Les enseignants catholiques broient le noir. Le tableau est tellement sombre que l’éventualité d’un arrêt de travail n’est pas à écarter. Ce n’est pas le secrétaire général du Syndicat libre des enseignants catholiques de Côte d’Ivoire (Sylieca-ci), M. Kaza Jean Baptiste, qui soutiendra le contraire. Il a en effet indiqué, lors de l’assemblée générale extraordinaire de la section Sylieca-ci Yopougon tenue le samedi dernier, que les enseignants des quinze diocèses de Côte d’Ivoire croupissent sous le poids de la misère. Des démarches sont actuellement en cours en vue d’un changement radical de cette situation. Mais si rien n’est fait, « la grève ne va pas tarder. Cependant, il nous faut aller d’abord à la table de négociation. C’est quand il y aura blocage que nous y aurons recours », a-t-il martelé. Bien avant son intervention, le secrétaire général de la section Sylieca-ci de Yopougon, M. N’Doli K. Jean Marc, a dépeint les difficultés de sa sous-section. Selon lui, les enseignants de ce diocèse, traînent 3 à 4 mois d’arriérés de salaires depuis l’année scolaire 2008. Le transport en zone rurale des enseignants fixés par l’Etat à 17000 Fcfa n’est pas payé par la direction diocésaine aux enseignants de Dabou, Becedi et Elibou, sous prétexte que ces enseignants sont logés. Cependant, ceux de Yopougon perçoivent leur 25 000 F cfa. La prime d’émulation contenue dans la convention collective qui lie l’enseignement catholique à la direction de l’éducation nationale, n’est pas reversée aux enseignants catholiques des classes de Cm2 du diocèse de Yopougon. Il s’agit de 2000 F cfa par élève admis à l’entrée en sixième et 1000 F cfa pour celui admis au Cepe. Le paiement de l’allocation des personnes mariées (Mariage religieux) est aussi en souffrance. Il y a les mutations qui ne sont pas faites dans les règles de l’art. Le Sylieca-ci tient également à avoir un droit de regard sur le compte bancaire ouvert par son patronat. Cela, dans le but de garantir le salaire des enseignants et être à même d’informer ces syndiqués des difficultés financières auxquelles serait confronté le patronat. Le secrétaire national du Sylieca-ci, M. Kaza Jean-Baptiste, s’est offusqué de l’attitude de l’Etat qui ne paye pas les subventions depuis bientôt trois ans. Ce qui a la fâcheuse conséquence de nuire au portefeuille des enseignants qu’ils sont. Il a donc interpellé le patronat et l’Etat afin qu’une solution rapide soit trouvée à leur problème. Faute de quoi, le recours à la grève allait s’imposer.
Aboubakar Sangaré
Aboubakar Sangaré