Affaire ‘’Robert Mambé’’ / Joël N’Guessan (Porte-parole d’ADO): "C’est la peur de quitter très bientôt le Palais qui pousse Laurent Gbagbo à organiser cette mise en scène"

Le président du Rdr, Alassane Ouattara candidat à la prochaine présidentielle a nommé, le 25 janvier 2010, trois porte-parole dont le ministre Joël N’Guessan. Dans cet entretien, il nous situe sur les enjeux de sa nouvelle fonction au Rdr et parle de l’affaire ‘’Beugré Mambé’’

Monsieur le Ministre, quel est votre opinion sur l’affaire Mambé ?

Joël N’Guessan : Il n’y a pas d’affaire Mambé. Il y a une cabale montée de toute pièce par le camp présidentiel pour éviter d’aller aux élections. Le Premier Ministre qui est le garant du processus électoral a déjà tout clarifié en prenant des dispositions pour assurer une liste électorale transparente et fiable. C’est pourquoi je ne comprends pas les gesticulations de la minorité présidentielle avec ces déclarations intempestives visant à troubler la quiétude des populations.

Et pourtant le camp présidentiel réclame sa démission

J.N : Retenez que c’est la peur de quitter très bientôt le Palais Présidentiel qui pousse le candidat Laurent Gbagbo à organiser cette mise en scène grotesque qui n’honore pas la fonction présidentielle. Vous constaterez que partout au Monde, où les gens sont parvenus au pouvoir de manière douteuse, ils sont frileux quand à l’idée d’affronter démocratiquement des adversaires dans une compétition électorale. Laurent Gbagbo sait très bien qu’il n’a aucune chance de gagner une élection correctement organisée en Côte d’Ivoire. Il veut à tout prix se maintenir au pouvoir. Vouloir la démission de Mambé, c’est déchiré l’accord de Ouagadougou et se donner du temps pour rester au pouvoir quelques mois supplémentaires. C’est n’est pas moralement et politiquement sain cette façon de prendre le peuple en otage. Il faut que cela cesse.

Le FPI déclare que Gbagbo sera élu au premier tour

J.N : Vous constatez qu’après avoir prétendu « avoir enrôlé 4 Millions d’Ivoiriens pour Gbagbo », réalisé des sondages donnant Gbagbo vainqueur dans tous les cas de figure, le camp présidentiel panique au moment de la publication de la liste électorale définitive. Toutes les énergies et toutes les intelligences aux FPI et chez leurs affidés, c’est de tout faire pour remettre en cause la liste électorale en cours de confection. Je suis ahuri quand je vois dans les journaux bleus des dénonciations calomnieuses avec photos à l’appui.

le Ministre ; Le Président Ouattara vient de vous désigner comme l’un de ses Porte-paroles. En quoi consiste votre mission ?

J.N : Comme le mot lui-même l’indique, il s’agit de porter la Parole de Alassane Dramane OUATTARA, Président du RDR, et candidat à la future élection présidentielle ivoirienne.

Est-ce à dire que vous êtes sa caisse de résonance ?

J.N : Nous sommes chargés d’amplifier son message, d’expliquer son message d’espoir aux populations ivoiriennes. C’est pourquoi, il a jugé bon de nommer des porte-parole qui travailleront sous la coordination d’un Porte-parole Principal en la personne de notre sœur Anne OULOTO.

Quelles instructions particulières, votre candidat vous a données ?

J.N : Le Président OUATTARA nous a demandé d’être porteurs de l’Espérance qu’il incarne. Il a insisté sur le devoir de Vérité. A cet effet, il a demandé de ne pas faire comme nos adversaires d’en face qui ont des Portes Paroles porteurs de mensonges. Des mensonges qu’ils fabriquent de toute pièce et s’organisent pour les diffuser et intoxiquer les populations en prenant en otage les médias d’Etat. Il a aussi insisté sur la courtoisie dans nos propos. Vous savez, contrairement à ceux qui demandent à leurs émissaires de porter le fer et le feu dans le camp adverse, OUATTARA prône une campagne civilisée. Cela ne peut pas être autrement, car il est d’une culture civilisée. Il n’a pas été élevé dans un environnement guerrier comme certains. Et, c’est cette qualité d’homme civilisé qu’il faut pour présider aux destinées du peuple de Côte d’Ivoire. Pas ceux qui ont un instinct guerrier.

A qui vous faites allusion ?

J.N : Ecoutez, nous sommes tous en Côte d’Ivoire, et nous suivons ou écoutons les propos des différents candidats à l’élection présidentielle. Sans avoir besoin de le nommer ou de les nommer, vous savez qui sont ceux qui n’ont que les mots « guerre, attaque, bagarre, lutte violente, porter le fer » dans la bouche. A ces instincts et mots guerriers, OUATTARA propose les mots Paix, Concorde, Fraternité, Solidarité et Développement qui caractérisent sa volonté de voir les Ivoiriens VIVRE ENSEMBLE.

Est-ce à dire que vous ne répondrez pas aux attaques dont il est souvent l’objet ?

J.N : Bien évidement nous répondrons à toutes formes d’attaques contre notre candidat. Mais nous le ferons sans emprunter la voie de l’irrévérence et de l’insulte que nos adversaires d’en face ont érigé en mode de pensée et de conduite. Je vous le répète : Alassane Dramane OUATTARA est si bien élevé qu’il n’accepte pas qu’on insulte en son nom. Les autres peuvent l’insulter car ils n’ont pas d’autres valeurs que les insultes. Nous répondrons en présentant les propositions concrètes de OUATTARA pour sortir la Côte d’Ivoire du trou où ceux qui gouvernent actuellement l’ont mis. Et nous espérons que nos adversaires d’en face comprendrons qu’ils doivent maintenant cesser ces attaques et insultes inutiles contre OUATTARA. Parce qu’en matière de propos irrévérencieux et d’insultes, on n’a pas besoin de faire des études particulières. Je peux vous affirmer que ce ne sont pas les hommes et les femmes qui manquent dans nos rangs pour leur répondre sur le même ton. Mais nous les tenons pour l’instant en bride.

Doit-on déduire que vous les porte-parole serez les répondeurs automatiques de OUATTARA ?

J.N : Nous allons opposer aux mensonges et à la violence verbale, la force des arguments et surtout la vérité. Les Ivoiriens ont besoin d’être situés sur les capacités réelles de ceux qui aspirent au poste de Président de la République. Il ne fait aucun doute que le Président OUATTARA a les meilleurs profils et atouts. Son programme, sa culture, son expérience et sa grandeur d’esprit militent pour cela. Le moment est venu de donner un autre contenu et une autre image de la fonction présidentielle. Il faut de la noblesse dans cette fonction. Ce n’est pas ce qui nous est donné d’observer depuis 10 ans.