La Côte d’Ivoire n’est pas un pays sérieux. Tout brûle sans qu’on ne sache qui met le feu et pourquoi. Les enquêtes sur les nombreux incendies de 2009 n’ont jamais abouti. Celles de la « nouvelle saison » des flammes risquent de connaître le même sort. C’est toujours le clair-obscur et tout le monde nage dans ces eaux. Puisqu’il n’y a pas d’Agatha Christie dans ce pays pour résoudre les énigmes que nous laissent les pyromanes, le feu continue de consumer nos marchés et autres centres commerciaux. Les sinistres de la « bonne année » sont là avec leur lot de pertes. Après le Black-Market samedi, plus de deux milliards Fcfa de marchandises sont partis en fumée chez Bernabé. Un grave incendie a ravagé mardi cet établissement commercial situé en zone 3 à Marcory. Dans la soirée, à Adjamé, la Tour de Babel, un immeuble abritant plusieurs magasins a également été la proie des flammes. Les mauvaises langues soutiennent qu’en début d’année où il faut livrer les bilans financiers, des incendies sont allumés un peu partout dans le pays pour cacher des malversations financières ou pour obtenir des maisons d’assurances de grosses couvertures pour relancer les affaires. Pour une grande partie des incendies, on ne sait jamais s’ils sont d’origine criminelle ou accidentelle. Cependant, les Ivoiriens, eux, ont leur petite idée sur la question : il y a toujours une main derrière. Un court circuit provoqué ici, une bouteille de gaz laissée ouverte ailleurs, des voyous envoyés pour effacer des traces et surtout brûler…Dans un pays sérieux, c’est un dossier qui mérite un traitement particulier. La récurrence et l’ampleur du phénomène doivent pousser les autorités à agir ou à prendre des mesures. Elles ne peuvent plus laisser prospérer l’impunité derrière laquelle s’abritent incendiaires et commanditaires.
Dans la société ivoirienne, on a pris l’habitude de vivre en dehors des normes et des règles. Depuis une bonne décennie, les Ivoiriens se sont habitués au flou et à la magouille. Tout ce qui est transparent les rebute. Les règles de sécurité dans les marchés ne sont pas respectées ou elles n’existent pas. Les branchements anarchiques et la promiscuité le disputent à une sorte de capharnaüm dans lequel services de la protection civile et mairies se frottent les mains. Quand on vit dans le désordre et que les activités commerciales marchent, on ne soucie pas de gérer les risques. On le voit, certaines unités de production comme la Sir font des simulations d’incendie. Ce n’est pas parce qu’elles veulent jeter de l’argent par la fenêtre. Mais parce que la gestion des risques fait partie des outils d’une gestion moderne. Prévoir c’est agir.
Au-delà des autorités, la prévention des incendies dans les marchés et autres lieux commerciaux incombe aussi aux commerçants qui doivent être sensibilisés, éduqués à la protection civile. Le changement de mentalité doit se faire du sommet à la base. Sinon, un de ses quatre, un quidam mettra le feu à notre palais présidentiel. Et comme nous sommes en Côte d’Ivoire, personne ne saura pourquoi il a mis le feu au bureau si cher à Laurent Gbagbo.
Assoumane Bamba
Dans la société ivoirienne, on a pris l’habitude de vivre en dehors des normes et des règles. Depuis une bonne décennie, les Ivoiriens se sont habitués au flou et à la magouille. Tout ce qui est transparent les rebute. Les règles de sécurité dans les marchés ne sont pas respectées ou elles n’existent pas. Les branchements anarchiques et la promiscuité le disputent à une sorte de capharnaüm dans lequel services de la protection civile et mairies se frottent les mains. Quand on vit dans le désordre et que les activités commerciales marchent, on ne soucie pas de gérer les risques. On le voit, certaines unités de production comme la Sir font des simulations d’incendie. Ce n’est pas parce qu’elles veulent jeter de l’argent par la fenêtre. Mais parce que la gestion des risques fait partie des outils d’une gestion moderne. Prévoir c’est agir.
Au-delà des autorités, la prévention des incendies dans les marchés et autres lieux commerciaux incombe aussi aux commerçants qui doivent être sensibilisés, éduqués à la protection civile. Le changement de mentalité doit se faire du sommet à la base. Sinon, un de ses quatre, un quidam mettra le feu à notre palais présidentiel. Et comme nous sommes en Côte d’Ivoire, personne ne saura pourquoi il a mis le feu au bureau si cher à Laurent Gbagbo.
Assoumane Bamba