des importateurs des véhicules d’occasion et ses collaborateurs entendent entreprendre des actions vigoureuses pour contraindre les responsables des douanes à surseoir à cette taxe parallèle. L’autre solution trouvée consiste à augmenter les prix des véhicules. Or, en cette époque de récession économique, le pouvoir d’achat des Ivoiriens est très faible. Dans ce cas, ce sont le directeur général des douanes et ses camarades qui seront obligés de revoir leur position.
Les douanes ivoiriennes cherchent leurs marques
Pour un capitaine des douanes, la solution n’est pas d’augmenter les taxes en cette période post-crise. Pour la relance de l’économie ivoirienne, la solution douanière c’est de lutter contre la grande fraude dans le secteur. « Des petits douaniers construisent des immeubles dans le pays.
Où ont-ils trouvé tous ces moyens pour réaliser ces opérations »? s’est interrogé le capitaine des douanes. Des opérateurs économiques, amis des responsables des douanes sont exempts de toutes taxes. En effet, dès sa prise de fonction, le directeur général des douanes en visite au port de San Pedro indiquait que les opérateurs économiques ne doivent pas être considérés comme des voleurs. « Ce sont nos amis. Nous devons collaborer avec eux », avait soutenu M. Mangly dans son discours. « Or un opérateur économique ne voit que ses intérêts. Dans ce cas pour mieux diriger et faire de bons résultats, les responsables des douanes doivent éviter d’avoir des amis opérateurs économiques », a fait remarquer notre interlocuteur. Le racket est l’autre mal des mauvais résultats de la régie. Aux postes de barrages douaniers, le racket se pratique au quotidien. Depuis le départ de l’ex-directeur général des douanes, Gnamien Konan, on n’assiste plus à l’incinération des produits prohibés. Des camions frauduleux sont tranquillement conduits à Abidjan, depuis les frontières sans être inquiétés. Des policiers et gendarmes se substituent souvent aux agents de douanes. Parfois, le contrôle du butin de racket engendre des palabres entre douaniers et les autres éléments des forces de défense et de sécurité. L’exemple palpable est la bastonnade d’un douanier par des policiers et gendarmes à un poste de barrage à Yamoussoukro, au dernier semestre de l’année écoulée. Les syndicats des douanes avaient même annoncé une grève que le Chef d’état major, Philippe Mangou avait désamorcée. Le racket seulement, il faut le dire net, crée un préjudice économique de 95 à 150 milliards FCFA par an à l’Etat ivoirien. Soit plus de 35% des investissements, a récemment révélé le Ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby. A l’occasion du lancement de lutte contre le racket par la Banque Mondiale. S’il y a donc des mesures à prendre, aujourd’hui dans le secteur des douanes, c’est de lutter contre la grande fraude. A ce niveau, rien n’est fait. Car une brigade spéciale mise en place pour la cause par le directeur général des douanes vient encore d’être supprimée. M. Mangly estimant que cette unité a atteint ses objectifs. Si tel est le cas, pourquoi l’objectif de 2009 qui consistait à réaliser 911 milliards FCFA n’a-t-il pas été atteint ? M. Mangly est accusé par des syndicalistes de vouloir cumuler tous les postes. « Les tâches ne sont pas bien perçues dans le secteur. Comment la régie peut-elle travailler efficacement », s’interroge un douanier en activité au Port Autonome d’Abidjan sous le couvert de l’anonymat. Un collaborateur du directeur général a indiqué au téléphone que tous les moyens seront mis en place, cette année pour obtenir des résultats probants. « Qu’on se tranquillise. Car des moyens logistiques sont en train d’être mis en place pour réussir l’année 2010 », fera-t-il remarquer. « Dans tous les cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que les douanes ivoiriennes cherchent leurs marques », indiquait récemment un fonctionnaire international en poste à Abidjan. Nous y reviendrons.
Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr