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Politique Publié le jeudi 4 février 2010 | Nord-Sud

La Cei s`enfonce dans la crise : Clash hier entre Mambé et ses vice-présidents

La réunion convoquée hier par le Premier ministre devait se pencher sur la gestion de la prorogation du contentieux sur la liste électorale et le fonctionnement des comités de suivi mis en place dans les 70 centres de la Commission électorale indépendante (Cei). Elle a vite tournée à l'empoignade verbale entre le président de la Cei et certains de ses vice-présidents qui en ont profité pour dépeindre le sombre tableau que présente aujourd'hui l'institution chargée des élections.

Selon des sources bien informées, dès l'entame de la rencontre, c'est le président de la Cei qui s'engage dans une énième tentative de justification par rapport à l'affaire des 429 000 personnes croisées clandestinement sur son initiative. Robert Mambé Beugré soutiendra qu'il n'y a pas eu tentative de fraude. Il reçoit le soutien de Charles Gomis, vice-président pour le compte du Rassemblement des républicains (Rdr). Ce dernier dénonce même un procès politique arguant que lui et son président n'ont jamais eu l'intention de frauder sur la liste électorale.
Réaction de Alain Dogou, vice-président pour le compte du Front populaire ivoirien (Fpi). Selon lui, la Cei ne peut pas travailler dans un tel environnement, une ambiance délétère. Elle a perdu toute crédibilité. La lumière n'a pas été faite sur son président. Son chef de l'informatique a été condamné à 3 ans de prison. Le secrétaire général est en fuite, 4 informaticiens sont aux prises avec la justice. Selon M. Dogou, toutes les procédures sont aujourd'hui bâclées. Pour chaque instruction, les agents exigent désormais un document, de peur de se retrouver dans de sales draps comme leurs collègues qui trinquent aujourd'hui à la place des vrais coupables dans l'affaire des 429 000 noms croisés par la Cei. La solution pour ramener la sérénité au sein de l'institution est que la vérité éclate, que les enquêtes administratives et juridiques aboutissent, que les coupables soient sanctionnés.

Nouvelle défense de M. Gomis pour qui qu'aucune instruction n'avait été donnée pour la prise en compte des 429.000 personnes. En tout état de cause, soutiendra-t-il, ils avaient fait arrêter le processus au niveau des Cei locales.

Sortie musclée alors de Dr Fatoumata Traoré Diop, vice-présidente. Elle appelle à mettre fin au mensonge. Selon elle, la commission ne fonctionne plus. « Nous avions rejeté la proposition. Le président fait tout seul, il n'accepte pas la contradiction au sein de la commission centrale. Nous les vice-présidents n'avons été informés de cela que le 12 janvier. M. le Premier ministre, il y a un problème », lâche-t-elle dans un silence de cimetière. « Si vous ne réglez pas ce problème, la Cei ne pourra pas organiser les élections», conclut-elle. «La Cei ne mérite pas la confiance des Ivoiriens», assène M. Dogou.

Le ministre de la Justice, Koné Mamadou a aussi relevé des problèmes au niveau de l'harmonisation des procédures de travail sur le terrain. Pour lui, le contentieux n'a pas été suffisamment pris en charge par la Cei, ce qui a autorisé les dérapages enregistrés avec notamment l'intrusion du Cecos.

Guillaume Soro est alors obligé de reconnaître que la commission dirigée par Mambé n'a pas retrouvé son homogénéité pour pouvoir poursuivre sa mission dans la sérénité. Pour le Premier ministre, il n'y a pas de doute que la commission a un problème de fond et connaît des dysfonctionnements graves. Il a promis de lancer une large concertation qui inclura les acteurs politiques en vue de trouver les solutions idoines.

Kesy B. Jacob
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