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Politique Publié le lundi 1 février 2010 | Nord-Sud

« Affaire 429.000 » enrôlés de la Cei : Les FN dénoncent la saisine de la justice

Au cours de la réunion qu'ils ont eue hier à Bouaké, les membres de l'ex-rébellion ont décidé d'engager leurs responsabilités face à la menace de blocage du processus de sortie de crise, autour de l'affaire des 429.000 enrôlés « frauduleusement ».

«Les Forces Nouvelles, condamnant les exploitations politiciennes de cette affaire, qui sont de nature à discréditer tous les acquis de l'Accord politique de Ouagadougou, apportent un indéfectible soutien à tous leurs représentants au sein de la Commission électorale indépendante. Les Forces nouvelles déplorent et récusent la saisine de la Justice ivoirienne sans l'accord préalable du Gouvernement. Les Forces Nouvelles invitent tous les membres du Gouvernement à privilégier la solidarité gouvernementale et à se garder de tout propos et actions de nature à anéantir les efforts du Premier ministre » Ce sont là des extraits du communiqué final du conclave, samedi à Bouaké de l'ex-rébellion.

C'est dans une ambiance bonne enfant que s'est ouvert ce conclave au secrétariat général des Fn. Par petits groupes les hommes de Guillaume Soro, absent, ont rejoint la salle de conférence du secrétariat général. Etaient présents, les chefs militaires tels les généraux Gueu Michel et le chef d'état-major Bakayoko Soumaïla, les commandants Ouattara Issiaka dit Wattao, Chérif Ousmane, Touré Hervé dit Vetcho, Touré Gaoussou et Jah Gao, les ex-ministres Tuo Fozié et Messamba Koné. Côté ministres, l'on a noté la présence des ministres Konaté Sidiki du Tourisme et de l'Artisanat, Amadou Koné de l'Intégration africaine, Dosso Moussa de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle et Koné Mamadou de la Justice et des droits de l'Homme. C'est ce dernier qui a présidé les travaux. Au niveau des Forces nouvelles présentes à la Commission électorale indépendante (Cei) nous avons retenu la présence de Fatoumata Traoré Diop, vice-présidente de la Cei centrale, le commandant Dély Gaspard et Coulibaly Gnenema… Peu avant 12 h, le directeur de cabinet de Guillaume Soro, le colonel major Bamba Sinima a demandé que soit reprécisé l'ordre du jour du conclave. Le porte-parole des Forces nouvelles le ministre Konaté a alors situé les délégués : « Nous avons institué ce conclave afin de permettre aux Forces nouvelles de statuer sur la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire. A quelques mois de l'échéance présidentielle, de la remise des cartes d'identité et des cartes d'électeurs, et de la réunification des deux armées, nous constatons tous que le climat sociopolitique devient délétère et menace gravement toutes les échéances énumérées. Face à cela, les Forces nouvelles engagées pleinement dans cet accord ne peuvent restées insensibles et silencieuses. Face à cette menace grave que font peser certaines actions et déclarations sur la sortie de crise, les Forces nouvelles ont donc décidé d'engager leurs responsabilités en tenant ce conclave pour statuer sur ces questions afin de donner à l'ensemble des acteurs des Forces nouvelles le même degré d'information et d'en dégager les positions idoines. » Il poursuivra pour dire qu'un point sera fait de la situation sur l'affaire des 429.000 enrôlés à la Cei, sur les actions menées par le secrétaire général des Forces nouvelles, Premier ministre et sur les déclarations de la classe politique. De même un point de situation sur la situation militaire, sur la question des démobilisés et leur réinsertion, sur la réunification des deux armées, sur l'unicité de caisse de l'Etat et sur la situation socioéconomique dans les zones Centre, Nord et Ouest (CNO). Pour clore, le ministre du Tourisme précisera que le point de la situation sera fait en lisant et en analysant le contenu du 23eme rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la Côte d'Ivoire afin d'en démêler les paramètres. Notons qu'au terme de leurs travaux les ex-rebelles ont interpellé les acteurs du processus électoral : « Les Forces nouvelles, déplorent les réactions des différents partis politiques suite à l'affaire des 429.030 personnes. Les Forces Nouvelles invitent les responsables de la Commission électorale Indépendante et ceux des partis politiques à privilégier l'intérêt national au détriment des intérêts partisans. Les Forces Nouvelles, en attendant que soient situées les responsabilités, et afin de rattraper les retards accusés à ce jour, appellent toutes les parties à la retenue et au calme ».


Allah Kouamé à Bouaké
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